Citations sur La tour de Nesle (11)
"Il y a des poisons si violents qu’ils brisent le vase qui les renferme. Ton secret est un de ces poisons."
"Voir ton visage et puis mourir. " disais-tu ; qu'il soit donc fait ainsi que tu le désires.
Regarde et meurs !
(Philippe d'Aulnay, alors que l'inconnue - la reine Marguerite - , avec qui il vient de fricoter, lui ordonne de partir)
Ah! c'est ainsi!... j'adjure, et l'on me raille; je supplie, et l'on me chasse... Eh bien, je sors! Adieu, noble et honnête dame, qui donnez des rendez-vous la nuit, à qui l'ombre de la nuit ne suffit pas et qui avez besoin d'un masque; mais ce n'est pas moi dont on peut se faire un jouet pour une passion d'une heure; il ne sera pas dit que, moi parti, vous rirez de la dupe que vous venez de faire.
(acte premier)
BURIDAN : Allons! Allons! viennent le bourreau et la corde, et la vengeance est assise au pied du gibet. La vengeance! mot joyeux et sublime lorsqu'il est prononcé par une bouche vivante; mot sonore et vide prononcé sur une tombe et qui, si haut qu'il retentisse, ne réveille pas le cadavre endormi dans le tombeau.
Acte premier
La taverne d'Orsini à la porte St Honoré, vue à l'intérireur. Une douzaine de manants et ouvriers à des tables à droite du spectateur ; à une table isolée, Philippe d'Aulnay, écrivant sur un parchemin, il a près de lui un pot de vin et un gobelet.
Acte second
Appartement de la reine.
Acte troisième
Le devant du vieux Louvre. Le talus descendant la rivière. Un balcon praticable. Une poterne - Au lever du rideau, Richard regarde couler la rivière ; d'autres manants causent en regardant le Louvre.
Acte quatrième
Le théâtre représente une salle du Louvre : porte au fond avec deux latérales ; deux à gauche, une à droite au deuxième plan, et une croisée du même côté au premier plan.
Acte cinquième
La taverne de Pierre de Bourges
(Lever de rideau des différents actes de la pièce parue aux éditions "Gründ.Paris" en 1941)
BURIDAN (à Marguerite de Bourgogne) : Reine, où sont tes gardes? reine, où est ton trône? Il n'y a ici qu'un homme et une femme; et puisque l'homme est tranquille et que la femme tremble, c'est l'homme qui est roi.
ORSINI - La belle nuit pour une orgie à la tour ! Le ciel est noir, la pluie tombe, la ville dort, le fleuve grossit comme pour aller au-devant des cadavres... C'est un beau temps pour aimer : au-dehors, le bruit de la foudre; au-dedans, le choc des verres, et les baisers, et les propos d'amour... Etrange concert où Dieu et Santan font leur partie !
L'honneur ! l'honneur d'un homme ! ...Et l'honneur d'une femme, n'est-ce donc rien ? Tu as juré ? Mais, moi, un mot, une pensée de toi, m'a fait oublier un serment fait à Dieu, et je l'oublierais encore ; et, si tu m'en priais, j'oublierais le monde entier pour toi !
Oublie que j'ai été pour toi parjure, car le parjure est dans l'amour plutôt encore que dans l'adultère. Oublie et garde ta parole, et, moi, je garde ma jalousie. Adieu !
La rivière est une indiscrète qui ne conserve pas les secrets qu'on lui confie. On a plus tôt creusé une tombe dans l'eau que dans la terre ; seulement, l'eau rejette et la terre garde.