Quand elle s’habillait, après avoir fixé l’attache de son soutien-gorge et mis ses seins en place, son mot favori était : « Et voilà. La vaisselle est rangée. »
un soir je la trouvai en pleurs(..).J'essayai de la calmer en caressant ses cheveux et son front moite de transpiration. Elle tenait ses poings serrés devant sa bouche, sa respiration était aussi saccadée que celle d'un chien flairant une trace, et ses cils , collés par les larmes , avaient l'apparence d'un gros fil chirurgical avec lequel on aurait cousu ses paupières gonflées.Je restai auprès d'elle , impuissant, mes mains effleurant son chagrin.
J'étais prêt au pire,tant il semblait évident que la gentillesse la célérité avec lesquelles on s'occupait de moi étaient réservées aux incurables.Je fus agréablement surpris d'entendre que mon cas était bénin et que je ne souffrais que d'une simple hydrocèle. Je revins chez moi en longeant le pacifique,pénétré de l'idée que quelqu'un avait créé tout ce soleil,cette route et ces pélicans pour qu'un jour,en sortant de l'hôpital,j'éprouve cette joie sauvage qui m'habitait.
Je ne possède plus rien et cependant, pour la première fois, je me sens détenteur de quelque chose. Pendant un bref instant, il m'est donné d'évaluer ce que vaut la vie, de mesurer sa densité et son poids spécifique. Je songe que l'on n'éprouve que très rarement cette sensation, peut-être à une ou deux reprises au cours d'une existence, à des moments exceptionnels que je dirais remplis de pertinence et de lucidité.
J’allais et revenais dans cette eau avec l’entrain d’un naufragé, ainsi que je barbotais, désenchanté, à la surface des jours.
Plongée dans les affres de la dépendance amoureuse, affective, sexuelle...d'un anti-héros attachant qui dévoile sans complaisance ses failles et ses trahisons
Cependant, malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à me sentir père, à concevoir que l'enfant que portait Julia pût aussi être le mien. Je restais un conducteur de décapotable, un inconditionnel des deux places, un fils unique, quelqu'un qui ne croyait en rien, qui ne valait pas grand chose, et qui ne demandait qu'une faveur: pouvoir se masturber, la nuit, dans les couloirs d'hôtel.
Je pouvais prendre les distances avec le monde des actifs pour me consacrer à d’autres occupations autre gratifiantes telles que la névrose, la dépression, la dépréciation de moi-même et la migraine ophtalmique.