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Citations sur L'Horoscope - La Reine Margot (6)

lorsque le médecin abandonne le malade, c’est qu’il ne peut plus le sauver ; mais, tout au contraire, quand le juge abandonne l’accusé, c’est qu’il perd l’espoir de lui faire couper la tête.
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les choses ne modifient pas la destinée ; c’est la destinée au contraire qui gouverne les choses.
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M. de Joinville accepta vivement le congé qui lui était donné et s’élança hors de la chambre.
Catherine le suivit silencieusement des yeux jusqu’à ce qu’il eût disparu derrière la tapisserie ; puis son regard se fixa sur cette tapisserie jusqu’à ce qu’eût cessé le mouvement qu’avait imprimé au tissu mobile le passage du prince.
Alors elle s’accouda sur son oreiller, et, d’une voix sourde, le regard illuminé d’un feu sombre :
– À partir d’aujourd’hui, dit-elle, j’ai une rivale, et, à partir de demain, j’ai perdu tout pouvoir sur l’esprit de mon fils, si je n’y mets bon ordre.
Puis, après un instant de silence méditatif, un sourire de triomphe passa sur ses lèvres.
– J’y mettrai bon ordre ! dit-elle.

(L'Horoscope)
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– J’ai dans le cœur votre image, et cette image radieuse illumine jusqu’à mes moindres paroles : n’attribuez donc qu’à vous seule le mérite dont vous me gratifiez.
– Eh bien ! prince, croyez-moi, fermez les yeux, ne regardez point mon image ; c’est ce que je puis vous souhaiter de plus heureux.
Mlle de Saint-André, aussi radieuse de la victoire que M. de Condé était humilié de la défaite, fit alors de son côté un pas vers lui, et, lui tendant la main :
– Tenez, prince, dit-elle, voici comment je traite mes vaincus.
Le prince saisit la main blanche, mais froide, de la jeune fille, et y appuya ardemment ses lèvres.
Dans ce mouvement mal calculé, une larme qui tremblait au coin de la paupière du prince et que la fièvre de l’orgueil avait inutilement tenté de dessécher, tomba sur cette main de marbre, où elle trembla et brilla comme un diamant.
Mlle de Saint-André la sentit et la vit à la fois.
– Ah ! sur ma foi ! je crois que vous pleurez véritablement, prince ! s’écria-t-elle en éclatant de rire.
– C’est une goutte de pluie après un orage, répondit le prince en soupirant ; qu’y a-t-il d’étonnant à cela ?
Mlle de Saint-André fixa un regard de flamme sur le prince, sembla hésiter un instant entre la coquetterie et la pitié ; enfin, sans qu’on pût dire lequel des deux sentiments l’emportait, sous l’influence du mélange de ces deux sentiments peut-être, elle tira de sa poche un fin mouchoir de batiste sans armes, sans initiales, mais tout parfumé de l’odeur qu’elle avait l’habitude de porter, et, le jetant au prince :
– Tenez, monseigneur, dit-elle, si vous étiez sujet par hasard à cette maladie de pleurer, voici un mouchoir pour sécher vos larmes.
Puis, avec un regard qui donnait bien certainement raison à la coquetterie :
– Gardez-le en mémoire d’une ingrate, dit-elle.
Et, légère comme une fée, elle disparut.

(L'Horoscope)
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– Ah ! prince ! prince ! quel grand capitaine vous eussiez fait, dit mélancoliquement l’amiral, si, au lieu que des désirs charnels vous missent l’amour au cœur, de hautes passions vous eussent mis l’épée à la main !
– Vous voulez parlez de la religion, n’est-ce pas ?
– Oui, prince, et plût à Dieu qu’il voulût faire de vous un des nôtres, et, par conséquent, un des siens !
– Mon cher cousin, dit Condé avec sa gaieté habituelle, mais en laissant transparaître au fond de cette gaieté la volonté d’un homme qui, sans en avoir l’air, a souvent réfléchi sur ce sujet, vous ne le croirez pas, peut-être, mais j’ai sur la religion des idées pour le moins aussi arrêtées que sur l’amour.
– Que voulez-vous dire ? demanda l’amiral étonné.
Le sourire du prince de Condé disparut de ses lèvres, et il continua sérieusement :
– Je veux dire, monsieur l’amiral, que j’ai ma religion à moi, ma foi à moi, ma charité à moi ; que je n’ai besoin, pour honorer Dieu, de l’intercession de personne, et, tant que vous ne pourrez pas me prouver, mon cher cousin, que votre doctrine nouvelle est préférable à l’ancienne, souffrez que je conserve la religion de mes pères, à moins qu’il ne me prenne fantaisie d’en changer pour faire pièce à M. de Guise.
– Oh ! prince ! prince ! murmura l’amiral, est-ce ainsi que vous allez dépenser ces trésors de force, de jeunesse et d’intelligence que l’Éternel vous a donnés, et ne saurez-vous les employer au profit de quelque grande cause ? Cette haine instinctive que vous avez pour MM. de Guise n’est-elle pas un providentiel avertissement ? Relevez-vous, prince, et, si vous ne combattez pas les ennemis de votre Dieu, combattez au moins les ennemis de votre roi.
– Bon ! dit Condé, voilà que vous oubliez, mon cousin, que j’ai un roi à moi, comme j’ai un Dieu à moi : il est vrai que, autant mon Dieu est grand, autant mon roi est petit. Mon roi, cher amiral, c’est le roi de Navarre, mon frère. Voilà mon vrai roi. Le roi de France ne peut être pour moi qu’un roi d’adoption, un seigneur suzerain.

(L'Horoscope)
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Le coche approcha. Le maréchal de Saint-André, sa fille et le duc de Guise y prirent leurs places.
Laissons-les suivre le prince de Condé sur la route de Paris, nous les y retrouverons plus tard.
Rapprochons seulement des noms des trois personnages à qui la sorcière avait prédit qu'ils devaient être assassinés, les noms des trois personnages à qui elle avait prédit qu'ils devaient être des assassins : le duc de Guise, le maréchal de Saint-André, le prince de Condé ; Poltrot de Méré, Baubigny de Mézières, Montesquiou.
C'était sans doute pour donner aux uns et aux autres un avertissement qui, aux uns comme aux autres, fut inutile, que la Providence avait réuni ces six hommes dans l'auberge du Cheval rouge.

(L'Horoscope)
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