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Dans les années 80, en Iran, certains pensaient avoir fait le plus difficile. Avoir chassé le tyran par une révolution populaire guidée par la soif de liberté d'un peuple trop longtemps opprimé. Ils ont vite déchanté. Récupérée par les extrémistes religieux, la révolution est devenue plus terrifiante que la situation précédente. Après les brimades d'un régime totalitaire, les iraniens ont vu s'abattre sur eux le carcan de religieux fanatiques...

C'est à cette époque, post révolutionnaire que se situe l'histoire contée par Sahar Delijani et fortement inspirée de sa propre vie. Une période où les opposants politiques se retrouvaient en prison pour de simples idées, où ceux qui avaient mené avec espoir et ferveur le renversement du Shah se voyaient désormais taxés d'antirévolutionnaire pour avoir osé exprimer des doutes sur le nouveau pouvoir. Une période où il n'était pas rare pour un enfant de naître en prison ou d'être confié à des membres de la famille ou des amis proches, en attendant la libération éventuelle de ses parents. Où il n'était pas rare non plus de devenir rapidement orphelin, surtout au moment de la grande purge de 1988.

C'est ce qui unit Les enfants du Jacaranda, une enfance passée ensemble, réunis par les circonstances dans la même maison à l'ombre des branches violettes, une enfance ponctuée par les bombardements irakiens et les tickets de rationnement. Neda, née en prison, Omid qui a vu ses parents emmenés sous ses yeux à l'âge de trois ans, Sheida qui ne verra jamais son père et encore Dante et Forugh. Tous ont été entourés de la tendresse de Leïla, cette jeune fille qui a vu son grand amour quitter le pays tandis qu'elle-même ne pouvait s'y résoudre. Tous ont fini par récupérer leurs parents, la plupart ont émigré vers l'Allemagne, les États Unis ou l'Italie. Tous ressentent le mal du pays, obsédant.

Par des allers et retours entre les époques, on suit les protagonistes sur une trentaine d'années, d'une révolution à l'autre. Les révolutionnaires des années 80 regardent avec curiosité et nostalgie la jeunesse de 2009 tout habillée de vert qui tente de faire évoluer la République d'Iran. Leurs enfants assistent avec envie et crainte aux bouleversements annoncés de la société iranienne, encouragés et favorisés par Internet et les réseaux sociaux. Tous sont définitivement marqués par ces années de répression terrible mais tous ont le même espoir de parvenir enfin à faire changer les choses.

Un roman plein de délicatesse, qui montre le poids de la folie des hommes sur les destins de populations entière. Un hommage à la résistance, à tous ceux qui se battent pour la liberté. Et surtout, de la part de l'auteure, une formidable déclaration d'amour à son pays dont la culture, les richesses et la beauté ne sauraient être occultées par la barbarie et l'obscurantisme. Difficile d'oublier la fierté d'Amir, le courage d'Azar, la colère de Maryam ou le dévouement de Leïla, merveilleux ambassadeurs de ce message pour la paix et la liberté.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce roman, c'est l'histoire d'hommes et de femmes qui se sont vus confisquer « leur » révolution par une bande d'illuminés fanatiques, lesquels ont mis en place un régime de terreur conduisant à l'emprisonnement, ou pire, à l'élimination, de ceux considérés comme opposants. C'est aussi l'histoire des enfants de ces hommes et femmes, victimes innocentes de ce même régime totalitaire.

« Les enfants du Jacaranda » est une histoire à la fois simple et forte, peuplée de personnages qui n'aspiraient finalement qu'à vivre en paix, dans la liberté et le respect d'autrui, aspiration bafouée par un Etat intolérant, lequel ne laisse en définitive pas beaucoup de choix : se soumettre… ou, si cela est possible, fuir, s'exiler.

Son auteur, Sahar Delijani, est elle-même née en prison en Iran en 1983, avant de grandir aux Etats-Unis, puis de s'installer en Italie. Elle peut ainsi, en toute connaissance de cause, et avec beaucoup d'authenticité et de force, dénoncer ce que le genre humain est capable de produire de pire au nom d'une idéologie, qu'elle soit politique ou religieuse.
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Un livre qu'il faut lire!
Nous sommes à Téhéran peu après la révolution.
Tout commence dans la prison, d'Evin, une jeune femme est "trimbalée" d'hôpital en hôpital sur le point d'accoucher. La première partie du texte raconte l'arrivée de sa petite fille et sa vie avec elle en prison, jusqu'à ce que la porte de sa cellule s'ouvre et qu'une main réclame la petite!
Puis l'histoire continue avec les enfants de l'une de ses co-détenues et ainsi de suite.
Ces récits assez courts, toujours liés par la parenté ou l'amitié, nous offrent un tableau assez précis de ce que pouvait et peut être la vie en Iran pour les femmes, grand-mère, mère ou fille.
Le texte commence dans l'horreur et s'achève sur une note d'espoir! du grand art! Ce premier roman sera je l'espère suivi de nombreux autres. Sahar Delijani, une auteure à suivre!
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Difficile. Voici le mot avec lequel j'ai envie de débuter ma critique. Je viens à peine de refermer ce livre. J'avoue que je n'avais pas envie de le terminer, alors j'ai fait durer les dernières pages le plus possible. Ce livre fut pour moi un véritable coup de coeur, une vraie merveille. Je ne sais d'ailleurs pas comment remercier mon amie, celle qui me connait depuis quasiment ma naissance, de me l'avoir offert. Je n'en avais jamais entendu parler, mais quand elle me l'a tendu, rien qu'en voyant la phrase écrite sur la couverture « Un vibrant hommage à la liberté. » de Khaled Hosseini (un de mes auteurs préférés), j'ai su que ce livre ne me laisserais pas indemne.

L'histoire, d'ailleurs inspirée de la véritable vie de l'auteur, Sahar Delijani se passe en Iran entre 1983 et 2011, dans ce pays aux multiples révolutions, ce pays dont on a l'impression que le sang ne cessera jamais de couler, cet Iran qui prive son peuple de toute liberté, emprisonnant tout ceux qui ne respectait pas le régime, et faisant des massacres de masse par pendaison. C'est d'ailleurs dans la prison d'Evin que commence l'histoire, par la naissance de Neda. Oui, une naissance dans une prison… J'ai pu comprendre au fils des pages que cet évènement n'était pas rare à cette époque là en Iran. Parce que les Gardes emprisonnaient les gens pour un oui ou pour un non, sans ménagement. Puis nous avons aussi fait la connaissance d'Omid qui, à seulement trois ans, a vu ses parents se faire embarquer avec pour seule destination, la prison. Ou encore Ferough, qui a subi le même sort. Mais aussi Sheida qui n'aura pas la chance de grandir avec son père, elle ne l'aura vu que deux fois ; Dante, Sara et surement tant d'autres encore… Ce sont eux, les Enfant du jacaranda, vivant tous plus ou moins sous le même toi avec Leila, Maman Zinat et Aghajaan… Ce sont eux, ces écorchés vifs, ces victimes de ce pays totalitaire, que nous allons suivre sur trois générations toute l'histoire durant. Eux qui ne désiraient qu'une seule et unique chose : la LIBERTE.

Je ne sais pas comment décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. L'horreur était telle parfois que je me disais qu'il fallait que je termine vite, que je retrouve la paix, oui, parce que moi aujourd'hui, j'ai la chance de vivre en « paix ». Mais à la fois, je n'avais pas envie de quitter ces personnages, auxquels je m'étais attachée. Parce que je voulais savoir, parce que je pense qu'il est important de connaitre ce pan d'Histoire.

J'ai eu l'impression de vivre avec les personnages. Effectivement, j'ai eu peur, j'ai eu des doutes, j'ai pleuré, j'ai espéré avec eux. Je n'avais pas le choix. L'écriture de Sahar Delijani m'a transporté en Iran. Ce livre est un vrai hommage à ceux qui se sont battus pour leurs idées, pour leur liberté, tout simplement, au péril de leur vie. Cette façon qu'elle a eu de passer d'une génération à une autre m'a aussi fait penser a mon sujet de BAC de philosophie : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? Parce qu'en fait, je pense sincèrement, et encore plus après avoir lu ce livre, que le passé fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Tout simplement, parce que je suis touchée en plein coeur avec ce premier livre de Sahar Delijani, je ne peux en dire plus. C'est une histoire qui mêle atrocité, liberté, horreur, mais aussi, liberté, espoir et pardon. Parce que cet Iran, malgré tout, Sahar Delijani lui démontre tout son amour dans ce livre, que je ne suis pas prête d'oublier, ce coup de coeur malgré les horreurs que j'ai pu lire, ces Enfants du jacaranda…
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Les enfants du Jacaranda, acclamé par la critique, porte sur un aspect que l'histoire de l'Iran a laissé voilé : le nombre impressionnant de jeunes adultes qui ont été arrêtés lors de la Révolution islamique, et surtout leurs jeunes enfants qu'ils ont laissé derrière eux, chez leurs parents, leurs frères et leurs soeurs, mais aussi ceux qui ont été mis au monde en prison, qui ont passé leurs premiers mois en prison avant d'être arrachés à leurs parents pour rejoindre le peu de famille qu'il leur restait.

Ce roman poignant et attristant tisse la vie de nombreux jeunes iraniens, puis de leurs enfants ; le poids des années passées en prison, le retour de parents inconnus jusque là, l'amour entre adolescents dont les parents étaient les tortionnaires de l'autre ; tous ces thèmes s'enchevêtrent dans le récit, et, tout en touchant profondément le lecteur, ils appellent à une réflexion approfondie sur les rapports qu'entretenaient prisonniers et tortionnaires, et sur la manière dont il est possible -dont on doit même, peut-être - ne pas oublier le passé mais parvenir à le laisser en arrière pour construire à nouveau.

Les pages défilent les unes après les autres, les tableaux décrits sont si tristes qu'ils en viennent à faire pleurer, et l'histoire se poursuit crescendo jusqu'à la fin, qui vient clôturer ce roman sur l'espoir, et le pardon.
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Les enfants du Jacaranda est un roman largement inspirée de la propre vie de l'auteure Sahar Delijani puisqu'elle-même est née dans la prison d'Evin à Téhéran où ses deux parents étaient enfermés pour activisme contre le régime dans les années 80.

C'est justement avec une naissance que le roman débute avant de s'élargir à d'autres enfants eux-aussi victimes collatérales d'un régime qui réprime toute forme liberté d'expression, jette en prison les dissidents; des enfants dont certains ont vécu avec l'ombre d'un parent disparu entre les murs d'une prison ou ceux dont les deux parents arborent encore 30 ans après les stigmates de la peur, de la violence, du cauchemar de ces prisons.
Le roman s'articule autour de plusieurs enfants, dont chaque chapitre traite de leur vie, du manque puis des difficiles retrouvailles et leur tentative de reconstruction en Iran ou à l'étranger quelques années plus tard. Neda naît après que sa mère ait subit de nombreuses souffrances traînée d'un hôpital à un autre puis interrogée juste avant de donner la vie. Puis on rencontre Leila adolescente qui s'occupe des enfants de ses soeurs emprisonnées, il y a Omid dont les parent ont été arrêtés sous ses yeux, puis Sara et Forugh, il y a aussi l'histoire de Sheida, de Dante ou de Donya ... Tous ont vécu dans la protection de Khaleh Leila et de Maman Zimat, sous la protection de femme et à l'ombre du jacaranda.

Ce beau roman qui parle de révolution, de répression et de doute sur l'avenir, d'évènements qui se répètent se lit avec la peur et la crainte de ceux qui vivent au régime des mollah; vivre la vie de ses enfants qui ont tous quelque chose en commun et finir ce livre avec une révélation: la boucle est bouclée, il faut aller de l'avant. L'Iran, ce pays qui a sacrifié des milliers de ces jeunes, morts ou blessés à jamais dans leur corps et leur âmes, un pays que j'ai redécouvert à travers des mots si poignants pour décrire des évènements si tragiques. J'avais déjà était happée par un roman similaire, Azadi de Saïdeh Pakravan, et celui-ci vient confirmer mon attrait pour cette partie de l'histoire de l'Iran, une révolution avortée, tuée dans l'oeuf et qui renaît trente ans plus tard avec le même châtiment au bout du chemin sauf que cette fois on ne cache pas la sauvagerie entre quatre murs.

Un roman magnifique, il serait bien dommage de passer à côté.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Quand l'historien ouvre les portes de l'Histoire, le romancier explore, lui, le cœur de l'humanité. Au recul, il préfère la proximité; à l'objectivité, il oppose la subjectivité. Loin des froides théories, il affirme la chaleur de la vie. Il rappelle l'humain, ses bonheurs et ses tragédies. Et c'est la tragédie que nous raconte, ici, Sahar Delijani. Elle nous écrit, en effet, ses enfants qui ont grandi sans leur père et/ou leur mère; des enfants qui ont échoué dans les bras de parents proches le temps que leurs géniteurs sortent de prison et reviennent, par chance, à la maison; par chance, oui, parce que nombreux sont celles et ceux qui ne reviennent pas, le régime des Mollahs sachant éliminer avec efficacité ses dissidents. Il les frappe, en effet, de son arme la plus dure, la plus féroce, la plus sauvage: c'est la Mort; la Mort qui rôde, qui traverse les pages, qui verse la peur et la tristesse. J'ai frissonné en lisant ce roman. Je me suis mise à la place des personnages et l'empathie a fait son effet, j'ai ressenti la douleur. J'avais envie de pleurer, de prendre dans mes bras celui que j'aime éperdument. Et s'il venait à disparaître, à mourir? S'il venait à être éliminé parce que considéré comme un déchet de l'humanité? Je me suis imaginée et j'ai eu mal. Elle est malheureuse l'Histoire de l'Iran. Elle est douloureuse comme l'Histoire de tous ses peuples qui vivent dans la région. Et on se demande forcément quand elle va se terminer, quand les responsables comprendront que les seuls déchets qu'il y a sur cette Terre sont ceux qui nourrissent leur cœur qui lâche une puanteur. Il faut lire ce roman. Il faut le lire parce qu'il est émouvant et attendrissant, parce qu'il donne à ressentir - même si on n'a pas besoin de lui pour ça - des émotions qui nous font nous rappeler l'amour que l'on a pour celles et ceux qui font nos vies si tendre.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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J ai dévoré ce roman qui se lit facilement .
L auteur nous décrit le parcours de très jeunes gens appartenant à la frange éduquée de l Iran qui mirent toute leur énergie et leur enthousiasme à renverser le régime dictatorial et sanguinaire du Shah .

Le Shah en exil son régime en cendres , ils voient leur pays tomber aux mains d ultra religieux manipulateurs et ultra conservateurs .Leur révolution confisquée !
Dans la naïveté de leur jeunesse ,ils s improvisent opposants ,tenant des réunions clandestines ,distribuant des tracts ,certains n avaient même pas 18 ans .
Arrêtés et emprisonnés en masse ,entre 3000 et 12000 dE ces très jeunes gens furent exécutés en masse en 1988 (guerre Iran Irak et durcissement du régime )sans procès et enterrés dans des fosses communes ,leurs corps jamais retrouvés !

30 ans plus tard, l histoire se répète avec les pseudos élections démocratiques et la vague verte
Cette campagne électorale a surtout permis au régime inamovible des mollahs de réperer les opposants potentiels ,les ficher et les tuer en masse dans les rues ,pourquoi des exécutions dans l ombre des prisons quand on peut le faire au grand jour sous couvert de mater une insurrection ?

Je ne sais pas quand ce grand pays pourra sortir de l obscurantisme et échapper au jougs des ultras religieux..

Qu en pensez vous?

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Sahar Delijani nous fait revivre une partie sombre de l'histoire récente de l'Iran. A travers trois générations d'hommes et de femmes de ce pays, elle met au grand jour les destins tragiques réservés aux opposants du pouvoir. Sous le joug de l'extrémisme politique et religieux, ces personnes éprises de liberté ont été confronté, à différentes époques, à la rigidité et à la cruauté des « redresseurs de torts ».

L'auteur met en place une toile de fond des plus dramatiques, devant laquelle se révèlent des êtres d'une grande humanité. Les émotions sont exacerbées par le danger perpétuel, les liens se créent dans la douleur. La famille, l'amitié et l'amour deviennent les seules armes permettant sinon de combattre mais au moins de vivre mieux dans cet univers de cauchemar.
J'ai compris qu'avec ce roman, Sahar Delijani voulait non seulement témoigner et dénoncer les méfaits dont elle a été victime, mais aussi démontrer le rôle prépondérant que joue le passé sur le futur. Les enfants subissent les résonances de leurs parents et héritent de leur douleur. Ainsi l'Histoire à venir est modifiée par le testament sentimental laissé par les anciens.

C'est un roman bouleversant autant par la souffrance que par l'indignation qu'elle procure. J'ai été emporté par ces sentiments qui ne sont finalement que les fondamentaux de la révolution. « Les enfants du Jacarandas » sont de terribles pages de l'Histoire mais de belles pages d'humanité. Un livre libérateur pour l'auteur, nécessaire pour le lecteur, mais profondément triste. J'ai donc été soulagé de sortir de cet enfer et de revenir à mon quotidien.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Un livre sublime, l'auteur raconte la vie à Téhéran à travers différents personnages. Leur lutte, leur souffrance... comment continuer à vivre ? Un hommage touchant à tous ces êtres.
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