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Citations sur Le jour où le ciel s’en va (11)

En attendant, imaginez-vous ce ciel, un soir, ce ciel qui se met à ne plus bouger, comme jamais ciel, aucun ! Et qui pire, se tend, tire… À la fin on se rabat sur le temps, que voulez-vous !… On regarde sa montre ! Et on ne cesse plus. On n’en décolle pas. Ni du cadran ni d’autrui car là au moins. On n’a pas intérêt. On rentre la tête dans les épaules, on reste dans l’humain, le temps étant de l’humain pur, donc les montres, à fond – l’humain, l’entre nous, rien que l’entre, en attendant des jours meilleurs, voilà tout ce qui nous reste à faire quand arrive Autre Chose.
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C’était de la jeunesse aisée que ces jeunes, et même de la jeunesse tout court, qui avait donc le temps ou les moyens ou les deux, qui pouvait se permettre disons de palabrer surf, planche à voile et giclées toute la sainte journée, foin du laconisme là pour le coup, autant ça se la fermait totalement sur la particulière plage, autant ça se l’ouvrait totalement avant et après, dès le tardif lever de cette jeunesse qu’on pourrait dire aisée mais qu’y a-t-il de particulièrement « aisé » à se lever à midi lorsqu’on se couche à l’aube (oui, c’était le rythme), hein ? Tout ça pour dire que, du lever à l’arrivée sur plage, ça ne causait plus que technique et affect, sauts réussis au millième près et relations surprises à la seconde, là ça y allait les commentaires et c’est logique : ça ne vivait que pour ça, l’été, et toute l’année pour l’été.
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On croit bêtement que c’est les sensibles qui rêvent, mais non, ils sont bien trop occupés par l’angoisse. Eh bien il était du genre, en corsé, à craindre crise de femme plus que mort d’homme – ceci pour dire. Pour dire l’effet que ça lui faisait : comme une aiguille au cœur soudain il sentait, avant elle, qu’en elle ça montait : cette vibration dans l’air… non, pas ça, pitié, dites-moi que ce n’est pas ça, tu ne vas pas recommencer, dis, tu ne vas pas… il tournait la tête vers elle, ou vers le mur derrière lequel elle campait : hélas la nappe, la nappe d’ondes…
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Parce que même ça c’est bizarre dans la vie, pour peu qu’on y pense, même cette tendance à observer le semblable – toutes nos tendances, en fait, le sont, bizarres. Même les désagréables – même les agréables, c’est dire. Tout est bizarre dans la vie. Même quand on le sait – la preuve : on sait pertinemment qu’on ne peut s’empêcher d’observer les gens, eh bien ça n’empêche pas, ça reste bizarre. Et pourquoi les observe-t-on, hein, pourquoi leur suppose-t-on des choses ? Parce qu’on aimerait bien savoir, au fond, comment ils font.
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Si les hommes s’accommodent de râler inaudible, au fond, c’est que chacun a tendance à penser que le monde, n’attendant que lui, l’entend.
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Le truc fatal ça a été après le deuxième coup de vent, on se souvient, ce calme beaucoup trop comme avant justement. Comme s’il avait fallu nous rallonger, nous leurrer pour que ça vienne, tranquille. Et c’est venu, terrible, au bout des quelques heures où on aurait dû au contraire – ces on aurait dû !… les comme si… typiques, tellement typiques du trop tard. Eh bien il y a eu intérêt à les taire ensuite et dans les temps des temps, puisqu’on n’avait rien vu venir !… Heureusement, se la fermer se compense, on sait, et n’empêche pas les suivez-mon-regard de fuser, des semaines, des mois, des années de qui-n’en-pense-pas-moins ce fut – on n’allait tout de même pas se priver totalement du bon vieux la faute à qui quand c’est la faute à tous, personne.
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Les humains se toisent, il n’y a pas à dire, et y passent du temps, la plupart tout leur temps on a l’impres sion – mais ce n’est pas une critique, attention ! au contraire ! Au contraire on comprend : comment font les autres, comment font-ils avec cette vie, c’est une question qu’on s’est assez posée nous-mêmes, ça oui, ici même et Dieu sait [si l’on veut], pour ne pas, en plus, critiquer nos semblables en train de toiser bouche bée leurs semblables !
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Oh, ne mêlons pas « tout le monde » à ça je vous prie, « tout le monde » a vraiment autre chose à faire que remarquer un couple qui sort à vélo, surtout de chez le loueur, excusez. – Admettons. On peut reprendre maintenant ?… – Moi c’est quand vous voulez, on ne vous a rien demandé d’admettre mais à part ça tout va bien.
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On répond quand autrui appelle, c’est aussi simple que cela, il n’y a pas le choix, autrui appelle on répond voilà, on se dresse parmi autrui et c’est reparti dans l’existence portable au front, pour vite entendre, entendre. Entendre l’autre qui nous appelle alors qu’il y en a déjà pas mal ici.
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C’est vrai, on n’est pas si mal quand on est mal, en général ; mais sous le soleil alors là !…
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