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Critique de LoupAlunettes


Blanc. L'immensité, le ciel.
Johnny et son petit frère Tom voyaient le paysage défiler à une extrême allure.
Le voyage en traîneau était grisant. Leur mère semblait aussi apprécier le dépaysement au delà de la Finlande, très loin de la maison,
un bon bol d'air vite organisé avec le retour imminent de la première femme de son époux.
Johnny et Tom avaient les yeux plongés dans le bleu d'un husky.
Ces chiens sont impressionnants. Un regard presque humain selon eux. 
A la maison, en Irlande, Erin se passait ses musiques rock, le voyage en traîneau lui aurait plu assurément. Au lieu de ça, il y a cette mère qui revient la voir après toutes ces années. Elle ne sait si elle doit rire, pleurer, l'insulter, la mitrailler de questions pour la connaître ou tout ça à la fois.
Elle n'a pas besoin d'être dans le grand nord pour sentir la chaleur la quitter. Elle se passe un autre titre de rock pour garder l'étincelle. Johnny et Tom ont apprécié cette journée.
Leurs compagnons de route belge également. Mais le bon chocolat chaud ne saurait faire oublier le principal. le traîneau de leur maman n'est pas revenu. Nombreux sont déja tombé dans la neige et en riaient. Les guides restaient imperturbables, c'était courant. Mais Johnny et Tom, malgré le chocolat, sentait le froid du dehors s'immiscer.
 
 : "Plus froid que le Pôle Nord" est avant tout une (ou des) histoire(s) de familles.
L'expérience de Erin l'aînée, celle de Johnny et Tom, le cadet et benjamin, portées en alternance. Il y a de la surprise, de l'excitation, de la tension exprimées aux deux âges ( ado et pré-ado) en fonction de l'aventure qui les attendent.
Johnny et Tom vont affronter le froid, la beauté touristique d'une part puis le danger des forêts enneigées.
Commencer par le regard du Husky, marquant leur caractère, prend tout son sens après. L'un des enfants sera heureux de se blottir dans les bras de sa maman, l'autre aura le sentiment d'avoir grandit un peu. Erin se logera probablement dans les deux ressentis, plusieurs années d'absence maternelle la submerge et elle passe par plusieurs caps avant d'accepter la présence de sa mère, à quelques cm d'elle.
Ce n'est pas une histoire d'adultes qui se règle mais l'aventure des enfants. L'auteur raconte avec une forme de justesse pour chacun des trois un récit initiatique, en somme, un ton sobre et délicat est adopté et uniformise les deux aventures. Les remarques de Johnny et Tom sont fraîches, naïves, des enfants enthousiastes en vacances. Ils vont faire preuve de flair et courage quand ils se trouveront les seuls à trouver leur dernière situation inhabituelle.
La posture professionnelle et impassible de Aki et Kalle n'est là que pour nous tromper car intrigue il y a. Ces petits gosses retrouveront leur maman perdue dans la neige et immobilisée pour des raisons que les lecteurs découvriront.
Le personnage de Rosemary, la mère de Erin, ne se montre pas caricaturale. C'est bien elle, la maman, qui a abandonné le foyer pour des raisons qui lui sont propres dans la fiction, c'est un fait. Ceci n'est pas l'intérêt des retrouvailles, Roddy Doyle nous raconte la difficulté à rattraper le temps si il est permis de le faire, la difficulté à renouer.
 Un pont de l'enfance à l'adolescence bâti au dessus d'une rivière de situations plus sérieuses et adultes. Il y en aura des choses à raconter au trait d'union de ses histoires, le papa d'Erin, Johnny et Tom.
Roddy Doyle ne force jamais le trait du drame ni ne joue exagérément de la corde sensible. Ce sont des passages racontées avec pudeur, de sacrés anecdotes au final pour les jours futures des jeunes héros que l'on imagine fortes sur l'instant à hauteur de leur jeune âge néanmoins.
Ce ton rend ce roman de la collection Tribal très accessible pour tous les publics de grands ados.
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