Lire un seul livre, c'est comme croquer qu'une seule chips.
Au départ, les pierres me faisaient la conversation. Puis les objets s'y sont mis. Quand je les attrapais, ils me racontaient d'où ils venaient et qui les avait manipulés. Bref, avec la voiture on a discuté.
Il hésita, un peu mal à l'aise, avant de reprendre :
- Les choses n'ont pas la même façon de voir le monde que nous.
Nita s'engageait sur la pelouse, quand Kit s'arrêta au bord du bassin, qu'il examina un instant. Il tira un penny de sa poche et le jeta dans l'eau.
Les vaguelettes s'étendirent à la surface en cercles concentriques... Et furent soudain remplacées par la tête d'un énorme poisson rouge qui lui recracha la pièce à la figure avec dégoût.
- Dis donc ! Je viens te balancer de la monnaie dans ton salon, moi ? s'écria-t-il avant de replonger.
- Tu n'empruntes que cet ouvrage, ou bien est-ce que je dois te faire livrer à domicile l'intégralité du rayon ?
- Juste celui-là, merci. Quand j'en prends trop, mon père me force à les rapporter.
Mme Lesser poussa un soupir rêveur.
- Lire un seul livre, c'est comme ne croquer qu'une seule chips, fit-elle remarquer d'un air docte. Peu importe, tu n'aura qu'à revenir lundi. Les bouquins, ici, ce n'est pas ça qui manque.
Au-dessus de sa tête, de vieux érables se doraient au Soleil. Ils échangeaient à voix basse des observations léthargiques sur le climat et la respectabilité déclinante des locataires des nids bâtis sur leurs branches. Plus loin, l'herbe chantait d'une voix de soprano éraillée - poussepoussepoussepoussepousse -, qui s'interrompit brusquement pour laisser la place aux huées et aux lazzis d'une foule contrariée lorsque l'un des jardiniers démarra sa tondeuse à l'autre bout du terrain.
Un simple titre, le nom d'un auteur suffisait à lui rappeler des moments de bonheur. [...] Princesses en robes d'or et d'argent, héros armés d'épées qui zébraient d'éclairs les ténèbres, monstres surgissant d'un lac envahi par les herbes hautes, bêtes sauvages espiègles douées de paroles... Vaisseaux spatiaux, nouveaux mondes, et le panorama infini de la nuit interstellaire, espace exploré mais jamais conquis.
Et moi qui m'imaginais que mon monde à l'âge adulte ressemblerait à ces histoires. Jamais le temps de s'ennuyer, une succession de moments merveilleux... Elle est bien bonne !
les sorciers raffolent des mots. La plupart d'entre eux sont d'avides lecteurs - on reconnaît souvent les éventuels candidats à leur incapacité à trouver le sommeil sans avoir d'abord lu au moins quelques pages.
Quand les amis se faisaient rares, les livres, eux, l'attendaient fidèles au poste, bourrés de fidèles histoires à raconter. [...] Quelques minutes à peine leur suffisaient à égayer son existence trop monotone;