Citations sur Le Comte de Monte-Cristo, tome 1/2 (421)
Ceux qui sont nés dans un berceau de pourpre et qui n'ont jamais rien désiré,dit Emmanuel,ne savent pas ce que c'est que le bonheur de vivre;de même que ceux-là ne connaissent pas le prix d'un ciel pur,qui n'ont jamais livré leur vie à la merci de quatre planches jetées sur une mer en fureur.
« Or, j’aime les fantômes; je n’ai jamais entendu dire que les morts eussent fait en six mille ans autant de mal que les vivants en font en un jour (le comte de Monte-Cristo) ». (p. 581)
je ne suis pas fier, mais je suis heureux, et le bonheur aveugle, je crois, encore plus que la fierté.
"Et maintenant, dit l'homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance... Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur...je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons... que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants!"
[Pour] le prisonnier le geôlier n’est pas un homme : c’est une porte vivante ajoutée à sa porte de chêne, c’est un barreau de chair ajouté à ses barreaux de fer.
Ce qu'il y a de plus curieux dans la vie est le spectacle de la mort.
- [...] Bref, je crois que mademoiselle Danglars serait une maîtresse charmante ; mais comme femme, diable…
- Ainsi, dit Monte-Cristo en riant, voilà votre façon de penser sur votre future ?
- Oh ! mon Dieu ! oui, un peu brutale, c’est vrai, mais exacte du moins. Or, puisqu’on ne peut faire de ce rêve une réalité ; comme pour arriver à un certain but il faut que mademoiselle Danglars devienne ma femme, c’est-à-dire qu’elle vive avec moi, qu’elle pense près de moi, qu’elle chante près de moi, qu’elle fasse des vers et de la musique à dix pas de moi, et cela pendant tout le temps de ma vie, alors je m’épouvante. Une maîtresse, mon cher comte, cela se quitte ; mais une femme, peste ! c’est autre chose, cela se garde éternellement, de près ou de loin c’est-à-dire. Or, c’est effrayant de garder toujours mademoiselle Danglars, fût-ce même de loin.
Les deux valets avaient porté le condamné sur l’échafaud, et là, malgré ses efforts, ses morsures, ses cris, ils l’avaient forcé de se mettre à genoux. Pendant ce temps, le bourreau s’était placé de côté et la masse en arrêt ; alors, sur un signe, les deux aides s’écartèrent. Le condamné voulut se relever, mais avant qu’il en eût eu le temps, la masse s’abattit sur sa tempe gauche ; on entendit un bruit sourd et mat, le patient tomba comme un bœuf, la face contre terre, puis, d’un contre-coup, se retourna sur le dos. Alors le bourreau laissa tomber sa masse, tira le couteau de sa ceinture, d’un seul coup lui ouvrit la gorge et, montant aussitôt sur son ventre, se mit à le pétrir avec ses pieds.
Le premier mouvement du prisonnier, en se trouvant en plein air, avait été un mouvement de joie. L’air, c’est presque la liberté. Il respira donc à pleine poitrine cette brise vivace qui apporte sur ses ailes toutes ces senteurs inconnues de la nuit et de la mer.
Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit par des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol: je suis cosmopolite.