Les arbres de simples graines
Pas encore germées futures forêts
Où l'homme posera ses pas longtemps
Après que mon poème sera effacé.
Les arbres longtemps après
Que mon poème sera perdu
Pousseront lentement lentement
Et ils seront le poème véritable.
Les arbres à tout hasard
Bornant la route du poème
Comme si les oiseaux de parole
Devaient passer entre ces branches.
Les arbres à Kyôto
Chemins des philosophes
Que tombent sur mes songes
Les premiers pétales d'avril.
Les arbres deployant à l'infini
Le sens du monde l'éclat
Du premier matin dans la sève
Coulant à larmes silencieuses.
Orangers
tout
Fleurs fruits parfums
L'oranger se donne
Sans aucune réserve
Buis
exposé
Au soleil calcaire
Il boit le temps
A petites feuilles
le buis
Veut avoir le temps
De comprendre vraiment
Ce qu'est le temps
rien
Ne presse le buis
D'aller plus vite
Que le silence