AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Théories : 1890-1910 Du Symbolisme et de Gauguin vers u.. (8)

En délivrant l'esprit français des préjugés pseudo-classiques qui se traduisaient avant eux en peinture par le genre pompier, en architecture par l'éternel fronton, la colonnade et la feuille d'acanthe, les gothiques de 1840 ont permis à ceux qui les ont suivis de renouer avec le passé, avec la tradition nationale. Dùt-on regretter quelques-uns de leurs archaïsmes sans fraîcheur, et critiquer Sainte-Clotilde, il faut y voir le principe des meilleures tentatives d'art de notre temps, de celles qui manifestent le mieux la sensibilité de notre race. C'est dans les applications du romantisme archéologique que nous avons pris conscience du génie national et de notre beauté.
Commenter  J’apprécie          50
M. K.-X. Roussel exposa naguère une suite de paysages de l'Ile-de-France d'une beauté déjà très générale : larges aspects de terres nues, bois dépouillés, frondaisons d'automne, coteaux, silhouettes d'arbres, profils blancs de nuages entrevus dans des ciels clairs ; — ou bien encore c'était la Normandie, grasse et verdoyante, où les pommiers alignent leurs masses sombres, où la mer grise apparaît par delà les toits gais des villas, et les fermes.

Cette remarquable série de notations, pastels et dessins rehaussés, qui eût suffi à établir la réputation d'un peintre, n'était que des croquis, des études pour des tableaux dont nous venons de voir, soit des états achevés, soit des esquisses. Les souples caprices d'une technique très libre et ces délicatesses d'œil ne devaient servir qu'à enrichir, à meubler de réalités une imagination toute apte à créer des ensembles, à faire vivre dés personnages de rêve dans des décors vrais, à inventer des scènes où l'être humain occupe dans la nature la place classique.
Commenter  J’apprécie          30
L'admiration irraisonnée des tableaux anciens où l'on cherche, puisqu'il faut les admirer, des rendus consciencieux de « nature » a certainement déformé l'oeil des maîtres de l'École.
Commenter  J’apprécie          30
Louis LAMOTHE
de Lyon, travailla avec les Flandrin. Quelques dessins de lui sont admirables. Il a peint une chapelle chez les Jésuites, dessiné des prophètes pour les vitraux de Sainte-Clotilde : il suffira de connaître dans cette église son retable de sainte Valère qui est une excellente peinture, d'aspect un peu sombre, mais d'une rare qualité de dessin. Il a eu le mérite et la gloire de former l'un des hommes qui font le plus d'honneur à Fart de notre temps et aux idées de M. Ingres, M. Degas. Ainsi placé, le nom de M. Degas suffirait à lui seul à justifier la présente étude. Il faut, hélas, nous limiter ; et pour ne pas dépasser les bornes que nous nous sommes données, renoncer à montrer l'influence directe d'Ingres sur les premiers ouvrages de M. Degas ; puis la persistance de cette même volonté et de cette tradition dans ses interprétations des sujets les plus actuels ; enfin l'admirable apogée de son génie toujours plus original et toujours plus classique.
Commenter  J’apprécie          10
La libre, la souple technique impressionniste avait permis à Monet, à Sisley, à Renoir, à Berthe Morizot, d’exalter les belles couleurs pures, de créer dans la clarté des harmonies étincelantes comme la Nature en fête. Pour Pissarro, c’étaient les gris qu’il cherchait, et qu’il obtenait au prix des plus savantes combinaisons de teintes. Il divisait pour neutraliser. C’est à des tapisseries éteintes que font penser ses paysages du Vexin. De nos plus radieux soleils il faisait des « Verdures ».

Mais quand il peignait les marchés normands, les paysans courbés au labeur de la terre, la cueillette des pommes, alors il trouvait, surtout dans ses gouaches, des tons frais, chantants, parfois acides, où dominaient encore les verts, les bleus, les violets préférés. Bien loin d’exprimer l’âme et la vie des paysans comme fit Millet, — dont le romantisme/d’ailleurs, idéalisait exagérément, — il les observa avec la curiosité d’un Gauguin avide d’exotisme. De l’ethnographie du Normand abruti de bien-être, il donna des illustrations pittoresques. C’est les cotonnades qu’il aima, les fichus, les tabliers, le coloriage des étoffes bon marché; il en égayait la silhouette trapue des filles de ferme. Plus que l’odeur du terroir, sa peinture fleure l’apprêt des blouses neuves.
Commenter  J’apprécie          00
L'art ne doit rendre que la beauté.

Si vous voulez voir cette jambe laide, je sais bien qu'il y aura matière : mais je vous dirai : prenez mes yeux et vous la trouverez belle.

Si je pouvais vous rendre tous musiciens, vous y gagneriez comme peintres. Tout est harmonie dans la nature... Aujourd'hui nombre d'artistes crient contre les compositions, ne veulent plus de l'arrangement d'un tableau... la nature du hasard, rien que la nature, et avec cela, empâtez, placardez la couleur en masse : voilà leurs principes ! (cité par Balze).

Croyez-vous que je vous envoie au Louvre pour y trouver le beau idéal, quelque chose d'autre que ce qui est dans la nature. Ce sont de pareilles sottises qui aux mauvaises époques ont amené la décadence de l'art. Je vous envoie là parce que vous apprendrez des antiques à voir la nature, parce que ils sont eux-mêmes la nature : il faut vivre d'eux, il faut en manger... (Balze).
Commenter  J’apprécie          00
La nature supérieure est maîtresse, elle accorde tout à ceux qui lui demandent en face et n'est avare que pour les pauvres honteux (cité par Flandrin),

Copier tout bonnement, tout bêtement, copier servilement ce qu'on a sous les yeux; l'art n'est jamais à un si haut degré de perfection que lorsqu'il ressemble si fort à la Nature qu'on peut le prendre pour la Nature elle-même.

Conservez toujours cette bienheureuse naïveté, cette charmante ignorance (cité par Amaury-Duval).

Aimez le vrai parce qu'il est aussi le beau.

Le nom de beau idéal, si mal entendu de nos jours, ne désigne que le beau visible, le beau de la nature.
Commenter  J’apprécie          00
Je cherche une définition peintre de ce simple mot « nature » qui étiquette et résume la théorie d'art la plus généralement acceptée de cette fin de siècle.
Probablement : le total des sensations optiques? Mais, sans parler des perturbations naturelles de l'oeil moderne, qui ne sait la puissance des habitudes cérébrales sur la vision? J'ai connu des jeunes gens qui se livraient à une gymnastique des nerfs optiques, fatigante, pour voir les trompe-l'oeil dans le Pauvre Pêcheur : et ils y arrivaient, je le sais. M. Signac vous prouvera par l'impeccable science que ses perceptions chromatiques sont de toute nécessité. Et M. Bouguereau, si ses corrections d'atelier sont sincères, est intimement persuadé qu'il copie la « nature ».
Commenter  J’apprécie          00


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (1) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le quizz le plus dur Harry Potter

    Qui est ce qui viens dans le 7 pour chercher les Dursley et les emmener dans un endroit sûr ?

    Kingsley Shaklebot et Hestia Jones
    Albus Dumbledore et Minerva McGonagall
    Dedalus Diggle et Maugrey Fol Œil
    Hestia Jones et Dedalus Diggle

    8 questions
    1 lecteurs ont répondu
    Thème : Harry Potter : Coffret, Tomes 1 à 7 de J. K. RowlingCréer un quiz sur ce livre

    {* *}