AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 97 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Directs du droit est un ouvrage concis, clair et à charge. Dupond- Moretti dénonce avec force illustrations l'affaiblissement continue des droits de la Défense.
La médiocrité s'installe chez les juges et les magistrats, une confusion entre le droit et les considérations morales s'est installée.
J'ai trouvé l'ensemble crédible et bien documenté.
Si La réforme de la justice semble de plus en plus nécessaire, le climat général autoritariste et liberticide ne paraît guère propice. En tout cas les solutions vers plus d'efficacité ne sont pas abordées, l'auteur ne fait pas mieux, il se contente des constats, brillamment certes mais qu'est qu'on fait ? . A de nombreuses reprises Dupond-Moretti insiste sur la place du hasard, de la faute à pas de chance, sur des lacunes essentielles au stade des enquêtes, qui peuvent tout à fait conduire à des erreurs judiciaires majeures qui même reconnues, ce qui est proprement scandaleux, ne donnent pas lieu à une juste indemnisation.
La dernière page lue, il m'apparaît que l'obsolescence de notre justice et notamment sa lenteur, son anachronisme, sa fiabilité très relative, que j'ai pu constater dans les domaines administratifs, ou celui des affaires familiales frapperait aussi le pénal et le civil.
Et de conclure comme Dupond-Moretti : j'ai peur. Pas mieux pour le moment... Effrayant...


Commenter  J’apprécie          110
Je ne vais pas être objective du tout : j'ai adoré cette lecture !
En même temps, comme on y parle (forcément) d'avocats, de magistrats, de procès,… je ne vois pas comment j'aurais pu ne pas apprécier.
Mais bien plus qu'un roman « pour juristes », Dupond-Moretti nous offre ici une réflexion sur la justice et sur les métiers judiciaires, en particulier sur l'interaction entre deux professions essentielles au système judiciaire : les avocats et les magistrats.
Tensions, rivalités, incompréhensions. C'est un peu ce qui caractérise les relations entre avocats et magistrats, en particulier lors d'un procès médiatisé. Pourtant, ces professionnels ont fait les mêmes études et ont sans doute, à un moment de celles-ci, partagé les mêmes idéaux. Mais, d'après l'auteur, les magistrats ont trop souvent tendance à voir les avocats (et en particulier les pénalistes) comme des fauteurs de trouble qui, en réclamant certains actes d'instruction ou autres, ne font que troubler une audience et retarder un verdict. Pourtant, comme le dit Dupond-Moretti, son rôle est bien de défendre, du mieux qu'il peut (= en utilisant la totalité des manoeuvres qui lui sont offertes par le Code de procédure pénale) ses clients…
En lisant cet ouvrage, je me suis rendue compte d'une chose : même si la justice belge est « malade » (engorgement pathologique des tribunaux et retards conséquents dans le traitement des affaires, manque de personnel et de moyens financiers, palais de justice qui tombent en ruine – à Mons, un « filet » a été ajouté au-dessus de la salle des pas perdus, afin que les justiciables et avocats qui y déambulent ne se prennent pas des morceaux de la décoration du premier étage sur la tête), son mal-être n'est pas aussi grave que celui de la justice française. Les professionnels du droit, qu'ils soient magistrats, avocats, notaires ou huissiers, sont, pour l'immense majorité d'entre eux, courtois les uns avec les autres (c'est d'ailleurs une obligation déontologique entre avocats). Il n'y a pas autant de rivalité entre magistrats et avocats et, surtout, pas de connivence entre le parquet et le siège : chacun fait son boulot de façon indépendante, en respectant ses confrères/consoeurs. La situation belge n'est donc pas si désespérée !
Dupond-Moretti fustige l'ENM (Ecole nationale de la magistrature) : d'après lui, si avocats et magistrats étaient formés ensemble et si les magistrats passaient par le barreau avant de devenir juges, ils comprendraient mieux le boulot d'avocat et verraient d'un meilleur oeil ceux qui se présentent dans leur salle d'audience. J'ai tendance à lui donner raison car (même si je ne connais rien de l'ENM) en Belgique, de nombreux magistrats passent d'abord par le barreau avant de devenir magistrats (il faut d'ailleurs accumuler plusieurs années d'expérience professionnelle juridique et/ou de stage avant de pouvoir devenir magistrat) et mettent donc « la main à la pâte ».
Et même lorsqu'un magistrat ne passe pas par le barreau (on peut très bien, de nos jours, devenir magistrat après avoir été juriste d'entreprise, par exemple), il reste d'abord et avant tout juriste, comme l'avocat : les études de droit sont communes et nous n'avons pas, comme en France, d'ENM ou d'écoles d'avocats. Les deux professions requièrent la réussite de certains examens qui, eux, ne sont bien entendu pas communs, mais il n'en reste pas moins que la base est commune et que l'entente entre ces deux catégories de professions juridiques est bien plus cordiale que ce que dépeint Dupond-Moretti.
Bref, cet ouvrage me laisse très optimiste. Même si la justice belge n'est pas toujours idéale, elle fonctionne, dans l'ensemble, bien mieux que ce que le ténor du barreau français nous décrit ici. Et certains de nos magistrats, qui n'ont pas peur de se mouiller et de critiquer l'exécutif (comme Vincent Macq, Manuela Cadelli ou encore Luc Hénart) feront sûrement encore évoluer les choses…
Commenter  J’apprécie          110
J'ai lu le premier titre paru, « la bête noire », et surtout j'ai eu l'occasion de voir et entendre E. DP plaider à la Cour d'appel de Rennes ; deux malfrats dans le box des accusés, chacun son avocat, l'un est reparti avec une peine renforcée, l'autre a été relaxé...Vous avez deviné quel avocat s'était chargé de sa défense. Je suis restée scotchée sur mon banc au moment du verdict.
J'ai donc lu avec curiosité ce nouveau livre et j'y trouve toujours la même détermination farouche à défendre un individu , souvent coupable mais aussi parfois innocent , ce qui requiert la plus grande vigilance de l'avocat de la défense.
E. DP dénonce en particulier ici la sur-victimisation accordée parfois trop généreusement  par les nouveaux magistrats ; les victimes sont à défendre , nul ne peut le nier, mais l'accusé dans le box est quasiment condamné par la » moraline » ambiante , les médias , avant même que le procès ne commence. L'avocat relate quelques procès bien édifiants en ce sens.Les psy sont même parfois demandés pour assister les magistrats , sortez vos mouchoirs Il nous rapporte aussi quelques petits dysfonctionnements qui donne froid dans le dos.
Ce n'est pas vraiment un malaise, éprouvé à la lecture de ces 2 livres , mais une sorte d'incertitude, de gêne, qui fait réfléchir sur cette fameuse formule si souvent entendue : »Je fais confiance à la Justice de mon pays... » Espérons le.
Commenter  J’apprécie          43
Je suis un novice complet en ce qui concerne le milieu judiciaire, je n'ai donc pas le recul nécessaire pour comprendre toutes les subtilités de Directs du droit. Ce livre est quand même accessible à tous : Dupond-Moretti prend le temps d'expliquer certaines notions, et le glossaire est d'un grand secours.

Dupond-Moretti évoque tour à tour des affaires sur lesquelles il a pu travailler, en commençant par des procès surréalistes... On notera par exemple le dernier procès d'Outreau, noyauté par un public complotiste sordidement passionné par la pédophilie, qui a bien failli intimider les magistrats et faire condamner des innocents. Effrayant de constater que l'on n'est jamais loin de la justice populaire : le public est friand de condamnations mais est incapable de différencier une preuve d'une absence de preuve.

Une lecture qui pourra intéresser tous ceux qui veulent découvrir le milieu judiciaire, sa très grande complexité et les dangers qui le menacent toujours...
Commenter  J’apprécie          32
J'ai adoré ce livre, qui se lit extrêmement facilement et (trop?) rapidement. le style est piquant et corrosif, et cela fait du bien dans ce milieu où toutes les déclarations sont habituellement édulcorées. On peut ne pas être d'accord avec lui sur tout, notamment lorsque les anecdotes concernent d'anciens client à Me Dupond-Moretti, mais il est difficile de lutter face à la pertinence de ses arguments. Tout le génie du bonhomme. J'ai particulièrement apprécié les petites histoires de procès, souvent méconnues du grand public.
Commenter  J’apprécie          30
L'actualité récente, notamment la nomination d'Eric Dupond-Moretti au Ministère de la Justice, m'a poussé à lire ce petit bouquin témoignage jusqu'à présent resté bien caché dans mes affaires de cours. Pour apprécier l'ouvrage, il faut garder en tête que ce qui est présenté ici, c'est une vision de la Justice, mais aussi un partage d'expérience. Et quelle expérience ! Chacun peut lire ce livre, même sans connaissance juridique approfondie grâce au petit guide lexical à la fin. Surtout, les anecdotes permettent de concrétiser les dires du ténor du barreau et parfois les dysfonctionnement de la Justice pénale française. Je recommande à tous ceux qui souhaite en savoir plus sur le métier d'avocat, et aussi sur la machinerie judiciaire ou encore à ceux qui veulent apprendre à connaître le nouveau Garde des Sceaux, si controversé.
Commenter  J’apprécie          21
Voilà un avocat, spécialisé dans le pénal, dont l'alias est aquittator, et qui devient Ministre de la justice en France. Pas banal comme parcours, mais le personnage n'est pas des plus banals non plus, il faut bien l'avouer. Autant certains peuvent ne pas le supporter, autant, pour ma part, il défend des valeurs qui me sont chères (du moins lors des procès, surtout celui d'Outreau).

En tant que Ministre, je ne peux pas vraiment me prononcer, mais je suis convaincue que la tâche est immense, j'espère juste qu'il continuera à défendre de vraies valeurs et pas simplement développer son égo et ne faire que ce qui est porteur électoralement même si cela va à l'encontre du bon sens.

Alors que vous aimiez le personnage ou pas, je vous conseille vivement la lecture de ce livre de 200 pages, d'abord parce qu'il élargira vos connaissances sur le monde de la justice, ensuite, il vous fera peut-être voir les choses sous un angle auquel vous n'auriez pas pensé. Et puis, l'avocat est un homme cultivé et il aime partager ses connaissances.
Commenter  J’apprécie          10
Enthousiasmée par la lecture de 'Bête noire', j'étais impatiente de découvrir 'Directs du droit' et la vision qu'Eric Dupond-Moretti a de la justice, pour la justice.
Mêlant critique du système judiciaire et illustrations par des affaires criminelles, l'ouvrage donne à lire l'expérience personnelle, subjective d'Eric Dupond-Moretti. Elle est foisonnante, assurément intéressante, probablement trop pleine de colère pour moi.
Cependant, au delà du témoignage d'un homme qui se bat pour une justice plus juste, la réflexion globale sur le système judiciaire, et en particulier sur le statut de victime, a réellement alimenté mes réflexions sur le sujet.
Ce récit simple et fluide, où l'on croit entendre la voix d'Eric Dupond-Moretti, peut toucher les passionnés de faits divers, les acteurs du droit, ceux qui ont été victimes ou accusés, les citoyens, les curieux... Tout le monde, finalement!
Commenter  J’apprécie          10
Un petit livre plutôt intéressant sur les coulisses de la justice. Maître Dupond-Moretti est un personnage respecté mais aussi controversé. Il donne ici son point de vue et sa version des faits sur des histoires importantes.
Commenter  J’apprécie          10
L'auteur de ce bref livre atypique (ni vraiment essai, ni vraiment autobiographie) passe une bonne partie de son texte à déclarer que les magistrats de son pays sont globalement des incompétents, voire des imbéciles, et une autre partie à se demander pourquoi ils semblent ne pas l'aimer... Ce n'est que l'un des nombreux paradoxes de cet avocat médiatique qui parle un peu de justice mais beaucoup de lui-même, ses victoires, ses coups de gueule, ses états d'âme. Une telle dose d'autosatisfaction répétée devient vite pénible à la lecture, voire insupportable. Dommage, car certains des sujets abordés étaient intéressants (la place des victimes dans le procès pénal, l'organisation de la justice, le fonctionnement des juridictions d'appel) et auraient mérité d'être discuté de manière à permettre au lecteur d'en comprendre les subtilités et pas simplement de se voir asséner qu'au final, quoi qu'il en soit, c'est toujours EDM qui a raison et ses contradicteurs qui ont tort. C'est un peu court, en somme.
Commenter  J’apprécie          11




Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}