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Critique de Laureneb


Plusieurs histoires de doubles dans ce roman...
Deux Diane, la mère et la fille. La fille est fille de France, fille illégitime mais fille de roi. Comme beaucoup de jeune fille de Dumas, elle est belle, douce, pure, et n'existe que par son amant. Comme sa mère est plus intéressante ! Car il s'agit de Diane de Poitiers, courtisane royale, toujours belle mais manipulatrice. Prête à séduire le fils - le futur Henri II, pour se venger du père - François Ier, prête à préférer un vieux soudard brutal à son royal amant. "Monstrueux caprice d'un coeur féminin !" s'exclame le Narrateur. Elle rejoint la lignée des quelques figures féminines passionnantes de Dumas pour leur caractère violent et sauvage. Ou en tout cas, décrites comme telles car assumant leurs désirs, y compris physiques - je pense notamment à la comtesse de la Mole, mais surtout à Milady, même si, elle, est plus proche du diable. Dommage qu'on ne voit pas assez Diane, la mère... Mais dans la fin du roman, cette figure de femme cruelle est remplacée par Catherine de Médicis, autre personnage de grande méchante chez Dumas dans la Reine Margot. Dans cet autre roman, elle pourrait être excusée par son amour maternel ; ici, non, elle n'agit que par caprice personnel.
L'autre histoire de double est celle, inspirée aussi d'une histoire vraie, de Martin Guerre, paysan et soldat, qui, en revenant d'une absence de plusieurs années, trouve un imposteur à sa place, dans son foyer et dans son lit. Dumas s'amuse de la situation, accumule les quiproquos comiques, jusqu'à une révélation finale savoureuse lors d'un procès à l'issue mémorable.

Au milieu de toutes ses péripéties, l'histoire de Gabriel est bien plus tragique, et ce d'autant plus que, si on s'intéresse à l'histoire, on peut savoir où le mènera sa destinée. Oui, Gabriel est frappé du sceau du Destin au sens antique, et on sait que malgré tous ses efforts héroïques, il ne pourra triompher. Dans ce roman, le manichéisme est particulièrement fort, Gabriel est un preux, un chevalier médiéval qui agit pour sa Dame, son père et son honneur, et les puissants sont des obstacles, de la Favorite cruelle au roi indécis et à la reine perverse. Il y a de très belles pages épiques sur la défense de St-Quentin et la prise de Calais. Car oui, c'est un roman historique, avec des combats contre les Anglais gagnés par ceux qui sont en marge de l'histoire.
Beaucoup de choses, beaucoup de tons, beaucoup de personnages historiques qui, pour certains, ne passent qu'en coup de vent. Un peu trop finalement, et avec un récit qui s'étire sur un temps un peu long. Cela reste du Dumas, mon auteur de prédilection.
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