Avec la mort de Philippe le Bel, commence le règne des derniers Capétiens directs ceux que
Maurice Druon nommera «
Les Rois Maudits », en raison de la malédiction qu'aurait prononcée le Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay à l'encontre de Philippe le Bel et de ses héritiers.
Nous voici donc avec ce deuxième tome au début du règne de Louis X, dit le « Hutin ». (autrement dit, le querelleur)
Maurice Druon n'est guère tendre avec le fils aîné de Philippe le Bel. Il nous le présente à la fois faible, douteux et confus, influençable, nigaud et stupide . Sa première nuit dans le lit de son père est racontée avec brio. Réalisant la charge importante qui lui incombe désormais, le Hutin n'en mène pas large....
« Il était roi et ne savait comment régner ; il était homme et ne savait comment vivre ; il était marié et n'avait point de femme... » On le prendrait presque en pitié ! Eh bien, non ! Ce roi-là n'a rien d'attachant. C'est un sot et un lâche. A la botte de son oncle Charles de Valois, qui n'a qu'une hâte : faire disparaître Enguerrand de Marigny qu'il accuse de tous les maux, notamment de détournements de bien publics. A la vérité, Charles de Valois veut retrouver les privilèges ancestraux des nobles et tous les moyens lui seront bons pour parvenirs à ses fins. Côté manigance, Enguerrand de Marigny n'est pas non plus en reste et c'est à une guerre sans merci qu'on assiste dans ce deuxième tome. « Les loups se mangent entre eux », ainsi se nomme la deuxième partie du livre, phrase qui résume à elle-seule l'ambiance hostile qui fait rage à la cour de Louis X.
Ce dernier, dépassé par les événements, meurtri dans son orgueil, est alors obnubilé par l'idée de se remarier. Son oncle a pour lui une épouse toute trouvée : Clémence de Hongrie qu'on dit ravissante et surtout vertueuse. Qualité hautement recherchée par le roi,trahi par Marguerite de Bourgogne, sa première épouse. Souvenez -vous du scandale de la Tour de Nesle.
Tiens d'ailleurs ! Que devient la fière Marguerite ? Celle qui est devenue Reine, se morfond toujours dans une geôle au Château-Gaillard, refusant d'avouer l'adultère et de reconnaître que sa fille Jeanne en est issue. Mais, la mort de Philippe IV lui fait entrevoir de nouvelles perspectives et lui fait retrouver un peu de sa superbe.
Là encore,
Maurice Druon nous offre de belles pages, mettant en scène le colossal Robert d'Artois et sa cousine captive, Marguerite. Délicieux duel où chacun s'emploie à faire plier l'autre par de perfides caresses.
Voilà, je n'en dirai pas plus sur le dénouement de ce deuxième tome. Il est tout aussi prenant que le premier, et se lit tout aussi facilement. La fiction y épouse
L Histoire à merveille. On y retrouve également avec plaisir Guccio Baglioni qui jouera à nouveau un rôle important d'émissaire et qui poursuit sa romance avec Marie de Cressay. Ces deux-là pourront-ils bientôt s'aimer au grand jour ?
La suite nous le dira …