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Critique de BillDOE


Une histoire de gens venus d'horizons totalement différents, et d'un lieu, la ville cannibale de New-York au début du XXe siècle.
Le titre vient de ce que l'écartement des rails entre le continent américain et l'île de Manhattan n'était pas le même et qu'il fallait aux voyageurs changer de train. Les employés du chemin de fer criaient alors : « Manhattan transfer ».

« Manhattan transfer » résonne comme le nom d'un hall de gare où les gens se croisent, inconnus les uns des autres, mélanges d'existences bigarrées. C'est un roman fourmilière.
Ecriture cinématographique, mouvement perpétuel des protagonistes, croisements de trajectoires de vie, multiplicité des acteurs font vite perdre le fil et transformer le déroulement de l'action en une symphonie cacophonique. le bruit est un élément essentiel dans ce roman. Si l'on y est pas préparé, ce « grouillement » de vie, ce bouillon de culture, peut vite dérouter. le secret est qu'il ne faut surtout pas s'attacher à tel ou tel personnage, bien au contraire, il faut les regarder passer, chacun avec leur propre petite histoire. Il n'y a ni début, ni fin, c'est un peu comme si l'auteur avait décrit un ciel constellé d'étoiles filantes.
Immédiateté, jaillissement, absence d'horizon. le regard ne porte jamais sur l'avenir mais reste fixé sur l'instant présent dans ce qu'il a de plus spontané.
La ville de New-York est le prétexte pour John Dos Passos pour faire jaillir cette multitude d'existences.
L'auteur expérimente le style « courant de conscience », tout comme son contemporain William Faulkner, qui consiste à transmettre les pensées personnelles du personnage, notion de monologue intérieur, en les écrivant, noyées dans le corps de l'histoire, encadrées par une ponctuation adéquate. Il est l'annonciateur des « cut-up » de William S. Burroughs.
C'est un style qui participe largement à la difficulté de la lecture. C'est une oeuvre que l'on n'aborde pas comme les autres. On n'entre pas dans un roman de John Dos Passos comme dans un moulin à vents.
Traduction de Maurice-Edgar Coindreau, professeur de littérature du XVIe siècle à Princeton de 1922 à 1961 et découvreur de talents comme Steinbeck, Hemingway, Faulkner, Flannery O'connor, Truman Capote ou Dos Passos qu'il présente à son ami Gaston Gallimard.
Editions Gallimard, Folio, 505 pages.
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