L'Enfant des neiges, tome 6 : L'Ange du lac

C’est bien d’éprouver des remords, de se sentir coupable et d’avoir honte. Je me suis si souvent demandé comment les bourreaux d’Auschwitz pouvaient dormir, manger, se regarder dans un miroir et même respirer.

La peur est mauvaise conseillère.

Les gens, surtout s’ils sont malheureux, apprécient le sensationnel, le paranormal, surtout. Ils en sont avides, et les médiums, les voyants vrais ou faux, en profitent

Maison de paille où on rit vaut plus que palais où on pleure.

Je n’ai pas de cicatrices apparentes de mon séjour en camp de concentration, mais, à l’intérieur, c’est un désastre! Je suis devenue d’une sensibilité maladive et je crains les gens. Hier matin, quand vous m’avez abordée, j’ai cru
m’évanouir de terreur, une terreur irraisonnée, j’en suis consciente.

Sa chair dorée était toute perlée de gouttelettes scintillantes. Elle tendait son beau visage au soleil. Ses nattes rousses, bien qu’assombries, évoquaient des serpents de bronze et lui conféraient, comme son corps ravissant,l’apparence d’une sublime statue féminine dotée de vie. Elle était l’incarnation même de l’été, saison des fruits, des récoltes et de la plénitude.

Que ce doit être bon d’aimer, de se blottir dans les bras d’un homme! Pas n’importe quel homme, non, l’élu.

On peut toujours reconstruire, nettoyer, réparer les biens matériels, mais on ne redonne pas la vie à nos morts.

C’est une femme d’une rare beauté, et sa beauté n’est pas que physique. On la devine tendre, douce, généreuse, intelligente. Et que dire de sa voix merveilleuse! Autant de qualités en accord avec sa blondeur éclatante, son teint et ses grands yeux bleus.

De toute façon, la plupart des gens sont mal à l’aise dès qu’ils savent d’où l’on revient. Je n’oublierai jamais l’hôtel Lutetia, à Paris… Nous étions des fantômes parmi les vivants, les bien portants.