Une petite fille et sa maman quitte leur pays ensoleillé et s'exilent.
Alors commence pour la petite fille, livrée à elle même, seule dans la grande maison une vie qu'elle essaie de remplir de petites joies sa maman partant régulièrement en voyage.
L'enfant a de moins en moins de place dans la vie de sa mère et va lutter de toutes ses forces pour, malgré tout, trouver des petits bonheurs dans sa vie pleine de tristesse, de silence et d'abandon.
Livre très bien écrit mais d'une désespérance qui vous tord le ventre et vous arrache le coeur.
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très belle écriture, parfois poétique, drôle de texte triste... je le lis en freinant pour savourer ces belles phrases, car il pourrait se lire à toute vitesse mais sans contempler le paysage, mais parfois dans ma lecture, je me pose la question si je fais bien, si cela ne va pas devenir trop morbide, vu la quatrième de couverture, mais pas trop pour le moment... je vais voir si je vais au bout...
voilà ce petit livre est fini et pas trop pénible sur la fin bien que j'étais prévenue... c'est quand même spécial, mais c'est vrai que l'écriture est bien.
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Premier roman publié de l'auteure et quel magnifique roman, court mais intense sur l'enfance malheureuse, pas matériellement mais psychologiquement. Une petite fille perdue dans une grande maison où la mère passe mais ne la voie guère, disparait souvent et bientôt la met en pension. Une tristesse incommensurable et toutes les stratégies sont essayées par la petite fille pour attirer l'attention de sa mère mais souvent en vain... quelle belle écriture, j'ai hâte de voir si cette auteure a publié d'autres livres et surtout de cet acabit d'une finesse et une perception extraordinaire. Vraiment une pépite.
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En pension, il y avait plein d'enfants tristes... Des enfants avec les yeux "vieux". Il y en avait beaucoup. C'était comme ça. A croire qu'on les mettait tous là... En pension, la petite fille trouva des amies. Elle les choisissait soigneusement. Son amie devait être la plus triste possible. Et quand elle avait trouvé une amie bien triste... Alors la petite fille lui racontait le bonheur...
(page 77)
Mais elle se marie "toute seule" ... Sans la petite fille en tout cas, qui doit être une mauvaise fée, puisqu'elle n'est pas invitée.
Ce jour-là, la petite fille s'enferme dans la salle de bains, prend des ciseaux et se taille les cheveux, comme on se tue.
C'étaient des gros escargots. Aussi gros et gras que les limaces qui, elles, n'avaient pas encore réussi à trouver de coquilles.
Ils se faisaient mousser, se croisant sans arrêt sans se rendre nulle part.
Têtus, innombrables, ils bavaient leur chemin, pour montrer à tout le monde la baraque luisante et astiquée qu'ils s'obstinaient, même à bout de souffle, à emmener partout.
Souvent, la petite fille rêvait d'être le téléphone...
Pour que la mère la voie, l'entende, et la décroche enfin de son silence.
(page 36)
Sous la lune, les jardins deviennent musées de cire et jettent vers le ciel leurs arbres aux feuilles luisantes, immobiles.