Citations sur Mlle Charlotte, tome 2 : La mystérieuse bibliothécaire (12)
Avant, je n'aimais pas les livres tant que ça. Maintenant, c'est différent. Mlle Charlotte dit qu'ouvrir un livre, c'est comme allumer une télévision dans sa tête. Et qu'avec un livre, on n'est jamais seul.
Elle imaginait des livres fabuleux, des livres qui font rire, pleurer, frémir, danser, voyager. Qui chatouillent la cervelle, caressent le cœur, titillent l'esprit.
Mlle Charlotte n'avait pas classé les livres par sujets ou par ordre alphabétique comme le font toujours les bibliothécaires. Elle les avait réunis par couleur, les rouges ensemble, les verts ailleurs. Léo pensa encore une fois qu'elle n'était peut-être pas une vraie bibliothécaire, avec un diplôme et tout.
Il y avait, entre autres, "Cadavre au dessert", un livre d'horreur, "L'Enigme des fraises Tagada", un roman d'aventures et de mystères, "A chacun sa crotte", un documentaire très comique sur les différents excréments ainsi que "Le manuel du farceur", un livre bourré d'idées pour mille tours pendables.
Léo ressentit une curieuse excitation devant tous ces livres. Un peu comme si, soudain, il avait terriblement faim. Sauf qu'au lieu de désirer un gros beignet dégoulinant de chocolat ou un hot dog long comme le bras, il avait très envie de goûter à tous ces livres.
Elle imaginait des livres fabuleux, des livres qui font rire, pleurer, frémir, danser, voyager. Qui chatouillent la cervelle, caressent le cœur, titillent l'esprit.
Livres et crottes de souris
Tout a commencé un mardi de mai à midi pile. Monsieur le maire Marcel Lenragé avait ses grosses fesses bien aplaties sur une chaise et les pieds grimpés sur son bureau. Il allait planter ses dents dans un gigantesque sandwich à la viande fumée lorsqu'il aperçut soudain, juste devant lui, une étrange vieille dame, très grande et très maigre, qui semblait sortie de nulle part. Elle portait une longue robe bleue, plutôt chic et passablement usée, et un immense chapeau.
— Je viens... euh... pour le poste de... euh... bibliothécaire, murmura-t-elle d'une voix de souris.
Marcel Lenragé s'étouffa de surprise, ses pieds retombèrent sur le tapis et sa fabuleuse pyramide formée de soixante-quatre tranches de viande dégoulinantes de moutarde et de gras s'effondra brusquement sur son bureau.
Quelques minutes plus tard, l'affaire était conclue. Pour la première fois de son histoire, le village de Saint-Anatole avait une bibliothécaire. Marcel Lenragé n'en revenait pas. Le poste était annoncé depuis trente ans au babillard de l'hôtel de ville, mais jamais personne ne s'était montré intéressé, car la bibliothèque était à peine plus grande qu'une armoire à balais et les vieux livres étaient couverts de crottes de souris.
— Cette grande asperge est sûrement cinglée, songea le maire lorsque la nouvelle bibliothécaire eut disparu. Comment s'appelle-t-elle au juste?
Il prit le contrat sous son nez, balaya les miettes de pain et trouva la signature parmi les dégoulinades de moutarde: Mademoiselle Charlotte.
— Chapeau de poil! Elle n'a même pas un nom complet, s'étonna-t-il.
Le maire haussa les épaules et entreprit de réassembler son sandwich. La bibliothèque et sa nouvelle bibliothécaire ne l'intéressaient pas plus que le sexe des ouistitis. Marcel Lenragé aimait donner des ordres à sa secrétaire, regarder les matchs de lutte à la télé et s'empiffrer de sandwichs à la viande fumée. Il n'avait jamais ouvert un livre de sa vie.
- J'ai compris que les personnages des livres habitent dans un monde différent. On peut voyager dans un livre, mais il faut accepter de revenir.
Pour la première fois de son histoire, le village de Saint-Anatole avait une bibliothécaire. Marcel Lenragé n’en revenait pas. Le poste était annoncé depuis trente ans au babillard de l’hôtel de ville, mais jamais personne ne s’était montré intéressé, car la bibliothèque était à peine plus grande qu’une armoire à balais et les vieux livres étaient couverts de crottes de souris.
— Cette grande asperge est sûrement cinglée, songea le maire lorsque la nouvelle bibliothécaire eut disparu. Comment s’appelle-t-elle au juste?
Il prit le contrat sous son nez, balaya les miettes de pain et trouva la signature parmi les dégoulinades de moutarde: Mademoiselle Charlotte.
— Chapeau de poil! Elle n’a même pas un nom complet, s’étonna-t-il.
Le maire haussa les épaules et entreprit de réassembler son sandwich. La bibliothèque et sa nouvelle bibliothécaire ne l’intéressaient pas plus que le sexe des ouistitis. Marcel Lenragé aimait donner des ordres à sa secrétaire, regarder les matchs de lutte à la télé et s’empiffrer de sandwichs à la viande fumée. Il n’avait jamais ouvert un livre de sa vie.
İls juraient encore que les livres c'est idiot, rasoir, débile, creux, stupide et ennuyeux, mais plus que jamais ils mouraient d'envie de pénétrer dans cette fameuse bibliothèque.
Le lendemain, après avoir nourri ses souris, Mlle Charlotte fit ce qu'elle pensait que tout bonne bibliothécaire devait faire. Elle ouvrit un livre avant de le classer sur un rayon.