Le monde des Quatre de Baker Street

[...] En "donnant" du travail aux indigents, la Workhouse s'emploie également à remettre ses pensionnaires dans le droit chemin, à grands renforts de sermons et de prières; il y règne une discipline de fer, la surveillance y est constante et les mauvais traitements monnaie courante... mais comme l'explique de révérend à Charlie lors de son petit laïus de bienvenue, tout cela est "pour son bien".

De fait, à partir du moment où il emménage au 221b Baker Street, toute l'existence de John Watson semble graviter autour de la personne de Sherlock Holmes, puisqu'il est tout à la fois son assistant, son colocataire, son meilleur (son seul ?) ami, son biographe, son médecin - ce qui fait tout de même beaucoup pour un seul homme, compte tenu du caractère parfois difficile de l'illustre investigateur.

[...] Ces préjugés se font souvent encore plus violents à l'égard des Irlandais ayant quitté leur île natale pour venir chercher du travail à Londres, Manchester ou Liverpool : aux yeux de nombreux Britanniques, la race "Irlandaise" devient alors la "racaille Irlandaise" (irish rabble), chargée de tous les crimes et toutes les tares imaginables; quand il n'est pas décrit comme une brute épaisse à peine civilisée, l'Irlandais est vu comme un vaurien querelleur et sournois, aussi malhonnête qu'incapable.

D'une manière générale, les Anglais de cette époque ont tendance à considérer l'Irlande comme la partie la plus arriérée du Royaume-Uni - et les Irlandais comme un peuple de bons à rien paresseux, ignares et violents, à la limite de la sauvagerie pure et simple. [...]

[...] La charité victorienne se préoccupe moins d'aide sociale que de rigueur morale : aux yeux de la plupart des Londoniens fortunés, les miséreux et les exclus sont en grande partie responsable de leur propre situation et on surtout besoin d'être "remis dans le droit chemin", par le travail, la tempérance et la prière.

Tout cela n'empêche d'ailleurs aucunement certains aristocrates curieux ou en quête de sensations fortes de venir s'encanailler dans les bouges les plus mal famés de l'Est de Londres...

Londres et Sherlock Holmes : ces deux noms évoquent à eux seuls des images de rues noyées dans le brouillard, à peine éclairées par la lueur des becs de gaz - des rues où rôdent le mystère, le crime et le danger...