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Citations sur Anchise (9)

Anchise est vieux de tout ce temps qui n'a pas passé pour de bon mais qui s'est incrusté en lui. Il boite plus qu'avant, plus souvent, plus longtemps, il danse sur une patte comme un grand oiseau des marais où on ne sait plus trop où est la terre et où est l'eau, où est la mémoire qui fume comme un brouillard cachant les joncs et les révélant tour à tour, où est ce qui s'invente entre la terre, l'eau et le ciel, qu'on devine plutôt qu'on voit.
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«  L’air autour d'eux palpitait comme la gorge d’un pigeon , affolé, avide, mais dans un incroyable silence non pas parfait mais éclatant , un silence non pas de mort mais du monde encore à naître.
Ils se sentaient tout simplement élus par ce silence comme par l’opulence du parfum qui se déversait à brassées sur eux—- Ils ne doutaient de rien, ils auraient marché pieds nus sur le feu—-
Ce fut là leur voyage de noce » .
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Il s'endormit sous l'aile des mots du vent , sous les grandes plumes du vent qui emporte et qui lave, qui fait étinceler les arbres et les collines et la lumière , oh la lumière, comme si son embrasement couvait jusque là dans le ciel.
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Il nous faut quelque chose qu’on peut mordre, quelque chose qui tienne au corps. Ne sait-on pas que le respect n’est pas l’unique altruisme et qu’à brusquer, on s’expose, on prend, on se donne. Nous en avons assez de ce que nous savons sur nous-mêmes. Qu’on retourne profondément la terre, que tout se retrouve cul par-dessus tête, qu’on exhume toutes les racines, qu’on les tranche, qu’elles jonchent la terre, que tout soit saccagé. Nous en avons assez de ce que nous savons sur nous-mêmes. Nous en avons assez des restaurations, des réhabilitations, des retouches, des remakes, nous avons soupé des savantes restitutions de nous-mêmes. Nous voulons nous perdre, que rien ne nous soit épargné, qu’aucun chemin ne nous ramène au bercail, qu’enfin nous soyons obligés de nous pincer au sang pour constater que nous ne rêvons pas.
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Anchise c’est autre chose.
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Quand tout est accompli, que la carcasse noircie de la voiture continue d’épingler l’après-midi qui s’éteint, quelque chose se rompt doucement, on s’aperçoit qu’on est pris dedans, dans le vacarme de la campagne qu’on entend enfin, le vent léger dans le peuplier qui tremble, l’impatience des fauvettes, le caquet des perdrix rouges, un merle, une alouette lulu s’échinant à discourir entre les cris hirsutes des geais, l’aboiement des chiens, des voix d’enfants dans le vallon et plus loin l’aigle de Bonelli qui lâche sa plainte brève, aigüe comme une pierre fine, sans compter tout ce qu’on ne sait pas reconnaître ni la moisson crissante des insectes. La campagne c’est cette musique, cette agitation de branches, de feuilles et de cris qui s’enfle et s’architecture quand on ferme les yeux.
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Les mimosas étaient en fleur. Il faisait encore froid mais le soleil éblouissait et le jaune des grappes entêtait la colline. Ils prirent un chemin où les arbrisseaux de chaque côté ployaient sous l'abondance du parfum et formaient un arceau lumineux. On ne voyait plus le ciel.
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... de beaux, de magnifiques silences comme ceux qui unissaient Anchise et la Blanche, mais ils sont si rares les beaux silences, n'est-il pas vrai ?
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L'air autour d'eux palpitait comme la gorge d'un pigeon, affolé, avide, mais dans un incroyable silence, un silence non pas parfait mais éclatant, un silence non pas de mort mais du monde encore à naître. Ils se sentaient tout simplement élus par ce silence comme par l'opulence du parfum qui se déversait à brassées sur eux. Ils ne doutaient de rien, ils auraient marché pieds nus sur le feu. Ils restèrent ainsi longtemps dans le froid, jusqu'à ce que la nuit tombe. Ce fut là leur voyage de noces.
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