AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de chocobogirl


L'histoire commence en prison. le jeune Russell vient à la prison rendre visite à son père. le moment est émouvant. Silencieux et fort.
Un flash-back nous renvoie quelques semaines plus tôt et nous fait revivre un bout de leur destinée commune, celle d'un père et de son fils qui apprennent à s'aimer.

Russell vient de perdre sa mère. Désormais, c'est un père qu'il ne connaît pas qui veille sur lui. A sa façon. Car Andy ne sait pas très bien comment s'occuper d'un enfant. Il ne sait pas comment lui parler, lui faire plaisir. Il ne sait pas que les boissons sucrées ne sont pas bonnes pour le petit. L'ambiance n'est pas à la fête et les relations entre les deux sont plutôt glaciales, empruntées de gêne ou maladroites. le père, loin d'avoir une stabilité idéale, embarque son fils dans une sorte de road-movie un peu voyou, censé le mener sur le lieu d'un bon coup (foireux évidemment). En attendant, ils passent d'un hôtel miteux de bord de route à la caravane d'une ancienne amante. la route défile, les rencontres se succèdent mais peu à peu, un lien se crée entre Russell et Andy. Un lien fait de petits moments intimes sans importance : traverser des trombes d'eau sans essuie-glaces, profiter d'une piscine de façon illégale. La relation entre le père et le fils prend de l'ampleur et l'amour grandit.

Magnifique et touchante histoire initiatique entre un fils qui se découvre un père et un homme qui apprend à gérer sa paternité. Faite de beaucoup de silences, leur relation se mue peu à peu en quelque chose d'intense qui ne se révèle que lorsque celui-ci leur est enlevé. Russell est aussi renfermé que son père paraît extraverti. Et pourtant, ces deux-là vont réussir à s'unir. La narration se fait sans excès d'action, de parole. A travers les gestes, les quelques mots prononcés par chacun d'eux transparaît une émotion palpable, des sentiments sur le fil qui se cachent et se révèlent à la fois à travers les non-dits du récit.

Pour illustrer cette rencontre filiale, Bastien Quignon nous offre un superbe dessin fait en aquarelles ocres très lumineuses. Son trait est doux et possède beaucoup de relief, avec ce petit côté flou et granuleux du plus bel effet. Personnellement, j'adore ! Tout simplement.

El paso se révèle au final le résultat extrêmement réussi d'un duo de qualité qui a su communiquer l'émotion et la force de la simple construction d'un amour entre un père et son fils. Entre road-movie à l'américaine et drame familial, l'album se révèle une excellente surprise qui se départit d'une trame en apparence peu originale. Un très bel album et deux auteurs à suivre qu'il faut découvrir !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}