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Critique de Ambages


Oh… oh, il envoie du lourd. Narration glaçante des premières lignes, sans fioriture. On comprend à demi-mots ce qui vient de se jouer. Je suis choquée, le saisissement est brutal et je chute dans un gouffre de non-sens. Comment fait-elle, putain ?! Merci monsieur Djian, j'adore être prise de stupeur comme ça. Ce roman me plait déjà à peine ouvert.

« Tu as de ces mots, putain ! » Ok j'arrête de parler comme les mecs de cette famille. Mais écoute ce qu'elle te raconte, elle.

Incroyable ce roman, un verre brisé, une tâche de vin blanc qui s'évapore, aucune trace visible juste une faible odeur qui partira lentement, resteront uniquement les envies meurtries de cette femme et ses souvenirs. Une percée dans les failles d'une femme arrivée au milieu de sa vie, qui se livre uniquement aux lecteurs, car à qui pourrait-elle dire la vérité ?

« Même à moi, je n'ose pas dire la vérité. »

Seuls des lecteurs irréels à ses yeux sont capables de savoir la réalité de ce qui s'est passé un hiver, autour d'un Noël froid et pénétrant. Coincée, elle est prise dans un engrenage d'amour qui s'est refermé sur elle. C'est un homme qui décrit d'une façon admirable les pensées les plus intimes d'une femme pas comme les autres, une histoire paternelle lourde ayant conduit à la destruction de sa famille alors qu'elle était adolescente, elle s'est reconstruite envers et contre tout.

Elle a rencontré un homme (aujourd'hui son ex) avec qui elle a eu un fils (devenu père récemment). Elle a une amie depuis la naissance de son fils avec qui elle partage tout et même plus. Elle a un amant qui lui fait naître des désirs insoupçonnés. Elle a un chat qui assiste à tout et voit tout, comme nous lecteurs, et tous nous ne dirons rien de ce qui se passe dans cette maison…et celle d'en face. C'est violent, physiquement et psychologiquement et j'ai adoré cette plongée dans cet amour mortifère. Elle aime son fils, sa mère, son amant, comme on meurt. Oh… c'est de l'amour emberlificoté qui balance entre des hauts et des bas, des pulsions antagonistes contenues dans chacun de nous, eros et thanatos réunis dans une dernière valse. « le cimetière est vide. Je tiens quelques minutes. Puis mes lèvres commencent à trembler, je balbutie, je ressors promptement – et je sais qu'elle me lance : ‘Quelle poule mouillée tu fais, ma fille' ! »

« Ceux qui l'emportent sont ceux qui ont les nerfs les plus solides, ne l'oublie pas. »
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