AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Français et leurs animaux : Ethnologie d'un phénomène d.. (7)

Le cheval occupe la plus haute position dans la hiérarchie des animaux domestiques. Son statut culturel privilégié qui en résulte dans la société occidentale (de même que dans beaucoup d’autres civilisations), ainsi que, on le verra, une étrange faculté de « déchaîner les passions », il les doit à la nature des services qu’il rend à l’homme - sans équivalent dans la société européenne - et surtout du type de rapport à l’animal que ces services impliquent « Gibier, animal d’élevage, monture pour le jeu, la chasse, le transport et la guerre, attelé au char ou à la charrue, conduit à des surprenantes performances dans les épreuves sportives contemporaines, l’ Equus a hissé son maître sur un piédestal en lui apportant parfois de son plein gré, mais souvent durement contraint, vitesse, puissance et endurance pour la réalisation d’entreprises audacieuses auxquelles l’homme ne pouvait guère aspirer sans sa collaboration.
Commenter  J’apprécie          70
Pour accéder pleinement à leur statut d’intimes de l’homme, ces animaux ne doivent servir à rien d’autre qu’à sa compagnie et donc être entièrement disponible pour leur maître.
Commenter  J’apprécie          50
La possession des animaux de compagnie n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, c’ est leur nombre et leur omniprésence ; c’ est aussi les sentiments passionnés que de nombreux Français leurs vouent et le statut privilégié qu’ils leur accordent, ainsi que les sentiments, également passionnés, de réprobation que cet engouement et ses excès suscitent chez les autres Français.
Commenter  J’apprécie          50
À la veille de la Révolution, Louis-Sebastien Mercier dénonce, dans son Tableau de Paris, les femmes « « qui sont devenues gouvernantes de roquets, et ont pour eux des soins inconcevables. […] Les mets les plus exquis leur sont prodigués : on les régale de poulets gras, et l’on ne donne pas un bouillon au malade qui gît dans le grenier ».
Commenter  J’apprécie          50
Ce sont les conquistadors et les marins, qui, après avoir contracté auprès des Indiens d’Amérique du Sud la manie des animaux mascottes, installèrent, à partir de la fin du XVe siècle, la mode des animaux de compagnie en Europe. Si bien qu’à l’instar de César, les prédateurs anglais du XVIe siècle « se plaignaient de ce que des dames de la bonne société négligeaient leurs enfants, préférant embrasser un chiot ou un petit chien ». En France, à la même époque, Clément Marot célèbre le « chien de cœur » des dames de la cour, qui n’avait d’autre fonction que d’aimer et d’être aimé : « Mignonne est la petite chienne / Et la Royne est la dame sienne. »
Commenter  J’apprécie          50
Aujourd’hui non seulement les animaux de ferme ont été éliminés des villes ainsi que de la plupart des villages, mais ils ne sont produits que pour être exploités et / ou mangés.
Commenter  J’apprécie          40
L’ « inutilité » des animaux familiers et le chômage doré qui va de pair avec leur statut entraînent un double corollaire dans la société française contemporaine.
Premier corollaire : les animaux de ferme, animaux « utilitaires » ou « de rente », c’est-à-dire dont l’élevage a pour but les services, les produits ou les revenus que l’on en tire, ont été exclus de la fonction d’animal de compagnie. De fait, les appartements parisiens et les pavillons de banlieue abritent plus de rongeurs, de reptiles et d’arthropodes que de poules ou de canards - bref, de tout plutôt que ces vulgaires et ancillaires créatures de basse-cour !
Second corollaire de l’ « inutilité » des animaux de compagnie : la marginalisation, la péjoration, voire la maltraitance, dans une indifférence quasi générale, des animaux « utilitaires ».
Commenter  J’apprécie          40




    Lecteurs (9) Voir plus




    {* *}