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Critique de Fabinou7


« Va, crois-moi, le plaisir est toujours légitime ! » écrivait le poète libertin du XVIIIe siècle, Evariste de Parny. Cette courte nouvelle parait à la fin du XVIIIe siècle, époque contemporaine à la naissance d'une littérature sentimentale assez différente outre-Rhin : le romantisme du jeune Werther de Goethe.

Le plaisir va au-delà de la sexualité qui en réalité n'est pas décrite. Il y a un code de conduite libertin, des règles de séduction.
La séduction est un combat car il faut « triompher » de la vertu, et « vaincre » l'objet du désir. La séduction est imposée, on ne libertine pas sans se séduire, on ne donne pas sa chair avant ses voluptueuses et langoureuses joutes verbales, c'est à la fois une escrime et une danse enivrante, faite de chassé-croisé, voltiges, jeux de chats et de souris, d'embuscades et d'escarmouches que les partenaires doivent mener jusqu'à son terme.

« Propos gauches qu'il faut passer à deux êtres qui s'efforcent de prononcer, tant bien que mal, tout autre chose que ce qu'ils ont à dire. » Comme l'écrivait Roland Barthes, dans Fragments d'un discours amoureux, le langage des amants est comme une seconde peau, et dans le libertinage, je frotte mon langage contre l'autre. Alors parfois, il y a des formules maladroites, des excès de voix, des contresens qui aiguisent le fleuret de la conversation.

« La discrétion est ma vertu favorite ; on lui doit bien des instants de bonheur. » La discrétion est ambivalente dans le libertinage. Il faut être assez discret pour ne point risquer scandale de réputation et conséquences judiciaires mais pas trop non plus afin de pouvoir jouir de la jalousie d'autrui…il faut que les liaisons soient (un peu) dangereuses.

« La lune se couchait, et le dernier de ses rayons emporta bientôt le voile d'une pudeur qui, je crois, devenait importune. » A la faveur de la nuit, on ne distingue plus ni vertu, ni pudeur, ni morale, reste la beauté de la langue… dans toute la polysémie du terme.

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