Ils s'accrochent à la vie. Il est donc si dur de partir même quand on n'est rien...
- Je devine. Tu as besoin de mon aide. Pour trahir César...Mon Maître...Ton époux...
- Pauvre maître... Pauvre époux. Qui ne me satisfait pas. Comme il ne satisfait pas l'Empire... Ne le nie pas. Tu penses de même.
- Et ton fils... Vaudra-t-il mieux ?... Qui peut me le garantir ?
- Moi ! Car je serai le pouvoir comme il en sera l'image. Il vous faut une image d'homme. Soit ! Vous l'aurez. Mais c'est mon sexe qui triomphera. Et c'est à ce triomphe que je veux te faire participer...
Sois ferme, mon fils. Le monde ne te fera pas de cadeaux. Prends ce que tu peux avant de te laisser prendre.
Tiens, tiens! Serais-tu amoureux, mon fils?... Et ta fierte ne souffrirait-elle pas d une situation imposee par autrui?... Comme moi!
- Tu ne reverras plus mon fils. Je te suis reconnaissante de l'affection que tu lui as portée. Tu as agi en parente loyale. Je ne t'oublierai pas. Mais, à présent, sa place est à la cour. De grands projets l'attendent. Il ne peut plus se laisser distraire... Ici, il s'amollit. Alors que son coeur doit se bronzer.
- Son coeur?... Tu parles de coeur, Agrippine?... Sais-tu donc ce que c'est?...
- Rassure-toi ! le mien bat aussi ! Mais au rythme que je lui impose. Et il n'a pas le droit à la parole !
Mesure ton ambition à celle des divinités. Ne recule pas devant tes possibilités, la crainte, la pusillanimité des hommes... Toi aussi, tu seras un dieu... Si tu le désires vraiment.
Néron a 17 ans. Le meurtre commis par sa mère vient de le placer à la tête de la plus grande puissance au monde. Il lui avait été dit : « Mesure ton ambition à celle des divinités. Toi aussi, tu seras un dieu... si tu le désires vraiment ». Ce désir, quelqu'un d'autre l'aura voulu pour lui.