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3,6

sur 45 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En rentrant de l'école, Mary rencontre une vieille dame qui lui donne un message à transmettre : "Dis à ta grand-mère que tout va bien se passer". Si la jeune fille va bien délivrer cette parole à Emer qui est en train de mourir à l'hôpital, elle va aussi l'évoquer avec sa mère, ce qui va enclencher d'étranges événements...

Le récit entrelace la voix de trois générations de femmes. L'intrigue se noue par petites touches avec de nombreux retours en arrière. L'écriture est belle et changeante avec un mélange de poésie et d'images surprenantes : "...les tâches de jaunes venaient s'écraser contre le mur comme autant de mouches blondes en train de se suicider". le thème principal, celui de la mort, associé à celui de la transmission est particulièrement bien abordé. Un roman original et tout simplement ...beau.

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Mary vit en Irlande avec ses parents et ses deux frères, mais est surtout proche de sa mère avec qui elle partage la concoction de petits plats familiaux, discute de tout et de rien, et rabroue même ses aînés en plein âge ingrat. Sa grand-mère est hospitalisée ; elle n'est pas malade mais tous savent que son heure est bientôt arrivée. Mary est triste et vulnérable, d'autant plus que sa meilleure amie vient de quitter Dublin. C'est une enfant terriblement attachante, amusante et espiègle, un brin insolente mais jamais méchante. Par sa verve et ses répliques pleines de fraîcheur, elle constitue à elle seule un des points forts de ce roman.

Comme beaucoup d'entre nous, Mary a les hôpitaux en horreur, mais elle met un point d'honneur à rendre visite tous les jours à sa grand-mère Emer en compagnie de sa mère, Scarlett. En rentrant de l'école, un soir, elle rencontre une jeune femme qu'elle ne peut malgré tout s'empêcher de qualifier de "vieille" à cause des vêtements démodés qu'elle porte et de sa façon de parler. Les jours passent et son énigmatique interlocutrice est toujours là : la fillette mettra un certain temps pour comprendre qu'elle a affaire au fantôme de son arrière-grand-mère, et Scarlett se retrouvera elle aussi directement mêlée à cette incroyable histoire.

Roddy Doyle nous livre peu à peu une sorte d'arbre généalogique de la famille, en partant de la mort prématurée de Tansey. Malgré son très jeune âge au moment des faits, Emer, sa fille, portera en elle, tout au long de sa vie, les traces de cette tragédie. L'auteur traite l'épisode avec justesse et pudeur, et parvient à apporter une touche poétique à un drame innommable. Elle nous offre une double vision des événements à travers le regard de Tansey et de son entourage. Petit à petit, Roddy Doyle nous révèle les grandes étapes de la vie d'Emer : son enfance, son mariage tardif, son premier enfant. Elle nous fait explorer son subconscient à travers les différentes étapes du deuil, allant de l'envie insatiable de trouver un coupable à l'acceptation. Mais l'on découvre également ce qu'il est advenu de sa mère Tansey après son décès, ainsi que les raisons de son apparition devant la petite Mary. le côté fantastique est finalement assez secondaire et ne sert que de prétexte pour tout le reste.

Les différences entre les quatre générations présentes sont exposées avec habileté. Tansey s'amuse de l'espièglerie de Mary et la fillette se joue des anciennes conventions sociales. Malgré la gravité du thème abordé - la mort, qu'elle soit naturelle ou non, il se dégage de l'ensemble un profond sentiment d'optimisme. le temps change tout, mais l'espoir demeure. C'est une jolie fable pleine de sagesse, touchante et amusante à la fois. Elle nous chante les trésors de la vie et de la famille, la construction de la personnalité ainsi que la reconstruction après la perte d'un être cher. Elle nous apprend à accepter que tout a une fin, qu'il s'agisse de notre héritage, de nos proches, de nous-mêmes...

le seul défaut que j'ai pu trouver au fil des pages est l'abus de l'expression "genre" dans les dialogues de Mary. Il était certes important de marquer le choc entre les deux générations les plus éloignées, mais elle apparaît de façon trop invasive et a tendance à casser le naturel des échanges. Mais c'est bien peu de choses comparé à la belle leçon de vie que nous apporte Roddy Doyle à travers ces quatre générations de femmes : "l'une morte, l'une prête à mourir, l'une au volant, et la dernière pour qui tout ne fait encore que commencer".
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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