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Critique de Noctenbule


Après "Une farouche liberté" d'Annick Cojean, Gisèle HalimiMyriam Lavialle, Sandrine Revel et Sophie Couturier, il est intéressant de poursuivre avec "Gisèle Halimi. Une jeunesse tunisienne". Danièle Masse retranscrit avec fidélité et enthousiasme la jeunesse de Gisèle Halimi. En effet, cette période est retranscrite dans le premier tome que nous avons évoqué. le duo de créatif s'attardent plus volontiers sur l'aspect de la personnalité de l'héroïne, les tensions politiques et les codes sociaux. La jeune fille veut devenir quelqu'un et pas juste une servante comme sa mère. Cette différence marquera à jamais la tension entre elles. Qu'importe ces succès, sa mère lui montera toujours de la distance et du mépris. Il est difficile de remettre en cause tous les carcans dans lesquels on a grandit. de plus, cela remet en question la tradition et les connaissances transmises par la famille sur plusieurs générations. Accepter la distinction sociale comme un facteur d'intégration est assez bien vu. Par conséquent, les femmes sont les premières à rabrouer leurs filles pour faire perdurer ce schéma. Après tout, elles ont subi, il n'y a pas de raison que les autres ne subissent pas aussi. Une bonne mentalité de merde qui se transmet de génération en génération.

La Tunisie n'est pas un pays qui connait la tranquillité. Entre la présence française et les rivalités entre les juifs, les arabes, les français et les autres. le protectorat varie selon les rebêlions, les révolutions et la guerre. Il est difficile de se projeter sur le long terme. le mari sait juste qu'il doit trouver de l'argent coûte que coûte. Il a une femme et des enfants à entretenir. L'espoir d'avoir des garçons est tenace puisque c'est eux qui ont le droit d'avoir un travail, de décider, d'agir, de penser... Les femmes restent des cuisinières, des femmes de ménage, des nourrices... Gisèle très tôt a su qu'il fallait qu'elle soit indépendante financièrement et qu'elle puisse être libre. Ne jamais devenir comme sa mère. le grand-père et le père soutiennent l'enfant que cela soit à travers des fables ou l'autoriser à ne pas être la servante de son frère.

Sylvain Dorange fait ressortir l'ambiance de la Tunisie avec ses grosses chaleurs, la variété des marchants, les couleurs rassurantes... On est vraiment dans les villes avec chacune son charme typique, le bruit, les gens, les odeurs... le dessin est très vraisemblable et réaliste. On s'attache à tout le monde avec beaucoup de plaisir surtout à Gisèle. Son courage, sa bravoure, sa ténacité, sa volonté de faire face, sa colère envers l'injustice l'a rend plus vrai et on l'aime pour ça. En fin d'ouvrage, on a le droit à une synthèse des grands évènements dont Gisèle Halimi a été l'actrice et qui ont marqué l'Histoire du droit, de la France et des femmes. Impossible de ne pas être admirative. On trouve cela dommage qu'elle ne rentre pas au Panthéon car le président à peur de remarques car elle ne fait pas consensus.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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