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Critique de florigny


Paul Osterman se décrit comme un éditeur de 40 ans à la retraite, phobique du bord de mer, dont l'activité principale consiste à faire entrer et sortir de l'air de ses poumons. Il vit à San Francisco en étant nostalgique de la France, tire ses revenus d'une série de livres d'art contemporain et d'encyclopédies animalières édités au début des années 80.


Il est dans la salle d'attente d'une maternité aux prises avec ses ruminations existentielles, ses névroses, ses faiblesses, son apathie. L'auteur n'indique pas si Paul est le futur papa ou accompagnant, mais cette attente est un prétexte pour lui pour se remémorer les liaisons entretenues avec deux femmes. La première, Julia de Quincey, aux aptitudes intellectuelles modestes, possède des dispositions gymniques et une musculature qui transforment la sexualité en un sport de combat. C'est lorsqu'elle envisage d'avoir un enfant que la dégradation du couple s'amorce, car Paul a une idée précaire de l'existence, peine à établir une relation durable, ne s'imagine pas responsable d'un enfant alors qu'il ne parvient pas à se prendre en charge lui-même. Mais surtout, certains hommes ne sont pas destinés à devenir pères mais à rester des fils toute leur vie. La seconde, Rebecca Crown, est une belle bourgeoise qui s'ennuie dans sa villa de parvenue au luxe ostentatoire et vulgaire, et se distrait en pratiquant une sexualité adultère, arrogante, dominatrice et théâtrale tout en méprisant Paul du haut de son statut social élevé. Leur relation est chaotique, rare, au gré des caprices charnels de l'incandescente caractérielle.


Après avoir lu plusieurs romans de Jean-Paul Dubois, je crois être en mesure d'affirmer que son humour noir et grinçant n'est pas adapté aux noces et banquets, mais c'est justement ce qui fait son originalité, son attrait, et ce que j'aime dans ses romans doux-amers. Dans Prends soin de moi, il met en scène des personnages aux caractéristiques outrancières qui les rendent antipathiques, voire odieux, et pousse le cynisme dans ses retranchements. le style est toujours élégant, l'humour caustique, mais personnellement, j'ai éprouvé une déception lors de cette lecture. le scénario est laborieux, les situations irréalistes, et je ne suis pas parvenue à m'intéresser aux personnages, ni à ressentir la moindre sympathie ou tendresse pour aucun d'entre eux.
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