AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 84 notes
5
9 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Difficile. Voici le mot avec lequel j'ai envie de débuter ma critique. Je viens à peine de refermer ce livre. J'avoue que je n'avais pas envie de le terminer, alors j'ai fait durer les dernières pages le plus possible. Ce livre fut pour moi un véritable coup de coeur, une vraie merveille. Je ne sais d'ailleurs pas comment remercier mon amie, celle qui me connait depuis quasiment ma naissance, de me l'avoir offert. Je n'en avais jamais entendu parler, mais quand elle me l'a tendu, rien qu'en voyant la phrase écrite sur la couverture « Un vibrant hommage à la liberté. » de Khaled Hosseini (un de mes auteurs préférés), j'ai su que ce livre ne me laisserais pas indemne.

L'histoire, d'ailleurs inspirée de la véritable vie de l'auteur, Sahar Delijani se passe en Iran entre 1983 et 2011, dans ce pays aux multiples révolutions, ce pays dont on a l'impression que le sang ne cessera jamais de couler, cet Iran qui prive son peuple de toute liberté, emprisonnant tout ceux qui ne respectait pas le régime, et faisant des massacres de masse par pendaison. C'est d'ailleurs dans la prison d'Evin que commence l'histoire, par la naissance de Neda. Oui, une naissance dans une prison… J'ai pu comprendre au fils des pages que cet évènement n'était pas rare à cette époque là en Iran. Parce que les Gardes emprisonnaient les gens pour un oui ou pour un non, sans ménagement. Puis nous avons aussi fait la connaissance d'Omid qui, à seulement trois ans, a vu ses parents se faire embarquer avec pour seule destination, la prison. Ou encore Ferough, qui a subi le même sort. Mais aussi Sheida qui n'aura pas la chance de grandir avec son père, elle ne l'aura vu que deux fois ; Dante, Sara et surement tant d'autres encore… Ce sont eux, les Enfant du jacaranda, vivant tous plus ou moins sous le même toi avec Leila, Maman Zinat et Aghajaan… Ce sont eux, ces écorchés vifs, ces victimes de ce pays totalitaire, que nous allons suivre sur trois générations toute l'histoire durant. Eux qui ne désiraient qu'une seule et unique chose : la LIBERTE.

Je ne sais pas comment décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. L'horreur était telle parfois que je me disais qu'il fallait que je termine vite, que je retrouve la paix, oui, parce que moi aujourd'hui, j'ai la chance de vivre en « paix ». Mais à la fois, je n'avais pas envie de quitter ces personnages, auxquels je m'étais attachée. Parce que je voulais savoir, parce que je pense qu'il est important de connaitre ce pan d'Histoire.

J'ai eu l'impression de vivre avec les personnages. Effectivement, j'ai eu peur, j'ai eu des doutes, j'ai pleuré, j'ai espéré avec eux. Je n'avais pas le choix. L'écriture de Sahar Delijani m'a transporté en Iran. Ce livre est un vrai hommage à ceux qui se sont battus pour leurs idées, pour leur liberté, tout simplement, au péril de leur vie. Cette façon qu'elle a eu de passer d'une génération à une autre m'a aussi fait penser a mon sujet de BAC de philosophie : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? Parce qu'en fait, je pense sincèrement, et encore plus après avoir lu ce livre, que le passé fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Tout simplement, parce que je suis touchée en plein coeur avec ce premier livre de Sahar Delijani, je ne peux en dire plus. C'est une histoire qui mêle atrocité, liberté, horreur, mais aussi, liberté, espoir et pardon. Parce que cet Iran, malgré tout, Sahar Delijani lui démontre tout son amour dans ce livre, que je ne suis pas prête d'oublier, ce coup de coeur malgré les horreurs que j'ai pu lire, ces Enfants du jacaranda…
Commenter  J’apprécie          90
Les enfants du Jacaranda, acclamé par la critique, porte sur un aspect que l'histoire de l'Iran a laissé voilé : le nombre impressionnant de jeunes adultes qui ont été arrêtés lors de la Révolution islamique, et surtout leurs jeunes enfants qu'ils ont laissé derrière eux, chez leurs parents, leurs frères et leurs soeurs, mais aussi ceux qui ont été mis au monde en prison, qui ont passé leurs premiers mois en prison avant d'être arrachés à leurs parents pour rejoindre le peu de famille qu'il leur restait.

Ce roman poignant et attristant tisse la vie de nombreux jeunes iraniens, puis de leurs enfants ; le poids des années passées en prison, le retour de parents inconnus jusque là, l'amour entre adolescents dont les parents étaient les tortionnaires de l'autre ; tous ces thèmes s'enchevêtrent dans le récit, et, tout en touchant profondément le lecteur, ils appellent à une réflexion approfondie sur les rapports qu'entretenaient prisonniers et tortionnaires, et sur la manière dont il est possible -dont on doit même, peut-être - ne pas oublier le passé mais parvenir à le laisser en arrière pour construire à nouveau.

Les pages défilent les unes après les autres, les tableaux décrits sont si tristes qu'ils en viennent à faire pleurer, et l'histoire se poursuit crescendo jusqu'à la fin, qui vient clôturer ce roman sur l'espoir, et le pardon.
Commenter  J’apprécie          70
Les enfants du Jacaranda est un roman largement inspirée de la propre vie de l'auteure Sahar Delijani puisqu'elle-même est née dans la prison d'Evin à Téhéran où ses deux parents étaient enfermés pour activisme contre le régime dans les années 80.

C'est justement avec une naissance que le roman débute avant de s'élargir à d'autres enfants eux-aussi victimes collatérales d'un régime qui réprime toute forme liberté d'expression, jette en prison les dissidents; des enfants dont certains ont vécu avec l'ombre d'un parent disparu entre les murs d'une prison ou ceux dont les deux parents arborent encore 30 ans après les stigmates de la peur, de la violence, du cauchemar de ces prisons.
Le roman s'articule autour de plusieurs enfants, dont chaque chapitre traite de leur vie, du manque puis des difficiles retrouvailles et leur tentative de reconstruction en Iran ou à l'étranger quelques années plus tard. Neda naît après que sa mère ait subit de nombreuses souffrances traînée d'un hôpital à un autre puis interrogée juste avant de donner la vie. Puis on rencontre Leila adolescente qui s'occupe des enfants de ses soeurs emprisonnées, il y a Omid dont les parent ont été arrêtés sous ses yeux, puis Sara et Forugh, il y a aussi l'histoire de Sheida, de Dante ou de Donya ... Tous ont vécu dans la protection de Khaleh Leila et de Maman Zimat, sous la protection de femme et à l'ombre du jacaranda.

Ce beau roman qui parle de révolution, de répression et de doute sur l'avenir, d'évènements qui se répètent se lit avec la peur et la crainte de ceux qui vivent au régime des mollah; vivre la vie de ses enfants qui ont tous quelque chose en commun et finir ce livre avec une révélation: la boucle est bouclée, il faut aller de l'avant. L'Iran, ce pays qui a sacrifié des milliers de ces jeunes, morts ou blessés à jamais dans leur corps et leur âmes, un pays que j'ai redécouvert à travers des mots si poignants pour décrire des évènements si tragiques. J'avais déjà était happée par un roman similaire, Azadi de Saïdeh Pakravan, et celui-ci vient confirmer mon attrait pour cette partie de l'histoire de l'Iran, une révolution avortée, tuée dans l'oeuf et qui renaît trente ans plus tard avec le même châtiment au bout du chemin sauf que cette fois on ne cache pas la sauvagerie entre quatre murs.

Un roman magnifique, il serait bien dommage de passer à côté.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          70
J ai dévoré ce roman qui se lit facilement .
L auteur nous décrit le parcours de très jeunes gens appartenant à la frange éduquée de l Iran qui mirent toute leur énergie et leur enthousiasme à renverser le régime dictatorial et sanguinaire du Shah .

Le Shah en exil son régime en cendres , ils voient leur pays tomber aux mains d ultra religieux manipulateurs et ultra conservateurs .Leur révolution confisquée !
Dans la naïveté de leur jeunesse ,ils s improvisent opposants ,tenant des réunions clandestines ,distribuant des tracts ,certains n avaient même pas 18 ans .
Arrêtés et emprisonnés en masse ,entre 3000 et 12000 dE ces très jeunes gens furent exécutés en masse en 1988 (guerre Iran Irak et durcissement du régime )sans procès et enterrés dans des fosses communes ,leurs corps jamais retrouvés !

30 ans plus tard, l histoire se répète avec les pseudos élections démocratiques et la vague verte
Cette campagne électorale a surtout permis au régime inamovible des mollahs de réperer les opposants potentiels ,les ficher et les tuer en masse dans les rues ,pourquoi des exécutions dans l ombre des prisons quand on peut le faire au grand jour sous couvert de mater une insurrection ?

Je ne sais pas quand ce grand pays pourra sortir de l obscurantisme et échapper au jougs des ultras religieux..

Qu en pensez vous?

Commenter  J’apprécie          52
Sahar Delijani nous fait revivre une partie sombre de l'histoire récente de l'Iran. A travers trois générations d'hommes et de femmes de ce pays, elle met au grand jour les destins tragiques réservés aux opposants du pouvoir. Sous le joug de l'extrémisme politique et religieux, ces personnes éprises de liberté ont été confronté, à différentes époques, à la rigidité et à la cruauté des « redresseurs de torts ».

L'auteur met en place une toile de fond des plus dramatiques, devant laquelle se révèlent des êtres d'une grande humanité. Les émotions sont exacerbées par le danger perpétuel, les liens se créent dans la douleur. La famille, l'amitié et l'amour deviennent les seules armes permettant sinon de combattre mais au moins de vivre mieux dans cet univers de cauchemar.
J'ai compris qu'avec ce roman, Sahar Delijani voulait non seulement témoigner et dénoncer les méfaits dont elle a été victime, mais aussi démontrer le rôle prépondérant que joue le passé sur le futur. Les enfants subissent les résonances de leurs parents et héritent de leur douleur. Ainsi l'Histoire à venir est modifiée par le testament sentimental laissé par les anciens.

C'est un roman bouleversant autant par la souffrance que par l'indignation qu'elle procure. J'ai été emporté par ces sentiments qui ne sont finalement que les fondamentaux de la révolution. « Les enfants du Jacarandas » sont de terribles pages de l'Histoire mais de belles pages d'humanité. Un livre libérateur pour l'auteur, nécessaire pour le lecteur, mais profondément triste. J'ai donc été soulagé de sortir de cet enfer et de revenir à mon quotidien.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          30
Le jacaranda est un arbre flamboyant qui orne le jardin d’une famille vivant à Téhéran. De la révolution dans les années 80 à la période actuelle, nous suivons l’histoire de familles dont les proches (père, mère, enfants) ont été arbitrairement emprisonnés.

L’auteure, née elle-même dans la terrible prison d’Evin à Téhéran en 1983, a choisi d’évoquer le sort de ces enfants nés en prison, arrachés à leur mère et confiés à leur grands-parents ou tantes.

On découvre comment ces enfants ont grandi, se sont construits. Certains retrouvent leur mère au bout de 7 ans, d’autres grandissent dans le souvenir de leur père exécuté par le régime pour avoir tenté de défendre la justice, la liberté, d’autres enfin vivent sous le poids d’un lourd secret qu’on leur cache.

Ce roman est aussi une peinture réaliste et saisissante de ce qu’est la vie en Iran, de son régime et de la tyrannie impitoyable qu’il peut engendrer. Malgré tout, il y a toujours des gens épris de culture, de liberté et d’espoir.

Commenter  J’apprécie          10
Les enfants du jacaranda...je suis tombée par hasard sur ce roman. Tout d'abord, le regard accrocheur de l'enfant sur la couverture, ce regard puissant et profond, comme s'il pouvait voir en moi. Puis la quatrième de couverture m'interpelle et me donne envie de me lancer dans la lecture de ce roman. Un véritable chef d'oeuvre, bouleversant.
L'humanitude présentée dans tout son panel, toute sa grandeur de beauté et d'horreur. Les mots, les images de Sahar Delijani sont comme des soupires qui nous traversent, nous font sourire et pleurer... Un livre qui laisse des cicatrices comme je les aime... une belle rencontre, une magnifique découverte.
Commenter  J’apprécie          00
C'est le récit des enfants des femmes jetées en prison à Téhéran et qui n'ont retrouvé leurs mères qu'après bien des années. C'est très émouvant et douloureux, d'autant plus que tiré de témoignages et recomposé dans une structure romanesque simple mais efficace.
On peut trouver une interview de l'auteur en français et en anglais sur internet, et la maîtrise des langues de l'auteur est remarquable.
Commenter  J’apprécie          00
Un livre sur l'Iran et ses révolutions, qui échappent au peuple qui les a lancé et qui se retourne même contre lui, avec un cortège de violences, d'emprisonnement et de morts. L'histoire qui avance avec les enfants de ceux qui ont fait la première révolution en 1983 et qui en ont ensuite été victimes : leur enfance puis leur combat, comme un éternel recommencement avec les mêmes violences... et les choix faits par chacun. Un livre magnifique, qui aide à comprendre le monde, les réfugiés politiques aujourd'hui, et leurs détresses.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (238) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}