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Critique de Alfaric


Les éditions Glénat se sont lancées dans un chouette projet de démocratiser à nouveau les oeuvres d'H.G. Wells, et cette bande dessinée de Dobbs, Fabrizio Fiorentino, et Matteo Vattani est une adaptation fidèle de son roman mondialement connu "L'Île du Docteur Moreau"… (et quelques pages resituant l'auteur et l'oeuvre dans son contexte n'aurait pas été de trop, vu qu'en livre les éditeur français ne semblent pas toujours incapables de le faire et qu'il faille recourir à wikipedia pour cela)
Sur la forme le résultat est satisfaisant même si je lui a trouvé un côté comics artistiquement un peu trop limitatif. Sur le fond le monde doit connaître l'histoire ou presque, tellement le classique est connu… Edward Prendick est un naufragé qui est recueilli sur une île du Pacifique Sud, et il découvre rapidement avec fascination et répulsion qu'il s'agit d'un terrain d'expérimentation grandeur nature pour le savant Moreau ayant disparu de la circulation à cause de scandales liés à la vivisection, qui à grands renforts de transfusions et de transplantations explore ici la frontière entre l'homme et l'animal, la raison et l'instinct, la réflexion et la pulsion.

Le côté scientifique peut faire glousser à juste titre, mais l'aspect philosophique lui n'a pas perdu de son intérêt, mieux le roman est quasi prophétique car le narrateur hanté par l'animalité qui resurgit en lui annonce le phénomène de brutalisation des sociétés qui a éclaté avec les guerres mondiales !
Le roman est même peut-être trop fidèle, puisqu'il y a redondance dans les deux naufrages initiaux du narrateur, et incohérence avec le narrateur qui critique la violence et l'arbitraire de la microsociété mise en place par Moreau avant de lui substituer sa propre microsociété plus violente et plus arbitraire encore (et encore une fois, l'auteur s'en donne à coeur joie dans le darwinisme militant et l'anticléricalisme le plus virulent !). Mais je dois reconnaître que c'est une vrai gageure d'adapter en BD un récit d'ambiance… Reste qu'une relecture de l'oeuvre aux heures de l'antispécisme et de la génétique serait carrément géniale (d'ailleurs, c'est ainsi qu'a été grandement modernisé "La Planète des Singes" qui portent des thèmes assez proches) !

PS: tous les thèmes de ce roman, comme tous les thèmes de l'auteur, ont été intégralement repris et développés par moult auteurs anglais, à commencer par Michael Moorcock et David Gemmell.
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