Encore une autofiction. Celle là est écrite par
Cécile Desprairies, historienne de l'occupation, et porte le nom de roman.
Pas facile pour une historienne, spécialiste de l'époque dont elle nous parle, de nous raconter l'histoire de sa famille, et notamment de sa mère, collabo active pendant la guerre.
Il s'en suit un texte froid, qui ressemble à un portrait à charge. C'est faire un mauvais procès à l'auteur que de lui reprocher de la complaisance ou une fierté dissimulée. Il n'y a pas grand chose de sympathique dans le portrait familial qui nous est présenté et personne, pas même le père, ne s'en tire bien dans ce qui ressemble plutôt à un règlement de comptes.
M'attendant à un roman, j'espérai plus de coeur et d'émotions. Mais rien ne nous est donné pour voir ce qu'il y a d'humain, malgré tout, dans les personnages. Pas pour défendre, mais pour comprendre. Pas de trace de colère ni d'émotion non plus de la part de la narratrice, qui a pourtant réussi à prendre ses distances avec son milieu d'origine. Mais comment?
Un documentaire intéressant mais froid, avec une dernière partie qui reflète plus le jargon d'un professeur d'université que le langage d'une fille qui parlerait avec son coeur. L'écriture de ce livre a certainement eu un rôle thérapeutique pour son auteur, plus que pour ses lecteurs.
Cécile Desprairies mérite donc un respect que la dureté de ma critique ne montre peut-être pas assez.