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Critique de ElizabethBennet


Dans ce roman de jeunesse directement inspiré des Contes d'Hoffmann et des Nouvelles de Gogol, le Manteau et le Nez en tête, Dostoïevski montre déjà, malgré l'accueil glacial qui lui fut réservé lors de la parution de son oeuvre, toute l'ampleur de son talent. Avec son improbable héros, obséquieux, narcissique, piètre orateur, abscons, détestable en un mot, Dostoïevski s'essaie au genre fantastique, bien que l'interprétation psychanalytique ne soit absolument pas à exclure : le double, Goliadkine le jeune, comme l'appelle malicieusement Dostoïevski, est-il un être de chair et d'os, doté d'une existence réelle et prenant véritablement la place de Goliadkine, ou n'est-il que l'avatar d'un délire de persécution poussé à l'extrême, d'une paranoïa aiguë, accompagnée d'un dédoublement de personnalité ? Rien ne permet de trancher en faveur de l'une ou l'autre de ses hypothèses, et surtout pas l'attitude des autres personnages, qui accueillent à bras ouverts et sans se poser de questions ce nouveau Goliadkine, encore plus flagorneur, plus agaçant et plus horripilant que l'original. Dostoïevski n'est d'ailleurs pas tendre avec son héros, qu'il méprise ouvertement, s'attirant ainsi la sympathie du lecteur : chaque page marque une nouvelle étape dans sa descente aux enfers, et le pauvre Goliadkine se débat chaque fois un peu moins bien s'exprimant de plus en plus mal, devenant incohérent, obscur, incompréhensible, bafouillant, accumulant les maladresses
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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