Pour se faire une place dans leurs disciplines académiques, les études féministes et, plus généralement, les recherches sur les femmes, les rôles de sexe, les identités sexuelles, les rapports sociaux de sexe ou le genre ont toujours dû se positionner par rapport aux discours scientifiques dominants, et faire rupture avec des sciences sociales que l’on pourrait qualifier de « normâles » (ou « malestream ») et qui pensent au masculin sans en avoir conscience ; sans en avoir conscience et en imprégnant à des résultats ou des théories censés être « objectifs » une « neutralité » de fait marquée par son aveuglement aux inégalités entre les hommes et les femmes et, plus profondément encore, à la domination des secondes par les premiers
Qu’apporte la question du genre à la relecture d’une œuvre ? Peut-on, par exemple, déceler dans l’œuvre un « sous-texte » sexué ou genré, un impensé genré, des présupposés, explicitent ou non, de la division sexuelle, un langage sexué/genré ?
les rapports hommes-femmes sont d’abord des rapports politiques qui gèrent l’organisation des sociétés comme le font d’autres rapports de pouvoir
nous avons choisi un ensemble d’auteurs reconnus et enseignés dans les cursus de sciences sociales, et proposé à des spécialistes de ces auteurs de les questionner selon une grille commune afin de mettre à la portée d’un public d’étudiant-e-s et d’enseignant-e-s, voire un public plus large, un examen critique des œuvres sous l’angle de la question du genre