AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 231 notes
"Tes souvenirs se voilent
Ça fait comme une éclipse
Une nuit plein d'étoiles"

"Tu verras, toi aussi tu subiras la loi de Dieu ! Pour nous, les femmes, c'est notre destin de subir."
Gisèle Halimi en a assez de subir, elle entamera une grève de la faim pour ne pas faire les corvées domestiques, Et pourquoi on épargne ses frères?

""Le vent de l'éventail
De ton père Edouard assis
Au Café des délices"
Edouard, le papa aime Gisèle et veut l'aider!

Gisèle argumente (une future avocate?), elle veut étudier. Sa mère ne comprend pas. Pourquoi, puisqu'une fille doit se marier dès qu'elle a ses règles?..

"Et la blancheur des voiles
Des femmes tenant un fils
Et l'odeur du jasmin"

Fritna, la maman, maudit ses enfants et surtout les filles. Elle est aigrie et cantonnée aux tâches ménagères...

"Tes souvenirs se voilent
À l'avant du bateau
Et ce quai qui s'éloigne" Patrick Bruel.
Gisèle part pour Paris, elle a 18 ans...

"Une vie qui s'arrête
Pour un jour qui commence
C'est peut-être une chance."
Il y a un dossier complet à la fin de la BD. Merci à Gisèle Halimi et à Simone Weil, à qui nous devons l'inscription du droit à l'avortement dans notre constitution!
Commenter  J’apprécie          11111
Il y a dans ma région une bibliothèque qui porte le nom de Gisèle Halimi. Je vous avoue que je ne connaissais pas du tout cette personnalité. Après renseignement pris, il s'agit d'une avocate tunisienne qui a été une militante féministe pour le droit des femmes.

Elle est célèbre pour avoir été l'une des premières à signer pour le manifeste d'un droit à l'avortement en France en 1971. Elle a obtenu des acquittements dans des affaires d'avortement illégaux. Elle a mené un combat pour un avortement libre et contre le racisme.

Une de ses caractéristiques est qu'elle pensait que cette lutte émancipatrice pour le droit des femmes ne peut se passer des hommes ce qui est sans doute mieux dans l'approche. Elle est décédée en 2020 à l'âge de 93 ans.

Les femmes jouent un rôle essentiel pour surmonter les plus grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Elles doivent être entendues, valorisées et appréciées dans l'ensemble de la société afin que s'y reflètent leurs perspectives et leurs choix pour leur avenir et celui de leur avancement. Gisèle Halimi y a contribué par un combat de toute une vie pour aller vers une société plus égalitaire.

Sa jeunesse est retracée dans cette BD afin de mieux comprendre et appréhender cette figure de la vie sociétale. C'est un parcours qui manifestement force à l'admiration car elle a dû se battre dans un monde fait pour les hommes. Il s'agissait d'abord d'aller au-delà des carcans familiaux, culturels et religieux pour pouvoir par la suite s'émanciper et s'accomplir.

En effet, on ne peut qu'être sensible à ces inégalités de traitement qui se jouent dès le plus jeune âge où le petit frère, qui d'ailleurs n'en fout pas une, est servi le premier à table par une maman en admiration et surtout qu'il soit dispensé des tâches ménagères que doivent subir les petites soeurs.

J'ai bien aimé le dessin qui met en valeur le décor des rues de Tunis, une ville que j'ai eu d'ailleurs l'occasion de visiter dans le passé. C'est un trait précis et qui rend la lecture agréable grâce à une colorisation chaude bien dosée. Il en ressort beaucoup de douceur.

Cette BD bien réalisée m'a permis de combler une sérieuse lacune que je reconnais. Ce média permet une diffusion de la culture, de l'histoire politique et sociétale. C'est une bonne chose pour ne pas oublier le destin de ceux qui ont fait incontestablement bouger les choses dans une société profondément inégalitaire.
Commenter  J’apprécie          766
Gisèle Halimi, nous la connaissons, forcément, pour ses actions et son combat pour le droit des femmes. Mais que savons-nous de sa vie ? Je n'en avais pas pris conscience jusqu'à présent et cet album m'a permis d'entrer à pas feutrés dans sa famille. Fille d'un père berbère, Edouard Taïeb, et d'une mère juive séfarade, Fortunée Mettoudi, (dite Fritna), la petite Zeiza Gisèle Élise n'a pas eu une enfance facile. À cette époque, si l'on n'était pas un garçon, le déshonneur s'invitait dans la famille. Sa mère ne lui porte que peu d'intérêt. Et ce, d'autant plus que Gisèle apprendra vite à se rebeller. A 10 ans, elle fera même une grève de la faim pour ne pas avoir à faire « les corvées des filles ». Pourquoi son frère ne participerait-il pas aux tâches de la maison ? Elle veut passer son temps non pas à faire le repas ou la vaisselle, mais à étudier. Si Fritna ne comprend pas pourquoi, puisqu'une fille doit se marier dès qu'elle a ses règles, Edouard, lui, qui aime sa fille, est un allié de poids.

J'ai adoré cette BD ! Je comprends d'autant plus le combat de cette grande Dame, courageuse à plus d'un titre. J'ai voyagé dans le temps mais aussi dans un autre pays. Les couleurs de cet album sont fabuleuses, de même que les dessins. le petit dossier à la fin nous éclaire d'autant plus sur la vie et le destin de celle qui a toujours mis un point d'honneur à combattre l'injustice. J'aime apprendre, m'enrichir, à travers l'univers de la bande dessinée. Un grand bravo à Danielle Masse pour le scénario et à Sylvain Dorange pour le graphisme !

Merci à NetGalley ainsi qu'aux éditions Delcourt pour cette belle découverte.

Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          490
« Fritna est l'explication de toute ma démarche. J'ai voulu que les femmes ne lui ressemblent pas. »
.
Gisèle Halimi (Zeiza Gisèle Élise TAïEB), née en Tunisie de parents juifs en 1927, semble s'être construite en opposition à Fritna, sa mère. Cette femme était le modèle à ne pas suivre : cantonnée aux tâches domestiques, fatiguée et aigrie d'élever tant d'enfants, et par-dessus tout de parfois donner naissance à des filles. Elle les maudit autant qu'elle les plaint d'être vouées au même sort qu'elle : « Tu verras, toi aussi tu subiras la loi de Dieu ! Pour nous, les femmes, c'est notre destin de subir. »
Très tôt, Gisèle s'est opposée (à juste titre), se rebiffant contre les privilèges de ses frères, et a voulu combattre les injustices & les rôles assignés par la société selon le genre, la religion, la 'race'.
Malgré les revenus modestes de la famille, et grâce au soutien d'un papa à l'écoute, Gisèle a pu faire des études, celles envisagées pour le frère aîné que le père destinait à un bel avenir d'avocat.
On ne peut que s'en réjouir, égoïstement : un homme n'aurait pas fait tout cela pour les femmes, en France !
.
Ce bel album est aussi instructif qu'agréable à lire - tons chauds aux couleurs du Maghreb, et visages expressifs (regardez sur la 1e de couv' l'air déterminé de la petite fille). Les auteurs nous racontent la jeunesse de cette célèbre avocate, au milieu des événements qui agitèrent la Tunisie (alors protectorat français) et le monde à partir des années 1930.
Les pages dessinées s'arrêtent sur le départ de Gisèle pour Paris ; elle a dix-huit ans. Une postface de quatre pages retrace à grands traits sa vie de femme, ses engagements et combats en tant qu'avocate, son passage en politique aux côtés de Mitterrand...
.
Jeunes gens, lisez cette belle biographie illustrée, et retenez que rien n'est jamais acquis dans une société ; les retours en arrière sont possibles, regardez l'actu. Cramponnez-vous ! Descendez avec Môman dans la rue, au lieu de vous moquer d'elle... 😰😉
Et comme le disait madame Halimi en juillet 2020 aux jeunes filles/femmes : « Soyez indépendantes économiquement, c'est une règle de base [...] Ensuite soyez égoïstes ! Rebellez-vous ! Pensez enfin à vous. A ce qui vous plaît. Envoyez balader les conventions, les traditions et le qu'en dira-t-on. Vous êtes importantes. »
.
* * * * *
Pour mémoire, quelques unes de ses actions (merci Wiki) :
• À partir de l'année 1960, elle assure la défense de l'activiste et militante Djamila Boupacha, accusée de tentative d'assassinat puis torturée et violée, en détention, par des soldats français. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle médiatise ce procès afin de mettre en lumière les méthodes de l'armée française au moment de la guerre d'Algérie.
• Figure du féminisme en France, elle est la seule avocate signataire du manifeste des 343 de 1971 réunissant des femmes qui déclarent avoir déjà avorté et réclament le libre accès à l'avortement, alors réprimé en France.
• En 1972, lors du procès de Bobigny, son action en tant qu'avocate de femmes accusées d'avortement illégal permet l'acquittement de trois des accusées ainsi qu'un sursis pour la quatrième, et contribue à l'évolution vers la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, en 1975.
• Aux côtés de Robert Badinter, en 1981, elle est à l'origine de la loi abrogeant la distinction de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels.
* * * * *
.
Merci Mesdames Halimi, Veil, Beauvoir... 😘 ♥
... et merci à Babelio & Delcourt pour ce bel album.
Commenter  J’apprécie          463
Club N°52 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

Cette BD vient compléter une autre biographie de Gisèle Halimi "Une farouche liberté : Gisèle Halimi, la cause des femmes".

Ici, elle se concentre sur la période où G. H. vivait encore en Tunisie.

Intéressant.

Morgane N.
------------------------------------

Histoire de la Tunisie coloniale à travers l'histoire, le combat de la jeune Gisèle Halimi.

Léna
------------------------------------

Un récit fluide et des personnages riches et complexes partagés entre leurs aspirations et le poids des traditions, dans un contexte explosif.

Le traitement est efficace et sert bien l'histoire, mais les dessins restent très classiques.

A. M
------------------------------------

Après avoir lu une excellente BD sur sa vie, j'ai trouvé celle-ci moins percutante.

Mais le dessin très bien exécuté nous fait voyager.

Morgane R.
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          350
Comment se construit l'adulte que l'on devient ? "Gisèle Halimi une jeunesse tunisienne" raconte l'enfance de la célèbre avocate, femme libre, militante qui dès son plus jeune âge refuse le sort réservé aux femmes (femme au foyer, attachée aux taches ménagères, mère de nombreux enfants, garçon de préférence etc...). Dans ce contexte, Gisèle Halimi montre très tôt son caractère bien trempé devant un patriarcat édifiant. Pourtant, la jeune fille trouve bizarrement un allié avec son père qui se montre bien plus tolérant que la mère d'Halimi. le roman graphique se lit d'une traite tant le récit est captivant avec en filigrane les évènements tragiques qui se préparent dans ces années 30/40. Soutenu par un dessin agréable, le parcours de cette femme exceptionnelle nous fait passer un très bon moment. Avec entêtement, courage et conviction, on peut renverser des montagnes d'injustice et de stupidité. A faire découvrir à nos adolescents qui voit peut-être un avenir étriqué. Un grand merci à Babelio et à Delcourt (et sa collection Grand Angle) pour cet envoi très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          310
Franchement une BD remarquable ! En fait j'avais vu de ci de là des critiques (globalement enthousiastes). J'ai choisi d'acheter cette BD pour l'anniversaire de ma fille cadette. Ca me paraissait le cadeau qui lui conviendrait. Je n'ai pas raté, elle a adoré. Je l'ai ensuite lu. Même sentiment !
.
Avant de parler du fond, les dessins. Importants les dessins en BD non ? Là ils sont magnifiques, on identifie bien les personnages, on les voit grandir/vieillir sans problème pour les reconnaître.
Et les couleurs.... Mazette les couleurs ! Superbes, éclatantes ! J'ai pris un bain de soleil tunisien.... Chapeau bas à la personne qui s'en est chargé, c'est un plus indéniable.
L'histoire enfin : les années de jeunesse de Gisèle Halimi, qui l'ont forgée, qui l'ont fait devenir cette avocate engagée, cette femme de tous les combats et surtout de celui des femmes.
Je connaissais certaines histoires (dont sa grève de la faim). Mais j'ai été impressionnée par le fait qu'elle s'est forgée par réaction, par rejet même de sa propre mère. Non en tant que personne mais comme réceptacle des traditions de l'époque qui cantonnent la femme à un rôle tellement subalterne. Peut-être en tant que personne aussi..... Un rejet absolu c'est certain.... C'en est même violent. Gisèle n'est qu'une fille donc elle est repoussée, elle n'est pas aimée par cette mère qui ne voit que son fils. C'est vraiment dur, dérangeant.... mais au final c'est ce qui va pousser la petite Gisèle à devenir cette femme qu'elle sera.
.
Une BD remarquable à tous points de vue !
Commenter  J’apprécie          282
Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée : Gisèle Halimi : Une jeunesse tunisienne.
Très tôt confrontée au racisme et aux inégalités, Gisèle Halimi comprend que seules les études la sauveront d'un destin tout tracé.
Gisèle Halimi : Une jeunesse tunisienne est un ouvrage qui nous fait découvrir l'enfant puis l'adolescente qu'elle était. Il se concentre uniquement sur sa jeunesse, nous ne découvrons pas ensuite la femme qu'elle est devenue. Graphiquement du moins, car il y a à la fin une chronologie retraçant les événements les plus importants de sa vie.
Gisèle Halimi a du faire face aux diktats tant familiaux que politiques ce qui lui a permis de devenir cette femme d'exception qui a toujours lutté contre l'injustice.
J'ai beaucoup aimé découvrir son enfance, ce qui lui a donné cette niaque qui a rythmé sa vie.
Elle a su très tôt qu'elle voulait défendre les autres.
Elle n'a jamais voulu que la chose la plus importante pour elle soit son mari, ses enfants. Il était important pour elle de faire des études, de trouver un travail qui lui convienne.
Et cela ne fût pas évident, notamment par rapport à sa mère qui voulait qu'elle soit une fille, qu'elle se comporte comme tel. Pourquoi faire des études, elle n'est pas un garçon !! Son rôle a elle est de s'occuper de la maison puis ensuite de son mari !
Pour son époque, elle était sacrément en avance et je suis admirative de sa détermination.
Certains passages sont vraiment poignants.
Connaissant mal Gisèle Halimi, j'ai trouvé cet ouvrage captivant ; d'ailleurs j'ai pris plaisir à le lire d'une traite.
Les illustrations sont très réussies, de même que la colorisation.
Nous avons là une bonne bande dessinée, que je recommande à tous et note cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          250
Notre enfance et notre éducation façonnent t-ils notre avenir? C'est en me posant cette question que j'ai abordé cette fascinante lecture sur la jeunesse de Gisèle Halimi. D'où tenait-elle cette force de caractère? Quels ont été les événements déterminants qui l'ont poussé à défendre les plus opprimés et plus particulièrement les femmes?
Une enfance qui se révèle jalonnée de meurtrissures, marquée par un rapport conflictuel avec une mère imposant avec véhémence des traditions défavorisant les femmes. Fritna, sa mère sera l'exemple qu'elle se refusera de suivre. Contre toute attente, ce sont les hommes de sa famille qui lui ouvriront l'esprit et le coeur et lui donneront envie malgré eux de voir « grand ». Elle gardera dès lors qu'un objectif, étudier pour défendre les causes nobles sans se soucier des obstacles qui s'érigent devant elle.
Un roman graphique teinté des couleurs de la Tunisie où son histoire est toujours à l'honneur. Elle sera après tout déterminante dans les choix de Gisèle.
Derrière cette femme brillante, une histoire vibrante.
Commenter  J’apprécie          172
Gisèle Halimi sait très tôt ce qu'elle veut. Elle le décrit dans son autobiographie le Lait de l'oranger.
Cette BD saisit à merveille sa détermination à devenir l'égale d'un garçon d'abord, puis avocate. Ce qui n'est pas chose aisée dans une famille juive pratiquante dans la Tunisie des années 1940.
C'est l'alliance d'un dessin aux traits clairs et d'une bonne connaissance de son parcours de jeunesse.
Le clan familial est bien représenté : le père désespéré d'avoir une fille, la mère dans l'incompréhension, le grand frère en position de force. Fort heureusement, cette adaptation n'en fait pas des personnages figés. Un seul ne comprendra jamais réellement ni le caractère ni l'ambition de Gisèle Halimi.
Permettre la découverte de personnage inspirants sur de tels support est pour moi la richesse indéniable de notre époque.
Ce parcours est à mettre en lumière avec celui de Simone de Beauvoir et Simone Veil. Gisèle Halimi a brillé en tant qu'avocate, défenseuse du droit à l'avortement grâce à des procès retentissants et à la présidence de son mouvement Choisir. Il s'inscrit dans la volonté d'un siècle qui ne donnait rien aux femmes, pas même le droit d'avorter en cas de viol.
Gisèle Halimi s'est battue pour la liberté de bon nombre d'opprimé.es. Il est de notre devoir de ne pas l'oublier.

Lien : https://litteralfr.webnode.f..
Commenter  J’apprécie          170





Lecteurs (549) Voir plus



Quiz Voir plus

Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne

Zeïza est le premier prénom de Gisèle. Ce prénom elle l'a en commun avec

sa grand-mère maternelle
sa grand-mère paternelle
sa mère

11 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Gisèle Halimi : Une jeunesse tunisienne de Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..