Quand on regarde les photos de famille, ça donne envie d’ouvrir le gaz.
Elle me dit toujours, Clémentine, tu es un liquide. Tu t'adaptes, tu fais selon les gens, à force ça te triture l'esprit. Tu dois être un plastique. Les plastiques, ça ne se plie pas, ça s'impose, ça pollue l'extérieur comme tout le monde.
L'amour maternel se diffuse comme un sérum. La maternité est aussi une histoire de magie.
Le mépris, moi, ça me flingue.
J'aime ma mère pour ce qu'elle pourrait être. Et pour tout le reste, l'aimer est plus fort que moi.
Quand Pina invente une histoire, elle y met de la folie et de la désillusion. Des gens amoureux, des gens en marge, des gens malheureux. Elle met des gestes lapidaires autour d'eux. Des gestes habituels, de tous les jours, de la maladresse et du rustre. Au centre, elle mêle le rire à la peur. Elle ajoute la vie de ses danseurs et la sienne. Elle injecte des stéréotypes, des répétitions, de la belle musique, de la fatigue. Elle ajoute de l'espace et du temps, de la minutie, du hasard aussi. Des courses folles, des rêves, des étreintes et des appels au public. Elle met de la marche et du théâtre. De la fatalité. Des cris de voix perçants et insoutenables.
À la fin, elle y met de la danse.
La culpabilité, c'est se regarder dans un miroir et ne plus rien voir.
la noyade on dit d'elle qu'elle est la mort la plus douce qui soit
tu dois être un plastique.Les plastiques çà ne se plie pas , çà s'impose ,çà pollue l'extérieur comme tout le monde
Grossesse, ça fait penser à promesse. Moi, ça me fait penser à ogresse.
Il y a avec la danse une intrigue meurtrière.
La danse naît et meurt. Sur scène. Ce sont des gestes rapides, des gestes beaux et éphémères. La danse existe pour disparaître. Elle vit le temps d'un souffle, un instant de grâce. Elle ne parle que de ça, de secondes et de grands battements. Avec elle, la fin l'emporte toujours. Elle renaît, jamais identique, elle se réincarne quand le geste se retient, quand le mouvement s'épanouit.