Quand on ne connait pas la hiérarchie, on ne connait pas non plus la désobéissance.
Sur un pan de mur, une grande toile aux couleurs sombres représentait des humains chevelus. Leurs yeux remplis d'adoration étaient tournés vers un oiseau blanc auréolé de lumière, qui volait au-dessus d'eux avec un rameau d'olivier dans le bec.
- C'est un pigeon, non ?
- Ça ne veut rien dire, c'est juste une image collée sur un mur...
- Mais si, c'est un pigeon! Les humains pensent que l'Esprit est un pigeon !
-...
- De toute façon, les humains sont une espèce complètement débile, conclut Chantperdu.
Œuf pour œuf, bec pour bec !
Mais l’avantage, quand on n’a pas beaucoup d’estime de soi, c’est qu’on ne perd pas d’énergie à garder la face.
Quand ils ont trouvé un coin de verdure assez sympathique pour y enlever une nichée, ils s’y établissent et dépensent une énergie folle à dissuader d’autres individus de s’y installer, passant des jours et des nuits à chanter et à vivre manu militari la concurrence, dans l’espoir de finir par y attirer une partenaire. En d’autres termes, le rouge-gorge est une grosse victime de la masculinité toxique.
Parfois, la seule chose qui permet au mal de ne pas triompher est l'action d'un oiseau courageux.
Les oiseaux lancèrent des regards surpris à leur étrange équipage. Il faut dire qu'il n'est pas commun de voir un rouge-gorge, une corneille et un pigeon voler de concert.
Quand on ne connait pas la hiérarchie, on ne connait pas non plus la désobéissance.
Ce qui en somme toute la façon habituelle de dormir des oiseaux. En réalité, rares sont les espèces capables de déconnecter leur cerveau aussi longtemps que les humains. Une aptitude fort utile, surtout en période électorale.
Jaboterne ouvrait des yeux ronds comme des œufs devant la parure automnale des érables qui se reflétait dans l’eau sombre des lacs. Pour un pigeon urbain comme lui, l’orée de la forêt rimait avec exotisme et aventure – deux notions dont on lui avait toujours bien dit de se méfier.