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Critique de Chouchane


La vie de Paul Blick est française certes, mais elle est surtout celle d'un homme désenchanté qui revient sur ses cinquante années d'existence. Ce roman primé par le Fémina 2004 « résume » en 400 pages, 5 présidents (De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac ) , un président par intérim (Poher) les enchaînements d'événements qui vont décider de la destinée d'un homme. C'est par la phrase « Et ma mère tomba à genoux », à partir d'un drame la mort de Vincent, son frère ainé, que Paul débute ses souvenirs. Cette disparition sera fondatrice de toutes celles, symboliques ou réelles, à venir. L'Absence ne s'effacera jamais de la vie de Paul et sa famille se fige dans la peine. Sa mère devient lointaine et son père s'investit dans sa concession de voiture simca. Les années soixantes sont là et dans leurs sillages les turbulences sexe-alcool-et-rock-and-roll, l'esprit de révolution de 68, la conquête des femmes. La vie de famille, les enfants et le succès succèdent aux années de coloc. mais le récit de Paul reste désabusé, distant. La morosité gagne du terrain car sa vie continue à charrier son flot de deuils, de tromperies, de folie, de regrets et parfois même de remords. Des familles arthritiques, des amantes de passage, une épouse occupée, des enfants distants tout concours à la dérive des sentiments. Au récit de la vie chaotique de cet homme se superpose les petitesses politiques de la France, peut-être parce qu'on a les gouvernants que l'on mérite ? S'il y a beaucoup d'humour dans ce roman, il y a peu de joie et encore moins de bonheur. Cependant l'écriture fluide de Jean-Paul Dubois nous donne quelques lueurs d'espoir, toutes réfugiées dans la nature, les enfants ou les vieux ; les adultes, eux semblent condamnés à l'enfer ! Paul conclut « La vie n'était rien d'autre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d'une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien ». Par bribes ou par pans entiers cette histoire peut résonner chez chacun.
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