L’amour n’est pas l’excitation qu’on éprouve pour une personne mais la crainte qu’il lui arrive malheur.
A ceux qui s'investiront honnêtement dans l'étude, en y consacrant toutes leurs forces, je garantis ceci : à la fin du parcours, ils seront vivants et en bonne santé.
- Toutes les choses se reflètent les unes dans les autres. Vous vous en souvenez ? Le vent change de direction pour contourner le rocher, qui s'effrite en repoussant le vent. Le caméléon change de couleur pour refléter celle des feuilles... Le lièvre ordinaire devient blanc pour refléter l'hiver. Je me reflète en vous quand vous m'écoutez. Vous-même vous vous reflétez plus ou moins profondément dans beaucoup de gens. La Sacha Samokhina que vous connaissez n'est que le reflet de sa véritable essence. Maintenant que cette essence change, le reflet d'efforce de changer également.
Le train s'arrêta. Les portes s'ouvrirent dans un grincement. [...]
Un homme en pantalon de jogging et en marcel inspira profondément, lâcha un "Ça, c'est de l'air pur !" et alluma une cigarette. (p.477)
Vivre, c’est être vulnérable.
Aimer, c’est avoir peur.
- Est-ce que je peux vraiment lire mon avenir ?
- Facilement. Quand tu achètes un billet de train, tu ne fais pas que lire ton avenir, tu le formes. Sur le billet sont inscrits l'heure du départ, le wagon, le siège... Cela signifie que, dans l'avenir le plus probable, tu te rendras à la gare et tu rejoindras le wagon dont le numéro est imprimé sur ton billet.
Rue « Qui-mène-à-la-mer », ce fut ainsi que Sacha décida de l’appeler. Les petites plaques qui portaient le nom mensonger de cette voie, un mot simple et repoussant, n’avait aucun sens. Il arrive que les gens donnent des noms stupides à des choses merveilleuses, et inversement…
Ce n’est pas possible à expliquer, cela ne peut qu’être compris.
Le monde tel que vous le voyez n'existe pas. Quant à l'image que vous vous en faites, n'en parlons pas. Certaines choses vous paraissent évidentes et acquises, pourtant elles n'existent pas. (p.103)
Sacha se figurait ces définitions à rallonge comme des bébés dragons roulés en boule. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était trouver le bout de la queue puis dérouler le tout avec précaution : remonter le long de la colonne vertébrale jusqu'à la tête de la bête qui, bien des fois, se révélait polycéphale. Parfois elle retirait du plaisir de la seule compréhension de ce qu'elle lisait; en d'autres occasions, elle en éprouvait de la déception. À ces moments-là, elle avait l'impression que le manuel de philosophie était une brique d'aliments prémâchés et prédigérés, et qu'elle apprenait des définitions issues de la vie intérieure d'un autre, sans être capable d'appréhender les cheminements de pensée qui avaient abouti à ces conclusions.
p. 185