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Blanc. L'immensité, le ciel.
Johnny et son petit frère Tom voyaient le paysage défiler à une extrême allure.
Le voyage en traîneau était grisant. Leur mère semblait aussi apprécier le dépaysement au delà de la Finlande, très loin de la maison,
un bon bol d'air vite organisé avec le retour imminent de la première femme de son époux.
Johnny et Tom avaient les yeux plongés dans le bleu d'un husky.
Ces chiens sont impressionnants. Un regard presque humain selon eux. 
A la maison, en Irlande, Erin se passait ses musiques rock, le voyage en traîneau lui aurait plu assurément. Au lieu de ça, il y a cette mère qui revient la voir après toutes ces années. Elle ne sait si elle doit rire, pleurer, l'insulter, la mitrailler de questions pour la connaître ou tout ça à la fois.
Elle n'a pas besoin d'être dans le grand nord pour sentir la chaleur la quitter. Elle se passe un autre titre de rock pour garder l'étincelle. Johnny et Tom ont apprécié cette journée.
Leurs compagnons de route belge également. Mais le bon chocolat chaud ne saurait faire oublier le principal. le traîneau de leur maman n'est pas revenu. Nombreux sont déja tombé dans la neige et en riaient. Les guides restaient imperturbables, c'était courant. Mais Johnny et Tom, malgré le chocolat, sentait le froid du dehors s'immiscer.
 
 : "Plus froid que le Pôle Nord" est avant tout une (ou des) histoire(s) de familles.
L'expérience de Erin l'aînée, celle de Johnny et Tom, le cadet et benjamin, portées en alternance. Il y a de la surprise, de l'excitation, de la tension exprimées aux deux âges ( ado et pré-ado) en fonction de l'aventure qui les attendent.
Johnny et Tom vont affronter le froid, la beauté touristique d'une part puis le danger des forêts enneigées.
Commencer par le regard du Husky, marquant leur caractère, prend tout son sens après. L'un des enfants sera heureux de se blottir dans les bras de sa maman, l'autre aura le sentiment d'avoir grandit un peu. Erin se logera probablement dans les deux ressentis, plusieurs années d'absence maternelle la submerge et elle passe par plusieurs caps avant d'accepter la présence de sa mère, à quelques cm d'elle.
Ce n'est pas une histoire d'adultes qui se règle mais l'aventure des enfants. L'auteur raconte avec une forme de justesse pour chacun des trois un récit initiatique, en somme, un ton sobre et délicat est adopté et uniformise les deux aventures. Les remarques de Johnny et Tom sont fraîches, naïves, des enfants enthousiastes en vacances. Ils vont faire preuve de flair et courage quand ils se trouveront les seuls à trouver leur dernière situation inhabituelle.
La posture professionnelle et impassible de Aki et Kalle n'est là que pour nous tromper car intrigue il y a. Ces petits gosses retrouveront leur maman perdue dans la neige et immobilisée pour des raisons que les lecteurs découvriront.
Le personnage de Rosemary, la mère de Erin, ne se montre pas caricaturale. C'est bien elle, la maman, qui a abandonné le foyer pour des raisons qui lui sont propres dans la fiction, c'est un fait. Ceci n'est pas l'intérêt des retrouvailles, Roddy Doyle nous raconte la difficulté à rattraper le temps si il est permis de le faire, la difficulté à renouer.
 Un pont de l'enfance à l'adolescence bâti au dessus d'une rivière de situations plus sérieuses et adultes. Il y en aura des choses à raconter au trait d'union de ses histoires, le papa d'Erin, Johnny et Tom.
Roddy Doyle ne force jamais le trait du drame ni ne joue exagérément de la corde sensible. Ce sont des passages racontées avec pudeur, de sacrés anecdotes au final pour les jours futures des jeunes héros que l'on imagine fortes sur l'instant à hauteur de leur jeune âge néanmoins.
Ce ton rend ce roman de la collection Tribal très accessible pour tous les publics de grands ados.
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Depuis quelques temps, Erin se mure dans sa chambre dublinoise n'écoutant que les pas de son père et les vibrations de la musique rock. Sa rage ne fait que monter crescendo, un trop-plein de fureur qui pourrait déborder et engloutir tout autour si rien ne changeait. Elle ne supporte plus ni Sandra sa belle-mère ni ses deux demi-frères Tom et Johnny. Sa mère a quitté le foyer il y a une éternité, Erin n'était qu'un bébé... Une absence pesante, suffocante de treize années. Un océan entre elles. Dublin-NewYork.
A-t-elle senti le désarroi de sa fille ? Éprouvait-elle elle-même ce besoin impérieux de la voir, la toucher, l'embrasser ? La voilà qui débarque à Dublin, avec l'intention de la rencontrer, enfin.
Si cette inattendue nouvelle chavire le coeur d'Erin oscillant entre la joie et la colère elle chamboule également l'esprit de Sandra... qui refuse de voir cette femme. Elle décide alors de partir avec ses fils en Laponie finlandaise pour un safari en chiens de traîneau. Que la mère et la fille se retrouvent sur le même chemin de vie, que le père demeure non loin, pilier sage et solide. Qu'elle, Sandra, s'éloigne quelques jours, avec ses fils. Des garçons au sortir de l'enfance, qui se provoquent sans cesse l'un l'autre.
Des grands espaces enneigés au tête-à-tête dublinois, des enfants qui s'interrogent aux parents qui se dévoilent, de l'insouciance à la maturité, de la rage à l'apaisement, de querelles en rapprochements, on assiste à leurs craintes légitimes, à l'avancée de leurs réflexions, à leurs espoirs aussi.
Deux histoires s'enchevêtrent, deux échos : l'aventure des deux frères qui affronteront le froid et la peur ensemble à la recherche de leur mère disparue, aimante et protectrice, et la rencontre intime d'une jeune fille avec sa mère qui l'a abandonnée et qui réapparaît.
Plus qu'un roman initiatique, Roddy Doyle évoque avec sensibilité et discernement les liens familiaux, la fuite de l'enfance, les dilemmes, les dangers, en faisant évoluer tour à tour ses personnages dans des paysages majestueux à la beauté stupéfiante et redoutable, dans des huis-clos tendus, dans le silence, dans le bruit, dans l'angoisse, dans l'attente et même dans le regard des huskys.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Une famille recomposée mise à mal par la crise d'adolescence de l'aînée du père. le paroxysme est atteint lorsque on lui annonce le retour de sa mère qui l'a abandonnée peu après sa naissance.

Afin de rendre possible la rencontre et d'apaiser le climat, Sandra et ses deux jeunes fils iront en vacances vivre l'aventure au pôle Nord. Après l'émerveillement devant les chiens de traîneau, c'est le départ pour un périple de plusieurs jours.

C'est alors que leur mère disparaît…

Un très beau roman, bien rythmé avec un suspense qui va crescendo au rythme du formidable et terrible course des deux garçons mais aussi de la déception annoncée d'Erin.

Le récit parle de famille, de rencontre et de liens mais aussi de deuil et de reconstruction. L'auteur arrive à nous faire vivre en alternance l'odyssée au Pôle Nord et l'affrontement entre la mère démissionnaire et sa fille.

L'amour est partout entre les lignes. Celui pour les chiens de traîneaux, véritables personnages de l'histoire mais aussi celui des liens familiaux, même imparfaits et fragiles.

Un livre beau et émouvant
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Qu'est ce qui peut être plus froid que le Pôle Nord ? Eh bien, il y a certains endroits dans ce monde où règne le froid extrême, renforcé encore par des événements qui peuvent vous glacer le sang, glacer le coeur. Comme, par exemple, en Laponie où Johnny et Tom, douze et dix ans respectivement, se retrouvent confrontés à une situation où il s'agit de la vie ou de la mort de leur maman…
Les deux garçons habitent Dublin et mènent une vie tout à fait ordinaire, entre la maison, l'école, les devoirs et les petites joies du quotidien. Mais il y a aussi Erin, leur demi-soeur de dix-huit ans, la fille du premier mariage de papa. Et ce n'est pas facile de vivre avec elle, particulièrement ces derniers mois. C'est surtout dur pour Sandra, leur maman, qui n'arrive plus à trouver le contact avec Erin. Remplie d'hostilité, de claquements de portes, de cris et d'incompréhension, l'ambiance de la maison devient peu à peu insupportable pour tous. C'est à ce moment-là que Sandra décide d'acheter des billets pour partir avec ses deux garçons au nord de la Finlande pour prendre une pause en attendant que les choses se calment.
Ainsi, entraînés par la plume élégante et envoûtante de Roddy Doyle, nous nous retrouvons au coeur du monde blanc, tellement magnifique dans sa beauté sévère et sereine. Ici, nous avons le plaisir de nous asseoir dans le traineau avec les garçons, d'être tirés par ces huskies admirables et de participer à une course inoubliable dans la nature sauvage et mystérieuse. Plongés dans cette aventure extraordinaire, bouillonnante d'émotions et d'excitation, tout comme Johnny et Tom, nous ne percevons pas tout de suite la disparition de Sandra. C'est seulement en arrivant au chalet que les frères se rendent compte de l'absence de leur maman et entreprennent de partir dans la nuit à sa recherche. S'ensuit une autre aventure, beaucoup plus grave, qui exige un courage considérable ainsi qu'une forte volonté, de la persévérance et des compétences de survie hors du commun.
Pendant ce temps à Dublin, Erin vit sa propre épreuve, pas moins exigeante sur le plan psychologique : celle des retrouvailles avec sa mère qui l'a quittée il y a treize ans et qui ne lui a jamais rendu visite depuis. Comme il fallait s'y attendre, cette rencontre va s'avérer un vrai combat pour les deux femmes, où les sentiments, les larmes, les explications et les non-dits se mélangent, s'agitent et se calment progressivement pour marquer la transformation intérieure qu'elles subissent mutuellement.
Ce nouveau roman de Roddy Doyle est encore une réussite qui saura marquer les lecteurs. le style est toujours raffiné et captivant, avec de belles touches d'humour et de suspense, l'intrigue est suffisamment élaborée, la construction est bien réfléchie et permet d'alterner efficacement deux récits parallèles. Les personnages sont authentiques, leurs comportements et leurs sentiments sont présentés avec justesse, ce qui les rend réels et proches du lecteur.
(la fin de la chronique est sur mon site)
Lien : http://www.baladenpage.com/m..
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Nous voici dans le grand froid. "Les grands espaaaaaaaaaces !" En Laponie, là où le cercle polaire commence, la nuit domine ainsi que les immensités de neige. Johnny et Tom font un voyage avec leur mère Sandra. Il s'agit de se vider la tête des soucis de leur quotidien, s'éloigner un peu d'Erin leur demi soeur qui leur mène la vie dure.
Alors Sandra décide de faire une pause et d'aller s'aérer dans les grands espaces du Nord.Un voyage qui va leur offrir de grandes surprises.


J'ai beaucoup aimé l'ouverture du roman. Cette façon directe et simple de poser le décor et de présenter les personnages. le narrateur revient sur l'histoire de cette famille irlandaise. de manière franche et enjouée il évoque une famille recomposée, celle de Franck. Ce papa célibataire se remarie un jour avec Sandra. Et voici que sa fille de 6 ans, Erin, n'est plus toute seule mais doit partager son père avec sa belle mère, et bientôt avec deux garçons, Johnny et Tom.
Roddy Doyle nous dépeint avec justesse les affres de la crise d'ado. Une crise particulièrement violente quand l'ado en question n'a pas vu sa mère depuis 10 ans et mène la vie impossible à tout son entourage pour évacuer sa colère. Ça sonne assez juste. Erin est une horrible adolescente à qui où voudrait bien mettre des claques, mais qui souffre énormément et ne sait pas comment gérer tout ça.
Ainsi, sa belle mère décide de prendre le large avec ses deux garçons, pour laisser Erin faire la rencontre de sa mère après 10 ans de silence.

C'est donc un récit alterné que nous découvrons. D'un côté la plaisante épopée du trio à la découverte du Grand Nord et tout ce que cela accompagne, le froid, les chiens de traîneau, les hommes qui ressemblent à d'anciens Vikings, et les grands espaces...
De l'autre, une jeune fille en perdissions essayant d'ouvrir un premier dialogue avec une mère qu'elle ne connait pas. Les chapitres se succèdent, et j'ai aimé passer de l'un à l'autre. Des traîneaux enneigés à l'intimité d'une cuisine.
J'ai aimé la justesse des relations entre les personnage, sans faux semblants, sans chichis. J'ai été émue par l'amour qui se dégageait du trio, malgré les disputes incessantes des deux frères. par l'amour maladroit qui émanait de cette mère sur le retour.
Bref des émotions, vraies, simples et touchantes.

Roddy Doyle nous ballade entre sentiments et aventure. J'ai aussi particulièrement aimé cette découverte du Grand Nord, ce lien avec les chiens, ces Huskies aux yeux incroyables.

Bref un récit jeunesse à la fois exaltant et intimiste. Mon seul bémol, j'aurai voulu en avoir un peu plus...
Lien : http://leslivresdalily.blogs..
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J'avoue que ce roman a su m'emporter dans les magnifiques paysages d'hiver, et que j'ai rêvé de refaire du traineau. J'ai apprécié ces deux histoires racontées en chapitres alternés, celle d'Erin qui va revoir sa mère, celle de Johnny et Tom qui se dépassent pour retrouver la leur. Des enfants-ados qui grandissent et changent de place dans la hiérarchie familiale. Mais décidément, j'ai le même reproche à chaque livre de cet auteur: un goût de trop peu, comme avec "3 femmes et 1 fantôme". Je peux en conclure que j'aime sa plume et ses aventures, et que j'aimerais y rester plus longuement ! Encore une jolie découverte donc, pour les jeunes lecteurs dès 12 ans sans souci.

Lien : http://www.petitesmadeleines..
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J'ai ouvert ce court roman sans trop savoir dans quelle histoire j'allais m'embarquer mais il me semblait parfait pour remplir un des défis du Cold Winter Challenge. J'ai déjà lu plusieurs titres de Roddy Doyle – un grand nom de la littérature « jeunesse » (ado) irlandaise – sans jamais être convaincue (même son célèbre Paddy Clarke m'a laissée de marbre). C'était un peu la tentative de la dernière chance !
La quatrième de couverture, assez obscure, laissait presque présager une pointe de fantastique… je me suis donc laissée porter et l'aventure a finalement été plus que satisfaisante. Sans aucun doute le livre de l'auteur que j'ai préféré pour le moment !

Alors non, aucune pointe d'imaginaire là-dedans mais de la littérature ado « blanche » qui met en avant une famille recomposée légèrement dysfonctionnelle dans le Dublin des années 2000. On est plutôt dans le social très contemporain.
On suit en parallèle – vraiment en parallèle, les scènes se renvoient la balle – deux groupes de personnages.
D'un côté les jeunes Johnny et Tom qui partent en vacances avec leur mère Sandra tout au nord de la Finlande et découvrent les joies de l'itinérance en chiens de traineaux ; et de l'autre, la jeune Erin, leur demi-soeur aînée restée à Dublin auprès de son père, en quête de sa véritable mère (Rosemary).

Si la famille a choisi de se scinder en deux clans pendant quelques semaines c'est surtout pour calmer la colère de Erin, colère dirigée envers Sandra à laquelle elle semble reprocher tous les malheurs de son adolescence et surtout, le fait de ne pas avoir grandi auprès de sa mère biologique (partie s'installer aux États-Unis dès son plus jeune âge).
L'ambiance est explosive à la maison, l'adolescente est une véritable bombe à retardement et s'enfonce petit à petit dans les mauvaises fréquentations, habitudes et commence même à faire preuve d'une certaine violence verbale – et physique – envers ses proches.

Alors les parents décident de désamorcer les choses en éloignant Sandra et les deux plus jeunes enfants. Ces deux-là vont pouvoir profiter de leur mère dans un cadre inconnu et grandir grâce aux nouvelles aventures vécues (le séjour ne sera clairement pas de tout repos).
C'est aussi l'occasion pour Erin de passer du temps avec Rosemary, venue passer quelques jours en Irlande pour rencontrer la fille adolescente qu'elle n'a pas revue depuis des années. Un électrochoc nécessaire pour que la jeune fille puisse enfin comprendre sa colère et passer à autre chose.

La grande majorité des scènes se situent en Laponie (les chapitres dédiés à Erin sont beaucoup plus courts) et c'est très immersif. Quelques scènes sont même assez inquiétantes, l'environnement étant assez hostile, surtout pour deux jeunes garçons perdus, seuls au milieu de nulle part… mais je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher l'intrigue !

J'ai beaucoup aimé être transportée dans ces paysages enneigés et même si au final, ce roman court (c'est toujours assez bref avec Roddy Doyle) n'est pas rempli de rebondissements ou d'une grande originalité, il décrit avec justesse je pense, les émerveillements de l'enfance, les difficultés de l'adolescence et les conflits dans les familles recomposées. C'est réaliste et touchant.
Lien : https://bazardelalitterature..
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Traduit par Marie Hermet.
Johnny, Tom et Erin vivent avec leur père, Frank, à Dublin et avec Sandra qui est la mère des garçons et la belle-mère d'Erin. Cette dernière, petite fille sage, est devenue une adolescente à fleur de peau, une vraie terroriste qui saccage l'ambiance de toute la maisonnée. Lors d'une ultime scène, Frank suggère à Sandra de partir en vacances avec Tom et Johnny. Erin n'est pas orpheline : sa mère a quitté le foyer quand elle était plus jeune, elle vit à New York mais de prend jamais de nouvelles de sa fille. Si Sandra refuse de partir en vacances avec ses fils, elle change d'avis le jour où elle apprend que l'ex-épouse de Frank va rentrer voir sa fille. Et hop, c'est parti pour un séjour en Laponie, dans le nord de la Finlande, avec neige, huskies, traîneaux et froid au programme. de quoi faire baisser la tension, prendre de la distance pour éviter l'explosion.
A chaque parution d'un nouveau Roddy Doyle, je suis impatiente mais un roman "nordique" écrit par un Irlandais, rien de tel pour susciter encore davantage ma curiosité !
J'ai donc pris l'avion avec Sandra, Tom et Johnny. On a été accueillis par notre guide Aki, emmenés dans la campagne enneigée de Finlande et on a fait du traineau à chiens avec une bande de huskies et leur maître, Kalle ! On avait les doigts gelés, de la neige presque par-dessus la tête, on ne voyait souvent rien, ça "caillait" vraiment. Et ça s'est mis à faire encore plus froid quand on a perdu Sandra : les garçons se sont mis à frissonner, de froid, mais au froid s'est ajouté la peur. Il faut dire que la nature finlandaise est propice à vous débrider l'imagination :
"Ce n'était pas le noir qui lui faisait peur, c'était ce qui pouvait se trouver dans le noir. Ce qui l'attendait, caché. Des trous, des rats, des doigts crochus, des crocs."
C'est alors le début d'un roman d'aventures au suspense intenable. Jusqu'à la dernière page, on se demande si la fin va être heureuse. Ou pas. L'angoisse vous saisi à la gorge...

On est loin de la maison de Dublin, mais pas tout à fait : Roddy Doyle nous y fait revenir régulièrement par le jeu d'un récit parallèle qui raconte les retrouvailles entre Erin et sa mère. Là aussi, tout n'est pas joué d'avance. Il y a de la rage et des larmes. Des explications, des choses pas faciles à avouer ni à pardonner.

Un roman très visuel et "sonore", où Roddy Doyle insiste particulièrement sur ce que les personnages voient : sur les yeux extraordinaires des huskies de Sibérie (les premiers mots que l'on lit c'est d'ailleurs "les yeux"), sur chaque virage de traîneau dans la neige, chaque branche d'arbres... le lecteur est vraiment immergé dans l'ambiance glacée :
"Tom entendait les arbres respirer. Il en était sûr. Il sentait aussi leurs doigts. Les chiens allaient au pas maintenant, et Tom sentait les aiguilles et les branches basses des pins lui griffer les manches et le bonnet, comme si les arbres essayaient de l'attirer (...). Il y avait des serpents en Finlande. Il y avait des loups. Et il y avait des ours."
Et puis il y a un cri de "guerre", dans cette histoire un cri pour vaincre, utilisé par les garçons pour retrouver leur mère :
"- Les grands espaaaaaaces !
Ils criaient dans l'obscurité, mais aucun son ne leur revenait. (...)
- Les grands espaaaaaaces !
Rien.
- Les grands espaaaaaaces !"
(Après le "géniaaal !" des gamins de Dublin dans A la poursuite du Grand Chien Noir, ça m'a fait rire !! :) )
Et il y a les huskies de Sibérie dont Roddy Doyle s'attache à décrire tant la beauté que le comportement de chien de meutes. Des héros à part entière qui occupent autant de place dans l'histoire que les humains.

J'ai découvert ici Roddy Doyle auteur de roman des grands espaces. Un livre d'aventures dans une nature sauvage et glacée, avec en toile de fond le thème de la famille recomposée. Un écho aux sentiments compliqués des personnages d'où chaque protagoniste sortira transformé.
"On se marie, dit sa mère. On a des enfants, un enfant. On était quelqu'un, et on devient quelqu'un d'autre."
Et toujours le style inimitable de Roddy, qui adore faire du ping-pong avec les mots . Et l'humour aussi :
"Il aimait tout de Sandra. Il aimait sa manière de tousser quand elle avait avalé un bonbon de travers au milieu d'une chanson d'amour."
"Leur mère leur avait dit que s'ils trouvaient un chien capable de préparer le dîner, elle les laisserait le garder. "
J'ai A-DO-RE !! Pour le suspense, pour les huskies de Sibérie, pour la nature sauvage, pour la thématique abordée de manière originale. le genre de livre dont on ne veut pas qu'il finisse. Une vraie bouffée d'oxygène, une lecture dépaysante, un sacré voyage en Finlande !
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Un roman à la croisée de plusieurs genres et thématiques.
Vu la quatrième de couverture, on s'attend à une aventure dans le grand froid empreinte de suspense. Il faut en réalité attendre le dernier tiers du livre pour que l'événement annoncé survienne... Ne vous y fiez donc pas !
Car cette histoire est avant tout celle d'une famille recomposée. Les premiers chapitres, dont l'action est régulièrement interrompue par des flashbacks, nous dressent le portrait des principaux protagonistes. L'action, c'est cette tasse jetée par Erin à la tête de sa belle-mère - le geste de trop, celui qui enclenche le départ de Sandra et ses deux fils.
Nous voilà donc au fin fond de la Finlande froide et enneigée, aux abords d'une forêt de sapins et d'un lac gelé : le climat, le décor, on s'y croirait ! Sans oublier l'impressionnant "homme des chiens" et sa meute de huskies - des personnages à part entière ! Notamment Rock, le meneur, dont le regard hypnotique, presque humain, rappelle celui de Loup Bleu dans "L'oeil du loup". Ambiance roman d'aventure, donc, autour de Johnny et Tom qui se chamaillent gentiment sous le regard mi-rieur mi-protecteur de leur mère. On sent entre eux trois un amour sincère et profond, une certaine complicité également.
Du côté d'Erin, l'ambiance est au contraire très tendue. L'adolescente déborde de colère, comme en témoignent les courts textes adoptant son point de vue venant s'insérer dans le récit principal. Une colère, un mal-être, directement liés à l'abandon de sa mère, comme on le comprend peu à peu. Malheureusement les retrouvailles ne se passent pas comme elle s'y attendait : "Je croyais qu'il suffirait qu'on se voie" mais en réalité, cette discussion, "c'est juste de la merde", notamment parce qu'elle ne pense pas Rosemary sincère dans ses propos. Ce que voudrait Erin, c'est comprendre : "Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi es-tu partie ?". Mais pour que sa mère dise les choses en toute honnêteté, encore faut-il qu'elle traite sa fille "en égale".
Même réflexion chez Tom, qui apprécie Kalle (le propriétaire des chiens) aussi parce qu'il ne le traite pas "en bébé". Et quand l'incident survient, le petit garçon déplore : "Les enfants n'ont pas besoin qu'on les traite en enfants, d'après l'idée que la plupart des adultes se font des enfants, c'est-à-dire des êtres idiots." Et c'est ainsi que se tisse, tout au long du roman, un réseau de correspondances entre les deux récits en apparence indépendants. Les personnages de Sandra et Rosemary, par exemple, se font écho par opposition : l'une est une mère aimante, présente, joueuse et attentionnée, alors que l'autre représente l'absence, l'abandon voire la démission (de son rôle). Et puis tandis que l'une surgit, l'autre disparaît. Les frères et Erin partagent dès lors un objectif commun : retrouver leur maman, au sens propre, et au sens figuré. On bascule dans le roman d'initiation, les uns réalisant un dépassement de soi au travers d'un long voyage dans la neige et la nuit, tandis que l'autre effectue un parcours davantage psychologique afin d'exorciser les interrogations qui la hantent depuis toujours.
Les trois enfants sortiront transformés de leur épreuve respective, Erin apaisée et les garçons plus matures ("ils le firent sans se disputer"), et la famille toute entière s'en sentira plus soudée. Une belle histoire au coeur de l'hiver, qui associe courage et sensibilité.
Lien : http://www.takalirsa.fr/plus..
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Je ne peux pas nier que j'ai été emportée par l'histoire. Tout d'abord celle de ces deux garçons qui sont terriblement vrais ( 10 et 12 ans, ils s'envoient de vraies vacheries), leur aventure dans les grands espaces avec leur mère et ce personnage de Kale que j'ai trouvé très mystérieux et intéressant (j'aurais beaucoup aimé voir ce personnage dans le premier rôle). Autre histoire, celle de la soeur, Erin l'ado en crise qui semble détester le monde entier et qui mérite un bon cadrage. Là aussi, on aurait pu aller plus loin sur les sentiments du père par exemple.

Pour le style d'écriture, je ne sais pas si ça vient de la traduction mais c'était vraiment léger, très léger. Comme un premier roman pour adolescents. Les dialogues avaient peu d'intérêt d'après moi. Je suis pourtant assez bon public.

Au final, c'est une histoire qu'on pourrait vraiment étoffer, approfondir. Il y a un grand potentiel.
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