Le val de l'espoir

Elle sait pardonner, elle sait aimer au-delà de la haine, de la peur.

En arrivant ici, j'étais comme toi, juste une boule de colère et de haine contre le reste du monde. Et tu vois, ça peut passer. Il faut simplement le vouloir... Avoir le courage de raconter ce qui a fait si mal.

«Ces drogues, Anne, c'est la mort déguisée en fête. Tu te crois au paradis et tu te réveilles en enfer. Le manque, c'est affreux: tout le corps supplicié, l'esprit démoli... des pulsions de haine, de violence. Tu n'as plus qu'une iée, te piquer encore, pour redevenir normale, ne plus être dangereux. Mais il y a pire...»

Elle n'avait plus peur de rien et croyait sincèrement que l'avenir serait aux couleurs de ce prénom un peu désuet dont l'avaient baptisée ses parents: Rose...

Des mensonges les avaient séparés; à présent, c'était la vérité qui dressait une barrière insurmontable entre eux.

Un profond soulagement l'envahit. Elle venait de pousser la dernière porte sur son passé, le coeur en paix.

Tu m'as tendu les bras et je n'ai pas eu un geste d'affection.

Elle recommença à pleurer, sans se douter une seconde qu'elle avait un avocat de grand talent, occupé à la défendre.

Vous aviez raison lorsque vous m'avez prédit en me quittant à la gare que la vie me sourirait à nouveau

La jeune fille baissa la tête, elle pleurait. C'était un pas vers des confessions qui l'amèneraient à réfléchir, à guérir.