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Critique de Dionysos89


Depuis longtemps déjà, je louchais sur ce roman de Sylvie Denis, car Haute-École évoque l'atmosphère inquiétante d'une régie scolaire bien dirigée, sa couverture estampillée Didier Graffet est envoûtante et c'est enfin un roman récompensé par le prix Julia-Verlanger en 2004. du coup, acquis aux Utopiales de Nantes 2014, ce « Haute-École » dédicacé a fini par sortir dignement de ma PAL.

Le premier roman de Sylvie Denis met en scène le destin tragique de quelques magiciens épris de liberté et qui cherchent à échapper à la Haute-École, établissement d'éducation très stricte de ceux qui ont repérés pour l'usage de la magie. Cet organisme est dirigé d'une main de maître par Hérus Tork. Face à lui, s'élève notamment Arik, courtisan affirmé mais en fait magicien parmi les plus puissants. Ce dernier va rapidement pouvoir compter sur le soutien de Madge, espionne et couturière, et de quelques autres magiciens résistants, plus ou moins aguerris. En-dehors de ces deux personnalités atypiques, ce sont sûrement les personnages les plus jeunes qui sont les plus réussis, notamment ce cher Raoul des Crapauds, qui s'est longtemps trouvé esseulé mais est particulièrement poétique dans son rapport aux animaux.
Sylvie Denis brasse beaucoup de thèmes différents et réussit à créer un roman de fantasy dans une veine à la fois adulte et jeunesse. Roman jeunesse d'abord, car il s'attache à délivrer un propos sur l'embrigadement des enfants et comment ils doivent trouver les armes en eux-mêmes pour s'en sortir ; il tourne aussi beaucoup sur l'idée d'initiation à un monde que l'on découvre et que l'on appréhende. Mais également roman adulte, car les réflexions politiques proposées et les références utilisées sont clairement pour un public plus mature. Dans tous les cas, les différents niveaux de lecture sont au gré des choix du lecteur et il n'empêche que les principaux thèmes sont plutôt universels : l'esclavage plus ou moins dissimulé, l'espionnage des populations, l'éducation orientée contre son gré, la résistance contre la terreur. le contexte géopolitique et l'environnement géographique sont malheureusement trop peu utilisés, même si le tout est utile à la toute fin. C'est surtout l'ambiance de complot qui pourrait se déclencher à tout instant que le lecteur retiendra avec attention, ambiance qui permet de faire s'animer une vaste galerie de personnages aux intérêts très divers, ce qui est un défi en lui-même.

La portée de ce « Haute-École » ne se comptabilise donc pas par sa notoriété – d'ailleurs, je m'étonne qu'il n'y ait pas encore de version poche de ce roman – mais plutôt par la richesse des réflexions proposées !
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