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Critique de Fabinou7



« Mordre au travers » ou Eros et Thanatos version smicard, sans thunes, en surpoids et au R.M.I.

Dans le paysage littéraire Virginie Despentes détonne.

D'abord elle n'est pas d'origine littéraire bourgeoise et le revendique, elle fait entendre une musique particulière, plus proche du Hell Fest que des musiques de chambres des écrivains académiciens qui narrent les douleurs secrètes de maitresses de maisons dans la discrétion des villas d'été au milieu des oliviers. 

La permanence des sentiments humains transcende les âges et les classes, mais leurs modalités et notamment le rapport au confort, à l'argent et l'éducation varie considérablement et il advient toujours un moment où l'identification au héros du livre s'arrête : oui on souffre aussi, oui on aime aussi, mais pas dans les mêmes palais, dans les mêmes banquets, avec les mêmes ambassadeurs, devant le même personnel de maison.

Ce sont des pentes dangereuses, crues, noires et glauques sur lesquelles nous entraine Virginie. Si résister à la tentation c'est y céder, le désir peut aussi consumer son sujet. Posséder, dominer, domestiquer, se soumettre est-ce s'annuler dans le désir de l'autre ? et pourquoi ce que Freud appelait la pulsion de mort succède-t-elle à la pulsion de vie ?

Un style tout à fait à part, extrêmement visuel, des nouvelles où meurtre et pornographie se mêlent dans une fatale violence, sans tragique, quasi normal.
L'érotisme chez Despentes n'a pas de sexe : elle se glisse avec la même facilité dans la chair d'un narrateur masculin que féminin (contrairement à ce que laisse entendre la 4ème de couv, un livre sur La Femme et son désir…un peu réducteur).

Sagan parlait des bleus à l'âme, avec Despentes c'est la tumeur généralisée.

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