Kiss the Sky, tome 1

Kiss the Sky, le sous titre est Jimi Hendrix 1942-1970. Il s'agit d'un récit biographique de la courte vie du chanteur et surtout guitariste. L'auteur avait déjà retracé la vie d'un des membres du fameux club des 27, Robert Johnson, dans “Love in vain” que j'avais bien aimé. On retrouve son graphisme très sombre, au trait s'apparentant à la gravure sur bois ou lino, cela donne des vignettes très intenses, parfois agressives dans la violence des contrastes, c'est en harmonie avec le récit où ombre et lumière se confrontent sans cesse.


Mais tous les détails dans les vignettes les rendent parfois laborieuses à déchiffrer, on s'y perd souvent, comme dans le récit qui accumule des dizaines de faits, avec qui il couche, quel artiste il rencontre, on sait le nombre de guitares qu'il a perdu dans sa jeunesse, le récit devient confus, lourd et finalement pas très passionnant.


Devant toutes les éloges sur cette bande dessinée, je m'attendais à trouver quelque chose de magistral, j'ai l'impression qu'on doit obligatoirement idolâtrer la bande dessinée parce qu'elle parle de Jimi Hendrix. Mais je suis particulièrement exigeant quand il s'agit de biographies d'artistes, elles doivent selon moi, donner à comprendre l'oeuvre, mais surtout pas par des circonstances atténuantes, par de la psychanalyse à deux balles : vous comprenez, il a eu une enfance difficile… Non, le génie, ce n'est pas ce qui déclenche l'envie de créer, le génie c'est ce qui ressort de la création, et ça, je ne l'ai pas ressenti, je n'ai pas senti les sons, les images donnent à lire du vieux blues classique, mais pas le son de la guitare de Jimi, ce n'est pas en ajoutant une longue onomatopée de sirène qui travers la page, ou en dessinant le musicien avec la guitare derrière la tête qu'il y parvient. Et devant l'accumulation de rencontres de prestige, ça ne devient plus qu'une rubrique people.


Difficile à lire, décousue parce qu'elle accumule des faits et rencontres, cette lecture ne m'a pas donné envie de me précipiter à réécouter Jimi Hendrix, c'est une déception.