L'Anniversaire de Kim Jong-il

Nous étions enfin sortis de Yodok... Mais nous n'avions plus de père, plus d'argent, et surtout plus aucun espoir en la politique du parti.

C'est vrai qu'à Yodok, on n'apprenait rien... A part: voler, mentir, moucharder, fainéanter. Et surtout comment ne pas mourir... de faim... de froid... d'épuisement... de maladies... de mauvais traitements... Mais on devait pas être de bons élèves pasqu'on mourait quand même...

Chez nous en Corée du Nord, quand on achète une télé, on doit l'apporter au contrôle. Là, un technicien la règle sur la chaîne unique et bloque l'émetteur. Chercher d'autres chaînes, c'est illégal et très dangereux...

Il paraît que les douilles des balles ayant servi à exécuter un condamné portent chance... "Sauf à lui", disent les plaisantins...

- Et allez ! Les statues sont illuminées, mais nous, on est dans le noir !
- Chut ! Ne dis pas ça ! Si les voisins t'entendaient ! [...]
Même si papa pense le contraire, moi, je trouve que c'est normal que la statue de notre cher guide soit éclairée, car c'est quand même lui et son fils qui nous guident vers la lumière.

- MADAME ! MADAME ! Jun Sang fait quelque chose d'interdit !
- Mais qu'est-ce que c'est que ça ! Tu sais que c'est une insulte très grave que tu fais au chef de la nation ! Seuls quelques dessinateurs particulièrement doués sont habilités à reproduire le portrait de notre cher leader ! Tes gribouillis ne lui font pas honneur ! Tu mériterais le peloton d’exécution !

Il y a une BD qu'on adore, elle s'appelle : "Le monde pourri est malade". Elle explique la vie des Sud-Coréens (les fantoches du Sud!!).

Chez nous en république populaire démocratique de Corée du Nord, il y a deux personnes qui sont plus importantes que notre père ou notre mère, c'est notre cher général Kim Il-Sung et son fils Kim Jong-Il. On peut aussi appeler Kim Jong-Il "Étoile brillante du mont Paektu", ou "Commandant invaincu à la volonté de fer", ou "Dirigeant mondial du XXIe siècle. Ou aussi "Père bien-aimé".