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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'adore Virginie Despentes. J'ai bien accroché au premier tome, dans le contexte keupon à chiens des années 80, la France de l'époque où on allait acheter des disques et du moment où on pouvait devenir rock star/réalisateur de films. On dérive doucement mais surement sur la vie des SDF dans le Paris pas très éloigné de l'actuel. L'auteur m'embarque dans son histoire aussi facilement que d'habitude.

Puis le deuxième tome a failli me perdre, tant il est difficile de suivre tout le petit monde qui gravite autour de Vernon. Chacun a son passé, son histoire, qui le relie aux autres, sa came. La drogue, l'alcool, l'argent, le sexe,… Qui a eu une famille, qui a laissé tomber sa famille. Qui a eu une mère, qui est orphelin. Qui a été élevé de manière classique, qui est devenu islamique pratiquant. Qui se venge.

Enfin le troisième tome… que j'ai dévoré. Je ne pouvais plus m'arrêter. Je devais savoir. Les trahisons, les réconciliations, les fruits de la vengeance. C'était magistral la manière dont toutes les pièces du puzzle ont été disséminées et enfin réunies. On parle d'idéaux, de choix pour le futur, mais aussi de métaphysique.

Ou comment Despentes nous fait partir d'un vendeur de disque et nous fait arriver à une bien trop courte idée de science-fiction. Margistral.
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Ce Vernon là n'est pas un homme c'est une époque, une fille intemporelle, une idée de prophète inachevé, une désillusion, un mec qui s'éteint et qu'on rallume.
Un gars presque imaginaire qui s'appelle presque comme un autre Vernon, Sullivan celui là, ni tout à fait écrivain ni tout a fait américain.
Ce Vernon là aussi n'est ni tout à fait un gourou-sex ni tout à fait un zonard-Subutex mais il draine derrière lui, au son des vinyles, sa clique d'apôtres plus ou moins convertis aux "convergences", plus ou moins cassés, star du X, classard des années 80 et panoplies multiples de la féminité. Panoplies derrière lesquelles on reconnaîtra l'écrivain-vaine, la Vernon-Hyène. Une fille intemporelle, je vous dis. Alors bon quelquefois ça se jette un peu des fleurs "jolie lesbienne un peu abîmée". Tiens, tiens, si tu comprends pas avec ça...
Voilà pour le fond.
La forme est plus intéressante encore, elle se régénère, elle passe du trash à la mélancolie dans un même chapitre, elle tangue, elle libère, elle assomme, elle défonce, elle tape en plein dans le mille (tellement bien raconté qu'on dirait que c'est fait à l'instinct) , elle baguenaude, joue avec les jeux de mots, elle prend le temps de tourner en rond puis elle parle mal, tout de traviole en écoutant les Ramones ou les Sex Pistols et le lecteur ne voit rien passer, ni le temps ni les roulades dans la farine au cours des 3 tomes.
Excellentes photos grimées goudronnées sur les couvertures.
Un trip littéraire à ne pas rater.


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Toutes les bonnes choses ont une fin et c'est avec regret que j'ai terminé cette trilogie, totalement addictive. Vernon Subutex, c'est un ancien disquaire brillant qui a perdu son boulot et se retrouve à la rue, à Paris. Nombreux sont ceux qui recherchent le testament d'Alex Bleach, star du rock, qu'il détient.
C'est aussi un culte à la musique omniprésente, une galerie de portraits haut-en-couleurs, un autre regard sur la précarité, les SDF, l'actualité, la société contemporaine. Un regard cynique et violent – souvent juste – qui prend aux tripes et fait réfléchir.
Virginie Despentes a le don pour capter l'air du temps et le raconter de manière crue tout en captivant le lecteur.
A ceux qui ont trouvé le premier volume sombre, je dirais que le deuxième est plus optimiste et le troisième assez différent. C'est dans tous les cas une vraie claque que l'auteur nous donne avec une fin plus qu'inattendue ! La comédie humaine du XXIe siècle ? Peut-être … A lire sans modération ! En gardant tout de même à l'esprit que la vie vaut la peine d'être vécue.
« Quand on se retrouve du côté des pestiférés, une fracture nette sépare votre monde de celui des épargnés. On ne veut ni charité ni empathie. Au fond, on préférerait n'avoir plus aucun contact. de chaque côté des frontières, les mots n'ont plus le même sens. »
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J'ai longtemps résisté avant de lire Vernon Subutex. Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Virginie Despentes et du registre qu'elle choisit d'adopter le plus souvent. Je n'ai rien, ni contre la violence ni contre ce qu'on appelle communément la vulgarité et que j'appellerai moi le sexe cru mais à condition que le récit l'exige, que violence et vulgarité le servent et non ne l'éclipsent et j'ai souvent eu l'impression que c'était le cas chez cette autrice.

Mais là, j'ai été surprise, très agréablement surprise par cette trilogie. Ça se boit comme du petit lait, cette descente aux enfers, un peu trop peut-être. Parce que c'est de ça qu'il s'agit au départ : comment même avec un job, un pote connu et un carnet d'adresse long comme le bras on peut se retrouver à la rue.

Bobos parisiens, fachos, stars du porno, artistes ratés, clodos, trader sous perf de cocaïne, trans, producteurs prédateurs, alcoolo de PMU, autant de peaux dans lesquels se glissent Virginie Despentes, chapitre après chapitre, nous faisant découvrir un petit pan de l'histoire de chacun. Elle y développe jusqu'à la nausée des discours de haine, d'indifférence, des justifications faciles à des actes abjectes dont je suis à peu près certaines qu'elles existent vraiment dans la tête des agresseurs. Avec en première victime qui ? La femme bien sûr.

Hyper sexualisées, maltraitées, violentées, les héroïnes de cette féministe pro-sexe arrivent rarement indemnes à la fin de ses bouquins. Cette trilogie ne fait pas exception. Il est toujours facile de taxer tout de ça de clichés, de se cacher derrière la pudibonderie pour trouver qu'on ne devrait pas écrire ça. Il n'empêche qu'il suffit d'ouvrir le journal pour constater qu'il doit y avoir pas mal de vrai dans tout ça : Affaire Weinstein, MeToo, Ligue du LOL, féminicides, et j'en passe me semblent rendre tout à fait crédible l'idée qu'on peut labourer, asservir et massacrer le corps d'une femme et s'en sortir.

Voilà pour le globale. Quant à la lesbienne de l'histoire, parce que bien sûr il y en a une (d'abord parce que sinon je n'en parlerais pas ici, ensuite parce que c'est Virginie Despentes il y a donc toujours ou presque une lesbienne) c'est pour moi le personnage le moins crédible de l'histoire de par sa trajectoire que je vous laisse découvrir histoire de ne pas spolier. Ensuite comme souvent, la Hyène (c'est son nom) est une lesbienne aux manières de mecs ce qui sans manquer de crédibilité reste, je trouve très réducteur. Il me semble que le monde des lesbiennes est plus vaste que ça… Au demeurant ce n'est pas le sujet du livre mais quand même c'est un peu systématique chez Virginie Despentes.
C'est une trilogie vraiment intéressante, la fin est surprenante et bien trouvée même si le troisième tome souffre de quelques longueurs à mon sens.





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Une ambiance du rythme original trash a l image de despentes
Hâte de découvrir la série.
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T1 et T2 d'une trilogie annoncée. Histoire de Vernon, quinquagénaire disquaire qui dépose son bilan et devient SDF.Très bonne description de notre société actuelle au travers de l'aventure de Vernon et de ses amis.Cela respire le vécu !
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Dans le fond, le livre est assez bébête, avec ses méchants riches, ses gentils pauvre, la musique qui peut sauver le monde et le "système" qui l'écrase. L'intrigue tombe aussi parfois dans le grotesque, avec des rebondissements improbables et téléphonés.
Mais il faut reconnaître à Despentes une belle maîtrise du récit, qui nous retient pendant trois volumes, propose une vertigineuse galerie de personnages et propose parfois de beaux moments de grâce.
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Vernon Subutex, trilogie âpre et addictive vous happe et vous saisit. Ancien disquaire, enfant du rock devenu SDF, Vernon erre dans Paris, démuni, sans pour autant perdre son élégance. Autour de lui, Virginie Despentes déroule une galerie de personnages excentriques, voire drôlatiques. Rien n'échappe au regard acéré d'une auteure qui dissèque, dans une écriture au scalpel, les moindres transformations d'une société en décomposition, drogue, sexe, argent, pouvoir, uniformité des désirs, monde ultra connecté…. Sur cette description corrosive où l'ironie se teinte de bienveillance, se greffe un polar dans lequel interfèrent un producteur cynique, une ex star du porno, un trader accro à la came, ou encore une jeune fille voilée et bien d'autres personnages. C'est dans cet univers qu'évolue Vernon qui établit ses quartiers de SDF sur les buttes Chaumont près du bar Rosa Bonheur où se retrouvent certaines de ses anciennes connaissances. Lui, a trouvé sa » place favorite » dans « le creux que forment les racines du plus vieux marronnier ». Devenu « légende urbaine », il est perçu comme une sorte de gourou. A la fin du deuxième tome, toute la bande quitte Paris pour mettre en place des « convergences », sortes de raves. On y danse jusqu'à l'aube et la musique emporte tout: « les épidermes perdent leurs frontières, chacun devient le corps des autres, c'est une intimité étendue ». Les convergences rythment le tome trois jusqu'à ce que s'invitent la violence et la mort. Les attentats du Bataclan, Nuits debout, le code du travail qu'on détricote, le troisième tome est en prise directe avec l'actualité la plus récente et se ferme sur une utopie où la danse et la musique s'affirment comme de possibles pare-feux à un terrifiant troisième millénaire.

cette trilogie foisonnante, au delà du caractère jouissif de certains passages politiquement incorrects, dresse une cartographie du vingt et unième siècle qui ouvre à Virginie Despentes des pistes infinies d'inspiration.
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