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Citations sur Le magasin d'antiquités, tome 1 (16)

«L'ami me semble bien aigre ce soir: j'espère qu'il n'y a pas de
laiterie dans le voisinage, car son humeur serait capable de faire
tourner le lait.»
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Il me faudrait plus de temps et d'espace que n'en méritent de tels
détails pour dire tous les efforts qu'il fallut faire avant qu'on
pût décider le modeste Kit à s'asseoir devant un monsieur qu'il ne
connaissait pas; comment, étant assis enfin, il retroussa ses
manches, posa carrément ses coudes, appliqua son nez sur son
cahier et fixa ses yeux sur l'exemple en louchant horriblement:
comment, dès qu'il eut la plume en main, il se vautra dans les
pâtés et se barbouilla d'encre jusqu'à la racine des cheveux;
comment, si par hasard il lui arrivait de bien tracer une lettre,
il l'effaçait aussitôt avec son bras en se disposant à en faire
une autre; comment chaque nouvelle bévue était pour l'enfant le
sujet d'un franc éclat de rire, auquel répondait, avec plus de
bruit encore et non moins de gaieté, le rire du pauvre Kit lui-
même; comment cependant, à travers tout cela, il y avait chez le
professeur un désir sincère d'enseigner et chez l'élève un vif
désir d'apprendre.
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C'était, chez M. Brass, une maxime favorite, que l'habitude de
faire des compliments tient la langue d'un homme souple et
moelleuse comme un ressort bien huilé, sans coûter un sou de
dépense. Et, comme ce membre utile ne doit jamais se rouiller ou
craquer en tournant sur ses gonds lorsqu'il appartient à un homme
de loi, chez qui, au contraire, il doit être toujours dispos et
délié, M. Brass ne négligeait aucune occasion de s'entretenir la
langue par des discours flatteurs et des expressions élogieuses.
Il en avait même tellement contracté l'habitude, que, si l'on ne
pouvait exactement dire qu'il avait la langue au bout des doigts,
on pouvait du moins certainement dire qu'il l'avait partout,
excepté pourtant au visage; car son visage ayant, comme nous
l'avons déjà fait connaître, un aspect refrogné et repoussant, ne
pouvait pas s'adoucir avec la même facilité, et restait
désagréable en dépit des discours les plus gracieux: c'était un
phare donné par la nature pour éclairer ceux qui naviguent à
travers les bancs et les récifs du monde, ou plutôt à travers le
périlleux détroit de la loi, et pour les avertir d'aborder à des
ports moins perfides et de chercher fortune ailleurs.

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Or, pourquoi miss Monflathers était-elle toujours et en tout temps
irritée contre la pauvre élève? Le voici. Le plus beau fleuron de
la couronne de miss Monflathers, la plus brillante illustration de
l'établissement de miss Monflathers, c'était la fille d'un
baronnet, la fille réelle et vivante d'un baronnet réel et vivant.
Eh bien! pendant que cette jeune personne, par un renversement
extraordinaire des lois de la nature, était non-seulement commune
de visage, mais encore commune d'esprit, la pauvre miss Edwards
avait à la fois l'esprit développé et des traits charmants. N'est-
ce pas incroyable? Comment! cette petite miss Edwards qui avait
seulement apporté en entrant une petite somme depuis longtemps
dépensée, se permettait de dépasser et de primer de beaucoup dans
ses études la fille du baronnet qui pourtant prenait des leçons de
tous les arts d'agrément (ce n'était pas une raison pour en être
plus savante), et dont la note semestrielle dépassait du double ce
que payaient toutes les autres élèves! Il fallait donc que miss
Edwards ne tînt aucun compte de l'honneur et de la réputation de
la maison! Aussi miss Monflathers, qui la sentait dans sa
dépendance, lui montrait-elle, sans se gêner, tout son dégoût, son
mépris, son impatience, et quand elle la vit témoigner quelque
compassion à la petite Nelly, elle profita de cette occasion pour
s'indigner contre elle et la maltraiter comme nous venons de voir:

«Miss Edwards, vous ne prendrez pas l'air aujourd'hui. Ayez la
bonté de vous retirer aux arrêts dans votre chambre et de n'en pas
sortir sans ma permission.»

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«La petite abeille laborieuse, dit miss Monflathers en se
redressant, ne peut se comparer qu'aux enfants de bonne maison,
celles dont l'éducation se compose de «la lecture, l'aiguille et
le jeu salutaire»; leur travail, à celles-là, consiste à peindre
sur velours, à broder au crochet, à faire de la tapisserie. Mais
pour les petites filles de cette classe, ajouta-t-elle en montrant
Nelly du bout de son ombrelle, pour les enfants pauvres du peuple,
voici leur affaire:

«À l'ouvrage, enfants, à l'ouvrage,
À l'ouvrage encore et toujours;
Jusqu'à la fin, dès mon jeune âge
Que le travail use mes jours.»

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«Ceci, mesdames et messieurs, dit Mme Jarley, vous représente
Jasper Packlemerton, d'atroce mémoire, qui courtisa et épousa
quatorze femmes et les fit périr toutes en leur chatouillant la
plante des pieds tandis qu'elles dormaient dans la sécurité et
dans l'innocence de la vertu. Quand il fut conduit à l'échafaud,
on lui demanda s'il regrettait ce qu'il avait fait; il répondit
que oui, qu'il était bien fâché d'avoir tué ses femmes d'une mort
si douce, et qu'il espérait que tous les époux chrétiens
voudraient bien le lui pardonner. Puisse cet exemple servir
d'avertissement à toutes les jeunes filles pour qu'elles prennent
bien garde au caractère du mari qu'elles choisiront! Remarquez que
les doigts sont courbés comme pour chatouiller, et que Jasper est
représenté clignant de l'oeil, selon l'habitude qu'il en avait
contractée chaque fois qu'il commettait ses meurtres barbares.»
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Ah! parmi ces petits paresseux, combien souhaitaient d'être
dehors! Ils contemplaient la porte ouverte et la fenêtre comme
s'ils avaient dessein de sortir de force, de courir dans les bois
pour y mener une vie d'enfants sauvages. Que de pensées de révolte
faisaient naître la fraîche rivière et les bons endroits bien
ombragés où il est si agréable de se baigner sous les saules dont
les branches descendent jusque dans l'eau! surtout chez ce
gaillard, que je vois d'ici, avec son col de chemise déboutonné et
rabattu sur son dos, éventant sa face rubiconde avec un
abécédaire, et souhaitant d'être baleine ou cachalot, chauve-
souris ou moucheron, tout ce qu'on voudra, plutôt que de rester à
l'école par une chaleur torride. Ouf! Demandez à cet autre garçon
qui, assis le plus près de la porte, a pu mettre à profit cette
circonstance pour se glisser dans le jardin et entraîner ses
camarades par le mauvais exemple en plongeant son visage dans le
seau du puits et se roulant ensuite sur le gazon; demandez-lui
s'il y eut jamais un jour comme celui-là, même quand les abeilles
s'enfonçaient dans la corolle des fleurs et s'y tenaient immobiles
comme si elles avaient résolu de se retirer des affaires et de
fermer leur fabrique de miel. C'était un jour de sainte paresse,
un jour fait pour s'étendre sur le dos au beau milieu de l'herbe,
à regarder le ciel jusqu'à ce que son éclat forçât les yeux de se
fermer, et demandez-moi un peu si ce temps-là était bien choisi
pour forcer de braves garçons à se pâmer sur des livres moisis
dans une chambre sombre où le soleil lui-même ne daignait pas
pénétrer! C'est une abomination.
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«Ne soyez pas effrayée, madame, dit Quilp après quelques moments
de silence; votre fils me connaît; je ne mange pas les petits
enfants, je ne les aime pas assez pour cela. Vous feriez mieux de
faire taire ce petit qui crie comme si j'étais tenté de le
dévorer. Holà, monsieur! Voulez-vous bien rester tranquille?...»
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Après un instant de silence, la vieille femme reprit ainsi la
parole:

«Je cueille ici les pâquerettes à mesure qu'elles poussent et je
les rapporte à mon logis. Je n'aime rien tant que ces fleurs, et
depuis cinquante-cinq ans je n'en ai pas eu d'autres. C'est un
long temps, et voilà que je me fais bien vieille!...»

S'étendant alors avec complaisance, quoique son auditoire ne se
composât que d'une enfant, sur son thème favori qui était nouveau
pour celle qui l'écoutait, elle lui raconta combien elle avait
pleuré et gémi; combien elle avait invoqué la mort quand ce
malheur l'avait frappée; et comment, lorsqu'elle était venue pour
la première fois en ce lieu, toute jeune encore, toute remplie
d'amour et de douleur, elle avait espéré que son coeur allait se
briser. Mais le temps avait marché; et bien que la veuve continuât
d'être affligée lorsqu'elle visitait le cimetière, elle trouvait
cependant la force de s'y rendre; et enfin il était arrivé que ces
visites, au lieu d'être une peine pour elle, étaient devenues un
plaisir sérieux, un devoir qu'elle avait fini par aimer. Et
maintenant que cinquante-cinq années s'étaient écoulées, elle
parlait de son mari décédé comme s'il avait été son fils ou son
petit-fils, avec une sorte de pitié pour sa jeunesse qu'elle
comparait à sa propre vieillesse, avec de l'admiration pour sa
force et sa beauté mâle qu'elle comparait à sa propre faiblesse, à
sa propre décrépitude: et cependant elle parlait; toujours de lui
comme s'il était toujours son mari, et se croyait toujours pour
lui telle qu'elle avait été autrefois et non telle qu'elle était à
présent; elle s'entretenait de leur réunion dans un autre monde
comme s'il était mort de la veille; et s'oubliant aujourd'hui pour
ne plus se revoir que dans le passé, elle songeait au bonheur de
la gracieuse jeune femme qu'elle croyait ensevelie avec le jeune
époux.
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Le soleil se couchait lorsque les voyageurs atteignirent
l'échalier où commençait le sentier; et, tel que la pluie qui
tombe également sur les bons et les méchants, l'astre
resplendissant répandait ses teintes chaudes du soir, même sur le
champ de repos des morts, et, au moment de disparaître, leur
laissait l'espérance de revoir son lever à l'aurore du lendemain.
L'église était vieille et d'un ton grisâtre; le lierre avait
escaladé ses murs et couvert son porche. Ce n'était pas sur les
mausolées qu'il croissait, mais sur les tertres sans nom où
dormaient les pauvres gens, et il formait les premières guirlandes
qu'on eût jamais tressées pour eux, guirlandes et couronnes bien
moins exposées à se flétrir, et bien autrement durables dans leur
genre, que beaucoup d'autres qui étaient profondément gravées dans
la pierre et le marbre, et qui parlaient en termes pompeux de
vertus modestement cachées durant de longues années, mais
subitement révélées, après la mort, aux exécuteurs testamentaires
et aux légataires du défunt.
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