Ce que j'ai aimé
On retrouve dans ce texte une ambiance type hantise classique. On nous montre peu de choses, on en suggère la plupart, un certain mystère plane jusqu'au bout. Et c'est terriblement efficace. J'adore ce type d'ambiance, que je trouve trop rare de nos jours.
J'ai particulièrement aimé l'aspect Hitchcockien de ce texte. J'ignore si c'était voulu, mais j'ai très vite pensé à Fenêtre sur cour, refait à la sauce surnaturelle pour mon plus grand plaisir. L'idée m'a paru originale (pour une fois, le personnage ne subit pas une intrusion mais en aperçoit une chez le voisin), et rend d'autant plus efficace l'épouvante (on est comme l'héroïne témoin des faits, impuissant, et laissés à nos suppositions sur un pourquoi du comment glacial).
Le personnage principal, d'ailleurs, est bien construit et crédible. On ressent bien ses états d'âme, ses traumatismes, ses hantises. Ce qui n'est pourtant pas évident avec ce type de narration ; quand un personnage raconte toute son histoire en direct, on peut facilement tomber dans le résumé survolé. Ici, ça n'a pas été le cas pour la majorité du texte.
Ce que j'ai moins aimé
Enfin, la pirouette finale, avec la lueur de cigarette au loin, m'a bien plu. Mais j'ai récemment lu
Rencontre éternelle, du même auteur, qui utilise le même procédé. Mauvaise pioche, j'imagine ; je pense bien que tous les textes de
Thomas Desmond ne reprennent pas cette formule. Mais ainsi, ça m'a paru bien moins impactant, comme une redite.
J'ai donc aimé l'idée, mais elle a en un sens été gâché par ce « déjà vu ».
Ce que je retiens au final de la petite fille aux cheveux noirs
Une bonne petite histoire de hantise, qui parvient à être originale tout en mettant en scène une ambiance classique réussie.
Si
Rencontre éternelle ne m'avait convaincu qu'à moitié, La petite fille aux cheveux noirs se place parmi mes lectures de nouvelles préférées.
Murphy
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