AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782764405215
Les Éditions Québec Amérique (21/10/2006)
3.93/5   80 notes
Résumé :
Les liens du sang sont indéfectibles...

Depuis seize ans, depuis qu'elle a donné son fils en adoption, Marie-Lune ressent toujours la même brûlure : elle ne sait pas ce qu'il est devenu et ce vide la consume. Car ce garçon qu'elle n'a pas vu grandir, elle est persuadée qu'il a besoin d'elle. Maintenant. Comme elle-même a besoin de lui. Désespérément.

Malgré la peur de faire fausse route, de blesser son amoureux, Jean, et les membres d... >Voir plus
Que lire après Pour rallumer les étoilesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ébranlée après mon voyage dans la Tempête de Marie, je me suis aussitôt empressée d'aller vérifier si Marie était parvenue enfin à Rallumer ses étoiles. Quelle ne fut ma surprise de renouer avec son univers et de la retrouver telle qu'elle est devenue, si femme, qu'il m'aura fallu lire quelques chapitres avant d'apprivoiser toute sa maturité acquise, avant de reconnaître la Marie d'antan, aussi, non sans une certaine nostalgie. C'est sans nul doute les métaphores sublimes dans la plume de l'auteure, unissant la nature aux ressentis de l'Être qui m'avaient tant réjouie dans Marie Tempête et que j'ai retrouvé – mais pas autant – dans ce deuxième tome, qui m'ont permis de replonger et de me laisser aller plus légèrement dans ma lecture.

L'alternance des chapitres, nous faisant entrer tantôt dans la vie et les songes de Marie, d'autres fois dans ceux de son fils Gabriel, qui mènent tous deux une vie en parallèle, sans se parler, sans se toucher, sans se voir, est tout simplement somptueuse et habilement maîtrisée par Dominique Demers. Bien que nos deux personnages aient été séparés pendant plus de seize années, ils sont liés d'une quelconque manière, on le ressent, chapitre après chapitre, ce magnétisme indéfinissable qui unit ces deux personnes à travers l'invisible, au-delà des sens. Et c'est exactement là que se trouve l'essence même de ce roman : la force inexplicable qui subsiste entre ces deux Êtres, liés par la génétique. On ne peut qu'espérer – parfois impatiemment – que leurs mains s'effleurent enfin...

Citant ce sublime passage de Guillaume Apollinaire : « Il est grand temps de rallumer les étoiles » – qui aura assurément influencé l'auteure pour le titre de son roman –, Marie et Gabriel tentent chacun à leur manière de garder vive leur lumière intérieure, pour ne pas que leurs espoirs s'éteignent complètement, afin de parvenir à trouver une réponse cachée qui leur permettrait de mieux avancer, de mieux briller, d'accepter l'absence qui leur fait parfois ombrage. Pour l'un, le questionnement tourne autour de ce très grand « Qui suis-je », tenter d'y répondre devient une quête absolue. Pour l'autre, il est question d'apprendre à Revivre, sachant qu'une partie d'elle-même est égarée, détachée d'elle, il lui faut apprendre à se pardonner, à chasser la culpabilité qu'elle éprouve.

En partageant l'intimité des deux personnages principaux, le lecteur est indéniablement poussé vers de nombreuses réflexions intérieures. à savoir ce qui est essentiel pour chacun d'entre nous et à reconnaître quelles forces en soi nous permettent de garder élevées et scintillantes les étoiles de notre propre ciel. Cette intrusion à travers les thèmes que le roman véhicule – les liens qui nous lient aux autres, ce qui nous définit en tant qu'Être unique, l'abandon, le regret, l'acception, la quête de la vérité, la compréhension de soi, la recherche du bonheur et les voies pour l'atteindre – nous permet de voyager simplement, sans entrer dans une trop grande lourdeur, en demeurant objectif, sans sentir non plus une once de jugement de la part de l'auteure, bien que ces deux êtres soient magnifiquement imparfaits.


Je conclus sur ce passage du roman qui m'aura sans doute le plus émue, dialogue entre Gabriel et son professeur ( et quelle référence sublime et subtile au Petit Prince ! ) :

« – La notion d'imprégnation ne nous donne pas à réfléchir seulement sur les premiers instants de la vie. le mot même est fascinant. Imprégner, c'est pénétrer, imbiber, influencer. Et ça, mon ami, c'est l'affaire d'une vie. Ça m'a pris bien du temps avant de comprendre. Ça ne tient pas à un apport unique, aussi fort et déterminant soit-il. À mes yeux, maintenant, les découvertes de Konrad Lorenz sont fascinantes surtout parce qu'elles soulignent merveilleusement la puissance et la diversité des influences. Une oie peut suivre un humain. Un humain de race blanche peut en suivre un autre de race noire. Un chien peut suivre un loup, un humain un ours... Tu vois, le phénomène d'imprégnation nous rappelle surtout la présence d'un autre être vivant, quel qu'il soit, peut être encore plus déterminante que l'héritage génétique. le plus important, c'est le temps, l'énergie et l'amour que l'on accorde à quelqu'un ou qui nous sont accordés. Comme dans l'histoire de la rose et du Petit Prince.

– Alors vous regrettez d'avoir retrouvé vos parents ? demanda Gabriel

– Je regrette surtout d'y avoir investi autant d'énergie et de n'avoir pas compris avant que la réponse à toutes mes questions, à tous ces « qui suis-je ? », n'était pas dans ces retrouvailles. »
Commenter  J’apprécie          70
J'ai lu la série Marie-Tempête lorsque j'étais adolescente et je découvre aujourd'hui qu'il y a une suite! Une suite pour un public plus mature. Un public qui a vieilli tout comme Marie-Tempête et qui aspire maintenant à fermer les vieux dossiers du passé. J'ai été heureuse de retrouver les personnages de cette série même si je n'avais plus tous les détails de leurs aventures en tête.

C'est un livre qui parle de la quête à accomplir afin de trouver sa voie (ou sa voix dans le cas de Gabriel). Un récit qui traite également des remises en question qui nous bousculent sporadiquement bien après l'adolescence et qui nous font douter de tout, mais surtout de nous.

L'écriture de Dominique est fluide et très imagée. L'histoire est claire et même si la fin était prévisible, elle est conforme aux désirs des lecteurs. du moins en partie, car j'avoue que j'en aurais pris quelques chapitres supplémentaires. Comment ça se passe pour Gabriel ensuite et comment évolue la relation entre Marie-Lune et lui. On reste un peu sur notre faim et j'avoue avoir refermer mon livre avec un soupçon d'insatisfaction.

Bref, une histoire où le passé vient tourmenter une panoplie de personnages. Et où il faut savoir déterminer quand on doit tourner la page et quand on doit poursuivre notre quête de réponse. Un roman qui se lit facilement et qui nous transporte sur le bord des lacs des Laurentides en plein coeur des forêts québécoises.
Commenter  J’apprécie          40
La série Marie-Tempête a vraiment occupé mon enfance et mon adolescence. Je ne pourrais dire le nombre de fois que j'ai lu ce livre (la version incluant tous les livres), ainsi que Maïna d'ailleurs. Quand j'ai su qu'une suite s'en venait, j'étais très emballée, et à la fois inquiète. J'avais peur de ne plus retrouver ce qui m'avait tant charmée dans les premiers livres. Pourtant, je l'ai adoré tout de même. Il n'est pas aussi fort que les autres pour moi, mais c'est sans doute parce que Marie-Lune n'est plus une adolescente, et moi non plus. Par contre, j'ai aimé voir ce qui lui arrivait après tout ce temps. Rares sont les livres qui ne m'ont pas donné envie de savoir ce qu'il se passait « après ». J'ai été comblée par Pour rallumer les étoiles. En espérant que Maïna ait elle aussi, sa suite.
Lien : http://www.libellul.com/?p=229
Commenter  J’apprécie          40
J'ai adoré retrouver le personnage principal du livre quelques années plus tard. Un superbe livre qui m'a beaucoup fait pleurer.
Commenter  J’apprécie          40
La boucle est bouclée en beauté. Où alors peut-on espérer une suite ? Il y aurait de quoi... Mais en même temps peut-être serait-ce pousser le bouchon trop loin. Je me fie entièrement à l'intuition de l'auteure, qui commet bien peu de bévues !
J'ai tout simplement adoré. Je vais aller à l'encontre de la majorité: j'ai plus aimé «Pour rallumer les étoiles» que les trois livres qui constituent «Marie-Tempête». La vie d'adulte de Marie-Lune m'a beaucoup touchée, et encore plus celle de Gabriel, son fils. Les histoires de retrouvailles, ou plutôt de trouvailles, m'ont toujours énormément touchée. Et celle-ci ne fait pas exception. Loin de là.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
On me l'a tellement dit, de l'oublier. Même lui. Mais, même si j'essaie de toute mes forces, je ne peux pas. Il y a toujours quelque chose qui me ramène vers lui. Une chanson, un lieu, certaines paroles, des gestes. C'est comme si, il apparaissait de nul part et les souvenirs reviennent, même si il y en a pas beaucoup, surtout pour lui. Mais j'ai tout gardé. Je m'en souviens. Alors, peut-être que je possède une mémoire sélective, que je retiens que ce que je veux, mais ce sont des moments de bonheurs. J'aime replonger dans mon esprit pour les revivre. Mais ça me fais du bien. Et, comme une conne, je me mets à sourire, même si je sais que tout cela est terminé et qu'il n'y aura pu jamais rien.
Commenter  J’apprécie          20
— Le phénomène d'imprégnation a été étudié par le biologiste Carl Lorenz. Il a décrit comment des oisillons sont fortement affectés, à la naissance, par le premier être vivant qu'ils rencontrent. Dans le cas d'une espèce comme le huard, par exemple, le mâle et la femelle participant à la couvaison, l'oisillon est marqué — ou, si l'on veut, imprégné — par ses deux parents. Il les suit tout naturellement partout. Il sent qu'il leur appartient.

— Lorenz a démontré la puissance de cette forme particulière d'attachement en étudiant le cas d'oisillons abandonnés à la naissance par leurs parents biologiques, poursuivit Joffe. Ainsi privés de la vue de leur géniteur, les oisillons s'attachent au premier être vivant qu'ils rencontrent, quelle que soit l'espèce. Lorenz a établi que les vingt-neuf premières heures de vie sont cruciales. Un oisillon imprégné par un humain durant cette période le suivra partout comme s'il était de la même espèce, comme si c'était lui son géniteur.

Joffe tendit une photo à l'élève le plus près de lui en le priant de faire circuler l'image. La scène était pour le moins étonnante : un vieillard qui semblait se prendre pour une cane, suivi d'une traînée d'oisillons.

— Le découverte de Lorenz est fondamentale et pas seulement pour la biologie. En psychologie et en philosophie aussi. Elle alimente le vieux débat entre l'inné et l'acquis, entre l'héritage génétique dont nous sommes porteurs à la naissance et notre capacité d'apprendre des comportements, de changer, d'évoluer. Le phénomène d'imprégnation ne nous aide pas seulement à comprendre la vie des canards et des oies. Il jette un précieux éclairage sur les comportements humains, l'attachement d'un bébé à sa mère, par exemple.
Commenter  J’apprécie          00
Un cri rauque, tout près, le fit sursauter. Il découvrit une petite masse sombre à la surface de l'eau derrière un buisson d'églantier. Gabriel s'approche à pas lents, en déployant de grands efforts pour ne pas faire de bruit. C'était un canard, une bête de bonne taille, une espèce qu'il n'aurait pas su identifier. À la lumière du crépuscule, son plumage était plutôt terne, mais en observant mieux, Gabriel découvrit un collier plus pâle à la hauteur du cou. Il resta un long moment à épier la bête, qui plongea la tête à quelques reprises dans l'eau noire. Et puis soudain, sans même qu'un bruit ait pu l'alerter, l'oiseau étira le cou, agita la tête, courut sur l'eau et prit son envol. Gabriel resta encore plusieurs minutes immobile, habité par l'écho du claquement d'ailes et surpris du vide creusé par ce départ.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis plus qu'une simple survivante. Même si je l'oublie. J'ai Jean. Un lac. Des oiseaux. Des montages. Du ciel. Des mots pour occuper mes journées. J’atteins, le plus souvent, un certain équilibre, une sorte de bonheur un peu fragile. Mais quelque part au fond de moi sommeille encore un besoin désespéré d'enchantement.
Commenter  J’apprécie          40
Elle était trop absorbée dans ses pensées, trop enfoncée dans cet espace autre, quelque part entre la pleine conscience et le songe. Et pourtant, elle avait quand même ressenti intimement cette métamorphose du ciel. Alors même que ses réserves d'énergie semblaient diminuer, elle avait eu l'impression, tout à coup, de devenir plus légère. Un peu comme s'il lui poussait des ailes.

C'est au moment où elle amorçait la descente que la majesté du spectacle l'atteignit soudain. Alors, au lieu de s'arrêter pour contempler le ciel en fête, elle accéléra le pas, grisée de beauté, pour mieux participer à la magie de cette première neige, pour mieux se laisser saouler par son parfum d'eau, de froidure et de mystère. Marie-Lune décida que cette brusque averse était un signe, la confirmation qu'elle était sur la bonne voie, qu'elle avait raison de s'arracher à sa petite routine faussement sécurisante. Le ciel l'incitait à continuer, malgré les brusques accès de découragement et les crises d'angoisse. Il l'encourageait à tenir bon même s'il lui restait si peu de certitudes. Même si plus rien ne semblait véritablement acquis.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Dominique Demers (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Demers
Entrevue Samedi de lire avec Dominique Demers
autres livres classés : adoptionVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (210) Voir plus



Quiz Voir plus

Une aventure de Mlle Charlotte - La nouvelle maîtresse - Les CM1deNY

Comment s'appelle le caillou de Mlle Charlotte ?

Domitille
Gertrude

5 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Une Aventure de Mlle Charlotte, Tome 1 : La nouvelle maîtresse de Dominique DemersCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..