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Citations sur L'horoscope (14)

Du temps de Charlemagne, le roi teuton qui faisait sa capitale à Aix-la-Chapelle, une fois par an, on montrait aux pèlerins les saintes reliques dans la chapelle.
Charles le Chauve transporta ces reliques d’Aix à Paris, et on les montra au peuple une fois par an, dans un champ de foire qui se tenait vers le boulevard Saint-Denis.
L’évêque de Paris, trouvant que, vu la piété croissante des fidèles, le champ de foire n’était point en harmonie avec ceux qu’il devait contenir, établit la tête du landi dans la plaine Saint-Denis.
Le clergé de Paris y apportait les reliques en procession ; l’évêque venait y prêcher et y donner la bénédiction au peuple ; mais il en était des bénédictions comme des biens du prochain ou des fruits du voisin : n’a pas le droit de les distribuer qui veut ; les clercs de Saint-Denis prétendirent qu’eux seuls avaient le droit de bénir sur leurs terres et assignèrent au parlement de Paris l’évêque, comme usurpateur.
L’affaire fut débattue avec acharnement et plaidée de part et d’autre avec une telle éloquence, que le parlement, ne sachant à qui des deux donner raison, donna tort à tous deux, et défendit, vu le trouble qu’ils causaient, aux évêques d’une part et aux abbés de l’autre, de mettre les pieds à la foire du landi.
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— Bon ! dit-il, me voilà brouillé avec la reine mère, me voilà brouillé avec le roi, me voilà brouillé avec Mlle de Saint-André, et tout cella d’un seul coup. Belle matinée, ma foi ! pour un cadet de Navarre…
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On comprend facilement que, si le roi était furieux, le prince de Condé n’était pas en proie à une rage moins grande, et cette rage était d’autant plus intense, qu’il ne pouvait s’en prendre à personne qu’à lui-même de ce qui lui arrivait, puisque c’était lui qui était venu chez Mlle de Saint-André, puisque c’était lui qui avait découvert le billet dans le mouchoir, puisque c’était lui, enfin, qui avait remis ce billet à l’amirale de Coligny.
Aussi, comme tous les gens qui se trouvent empêtrés par leur faute dans une mauvaise affaire, résolut-il de mener celle-ci jusqu’au bout et de brûler jusqu’au dernier vaisseau sur lequel il pouvait faire retraite.
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-Ah! Prince! Prince ! Quel grand capitaine vous eussiez fait, dit mélancoliquement l'amiral, si, au lieu que des désirs charnels vous eussent mis l'amour au coeur, de hautes passions vous eussent mis l'épée à la main!
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-Quel singulier corps vous êtes, mon cher prince!
-Que voulez-vous ! Je suis ainsi fait; c'est au point que je ne me comprends pas moi-même: tant qu'une femme ne m'a rien accordé, je suis fou furieux d'amour, capable de tuer son mari, son amant, de la tuer, de me tuer moi-même, de faire la guerre pour elle, comme Périclès pour Aspasie, César pour Eunoé, Antoine pour Cléopâtre; puis, si elle cède...
-Si elle cède?
-Alors, mon cher amiral, malheur à elle, malheur à moi! La douche de la satiété tombe sur ma folie et l'éteint.
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Un homme, arrivé fraîchement de sa province et tombant tout à coup au milieu de la rue Saint-Jacques, d’où il eût pu apercevoir cette foule, eût été bien embarrassé pour dire à quelle fin elle se trouvait agglomérée en si grand nombre sur ce point de la capitale.
Le temps était superbe : ce n’était donc pas la châsse de sainte Geneviève que l’on allait faire sortir, comme en 1551, pour obtenir la cessation des pluies.
Il avait plu l’avant-veille : ce n’était donc pas la châsse de sainte Geneviève que l’on promenait pour demander de la pluie, comme en 1556.
On n’avait point à déplorer une désastreuse bataille dans le genre de celle de Saint-Quentin : ce n’était donc pas, comme en 1557, la châsse de sainte Geneviève que l’on menait en procession pour obtenir la protection de Dieu.
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– J’ai dans le cœur votre image, et cette image radieuse illumine jusqu’à mes moindres paroles : n’attribuez donc qu’à vous seule le mérite dont vous me gratifiez.
– Eh bien ! prince, croyez-moi, fermez les yeux, ne regardez point mon image ; c’est ce que je puis vous souhaiter de plus heureux.
Mlle de Saint-André, aussi radieuse de la victoire que M. de Condé était humilié de la défaite, fit alors de son côté un pas vers lui, et, lui tendant la main :
– Tenez, prince, dit-elle, voici comment je traite mes vaincus.
Le prince saisit la main blanche, mais froide, de la jeune fille, et y appuya ardemment ses lèvres.
Dans ce mouvement mal calculé, une larme qui tremblait au coin de la paupière du prince et que la fièvre de l’orgueil avait inutilement tenté de dessécher, tomba sur cette main de marbre, où elle trembla et brilla comme un diamant.
Mlle de Saint-André la sentit et la vit à la fois.
– Ah ! sur ma foi ! je crois que vous pleurez véritablement, prince ! s’écria-t-elle en éclatant de rire.
– C’est une goutte de pluie après un orage, répondit le prince en soupirant ; qu’y a-t-il d’étonnant à cela ?
Mlle de Saint-André fixa un regard de flamme sur le prince, sembla hésiter un instant entre la coquetterie et la pitié ; enfin, sans qu’on pût dire lequel des deux sentiments l’emportait, sous l’influence du mélange de ces deux sentiments peut-être, elle tira de sa poche un fin mouchoir de batiste sans armes, sans initiales, mais tout parfumé de l’odeur qu’elle avait l’habitude de porter, et, le jetant au prince :
– Tenez, monseigneur, dit-elle, si vous étiez sujet par hasard à cette maladie de pleurer, voici un mouchoir pour sécher vos larmes.
Puis, avec un regard qui donnait bien certainement raison à la coquetterie :
– Gardez-le en mémoire d’une ingrate, dit-elle.
Et, légère comme une fée, elle disparut.
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– Ah ! prince ! prince ! quel grand capitaine vous eussiez fait, dit mélancoliquement l’amiral, si, au lieu que des désirs charnels vous missent l’amour au cœur, de hautes passions vous eussent mis l’épée à la main !
– Vous voulez parlez de la religion, n’est-ce pas ?
– Oui, prince, et plût à Dieu qu’il voulût faire de vous un des nôtres, et, par conséquent, un des siens !
– Mon cher cousin, dit Condé avec sa gaieté habituelle, mais en laissant transparaître au fond de cette gaieté la volonté d’un homme qui, sans en avoir l’air, a souvent réfléchi sur ce sujet, vous ne le croirez pas, peut-être, mais j’ai sur la religion des idées pour le moins aussi arrêtées que sur l’amour.
– Que voulez-vous dire ? demanda l’amiral étonné.
Le sourire du prince de Condé disparut de ses lèvres, et il continua sérieusement :
– Je veux dire, monsieur l’amiral, que j’ai ma religion à moi, ma foi à moi, ma charité à moi ; que je n’ai besoin, pour honorer Dieu, de l’intercession de personne, et, tant que vous ne pourrez pas me prouver, mon cher cousin, que votre doctrine nouvelle est préférable à l’ancienne, souffrez que je conserve la religion de mes pères, à moins qu’il ne me prenne fantaisie d’en changer pour faire pièce à M. de Guise.
– Oh ! prince ! prince ! murmura l’amiral, est-ce ainsi que vous allez dépenser ces trésors de force, de jeunesse et d’intelligence que l’Éternel vous a donnés, et ne saurez-vous les employer au profit de quelque grande cause ? Cette haine instinctive que vous avez pour MM. de Guise n’est-elle pas un providentiel avertissement ? Relevez-vous, prince, et, si vous ne combattez pas les ennemis de votre Dieu, combattez au moins les ennemis de votre roi.
– Bon ! dit Condé, voilà que vous oubliez, mon cousin, que j’ai un roi à moi, comme j’ai un Dieu à moi : il est vrai que, autant mon Dieu est grand, autant mon roi est petit. Mon roi, cher amiral, c’est le roi de Navarre, mon frère. Voilà mon vrai roi. Le roi de France ne peut être pour moi qu’un roi d’adoption, un seigneur suzerain.
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M. de Joinville accepta vivement le congé qui lui était donné et s’élança hors de la chambre.
Catherine le suivit silencieusement des yeux jusqu’à ce qu’il eût disparu derrière la tapisserie ; puis son regard se fixa sur cette tapisserie jusqu’à ce qu’eût cessé le mouvement qu’avait imprimé au tissu mobile le passage du prince.
Alors elle s’accouda sur son oreiller, et, d’une voix sourde, le regard illuminé d’un feu sombre :
– À partir d’aujourd’hui, dit-elle, j’ai une rivale, et, à partir de demain, j’ai perdu tout pouvoir sur l’esprit de mon fils, si je n’y mets bon ordre.
Puis, après un instant de silence méditatif, un sourire de triomphe passa sur ses lèvres.
– J’y mettrai bon ordre ! dit-elle.
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Le coche approcha. Le maréchal de Saint-André, sa fille et le duc de Guise y prirent leurs places.
Laissons-les suivre le prince de Condé sur la route de Paris, nous les y retrouverons plus tard.
Rapprochons seulement des noms des trois personnages à qui la sorcière avait prédit qu'ils devaient être assassinés, les noms des trois personnages à qui elle avait prédit qu'ils devaient être des assassins : le duc de Guise, le maréchal de Saint-André, le prince de Condé ; Poltrot de Méré, Baubigny de Mézières, Montesquiou.
C'était sans doute pour donner aux uns et aux autres un avertissement qui, aux uns comme aux autres, fut inutile, que la Providence avait réuni ces six hommes dans l'auberge du Cheval rouge.
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