Je crois en l'art comme en une religion, je crois qu'il y a quelque chose de sacré dans l'art et je veux qu'on le respecte.
Il y croyait, Yorgos Kalogeropoulos, mon père. C'est vrai que c'était un nom imprononçable pour les Américains, comme il me l'a dit quand je suis revenue à New York : Kalogeropoulos ; je me suis appelée ainsi pourtant. Et c'est ce qui figure sur mon passeport, là : «Sophia Cecilia Anna Maria Kalogeropoulos dite Maria Callas, née le 2 décembre 1923 à New York.» C'est lui qui a eu cette idée de «Callas», je ne sais pas où il l'a trouvée : ça sonnait grec, avec le «as» final, il y avait le début de notre nom, «Cal».
Pourquoi ne puis-je penser ma vie qu'en termes d'opéra ? Toutes ces photos devant moi, encore une fois, tous ces rôles, toutes ces vies rêvées. Et mes disques, les «officiels» et les «pirates», ceux qu'ont enregistrés mes admirateurs dans le monde entier : je les réécoute sans cesse.