Comment j'ai appris à lire

"Apprendre à lire a été pour moi une des choses les plus faciles et les plus difficiles. Cela s'est passé très vite, en quelques semaines; mais aussi très lentement, sur plusieurs décennies." Voilà une partie de ce que dit l'auteure dans son prologue; et en effet elle se penche sur son passé, depuis sa naissance quasiment, pour comprendre les problèmes qu'elle a eu longtemps avec la lecture. Elle pensait, petite, que lire ne servait à rien: on lui racontait des histoires - ou mieux elle les rêvait - et ce qu'elle voulait, elle, c'était écrire. En sondant ses souvenirs, elle se rend compte qu'un certain nombre de facteurs ont sans doute joué dans son rejet des livres: son transfert brutal dans une école de garçons sans aucune explication, des parents d'origine étrangère Russie pour la mère, Maghreb pour le père, qui aimaient tant la lecture. Elle a tout de même une "bibliothèque cachée" constituée de certains Georges sand, Marcel Aymé ou Boris Vian. Elle a rencontré pendant sa scolarité un certain nombre de "Mme B." qui l'ont marquée et l'ont aidée dans sa découverte progressive de la littérature. Au lycée, elle écrit beaucoup mais ne lit pas, juste les résumés pour se sortir des devoirs; elle arrivera quand même à entrer à Normale Sup. Il y a aussi de très beaux passages sur le travail de traducteur (trice), elle en explique les difficultés et les jubilations. Un livre bien écrit, intéressant, émouvant.
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